Trogonophis darelbeidae, Bailon, 2000

Bailon, Salvador, 2000, Amphibiens et reptiles du Pliocène terminal d’Ahl al Oughlam (Casablanca, Maroc), Geodiversitas 22 (4), pp. 539-558 : 543-545

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.4650486

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/8F7087F7-FF85-CD1B-FF53-68F2D82CFBAA

treatment provided by

Felipe

scientific name

Trogonophis darelbeidae
status

sp. nov.

Trogonophis darelbeidae n. sp. ( Fig. 2 View FIG A-G)

HOLOTYPE. — 1 dentaire droit incomplet (AaO 2117, INSAP, Rabat , Maroc).

AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. — 1 dentaire droit incomplet, 3 fragments antérieurs de dentaires droits, 1 fragment antérieur de dentaire gauche, 1 prémaxillaire, 1 maxillaire gauche et 2 carrés droits.

ÉTYMOLOGIE. — De Dar El Beida, nom de la ville de Casablanca en arabe.

DIAGNOSE. — Représentant du genre Trogonophis , qui diffère du seul représentant actuel Trogonophis wiegmanni Kaup, 1830 par la présence sur le processus coronoïde du dentaire d’une insertion du muscle adducteur (= musculus adductor mandibulae) constituant une excroissance sphérique prolongée antéroventralement par une faible crête, d’une incision supra-angulaire moins profonde et d’un processus coronoïde plus incliné postérieurement. Le prémaxillaire montre des dents plus verticales, dont la première ne dépasse pas la limite antérieure de l’os et, en vue latérale, la convexité de la limite antérieure du prémaxillaire est plus prononcée et surplombe complètement la dent antérieure. Le carré possède une crête tympanique modérément développée; le condyle mandibulaire et surtout le condyle céphalique sont plus individualisés et moins robustes que chez l’actuel.

DESCRIPTION

Holotype

Il s’agit d’un os court qui porte sept dents acrodontes légèrement striées longitudinalement. La première dent est la plus développée et possède un aspect bulbeux. Elle s’incline vers l’avant et dépasse l’extrémité antérieure de l’os. Les autres dents sont très serrées les unes contre les autres et leurs limites antérieure et postérieure restent signalées par une simple constriction verticale. Elles sont unicuspides, avec une cuspide centrale basse et comprimées latéro-médialement. La base de chaque dent est large et bombée en vue médiale.

Le processus coronoïde constitue une lame haute et étendue antéropostérieurement, sur laquelle, en vue labiale, l’insertion du muscle adducteur de la mandibule forme une excroissance osseuse sphérique, située à mi-hauteur du processus et prolongée antéro-ventralement par une faible crête. Chez l’actuel T. wiegmanni , cette insertion est plus étalée sur le processus coronoïde constituant une crête plus saillante que chez le fossile et le processus coronoïde semble être plus vertical.

En vue médiale, la base des dents est longée par un sillon modérément profond dans lequel s’ouvrent les foramens dentaires. La lame horizontale possède un rebord médial convexe et haut, avec des limites dorsale et ventrale diffuses. Le canal de Meckel semble disparaître vers l’avant, au niveau de la troisième dent. La symphyse mandibulaire est peu développée et inclinée antéro-dorsalement et le foramen mandibulaire est petit.

Autres dentaires

La morphologie générale de ceux-ci correspond bien à celle déjà décrite pour l’holotype et seul un fragment de dentaire gauche montre une légère différence dans la morphologie du canal de Meckel. Celui-ci se prolonge antérieurement sur la surface dorsale de la symphyse mandibulaire ( Fig. 2B View FIG ).

Prémaxillaire

Il s’agit d’un os impair dont la limite antérieure possède, en vue dorsale, un aspect trilobé, avec un lobe central plus développé en forme de demi cercle et deux petits lobes latéraux. Le processus nasal est long et modérément large, avec une extrémité postérieure bifurquée. Deux paires de foramens prémaxillaires sont présents à la base du processus nasal; la première étant la plus développée.

Les dents sont acrodontes et au nombre de cinq. La dent centrale est la plus développée, elle est conique et unicuspide. Les autres dents, deux de chaque côté, sont plus petites et comprimées latéralement; de chaque côté, elles sont plaquées l’une contre l’autre. Une faible striation verticale est observable sur chacune des dents.

En vue ventrale, les processus palatins sont cassés à leur base. La surface comprise entre les processus palatins et les dents est fortement convexe, profon- de et percée par un foramen. Le processus nasal est longé par une haute carène ventrale qui se bifurque postérieurement. L’extrémité antérieure du prémaxillaire, bien visible antérieurement et latéralement, dépasse les limites externes des dents.

En vue latérale, la limite antérieure du prémaxillaire décrit un demi-cercle, les dents ont leurs pointes dirigées ventralement et la dent antérieure reste en retrait par rapport à la limite antérieure de l’os.

Chez l’actuel T. wiegmanni , l’axe des dents du prémaxillaire s’incline antérieurement, tandis que chez le fossile, il se dirige nettement ventralement, la limite antérieure de l’os est moins développée et ne surplombe pas complètement les dents. Ainsi, la limite antérieure de la dent antérieure est bien visible en vue dorsale et, en vue ventrale, le prémaxillaire ne dépasse pas les limites externes des dents.

Maxillaire

L’extrémité antérieure de cet os est cassée et nous ne pouvons pas connaître sa morphologie. Cependant, nous pouvons signaler qu’il s’agit d’un os court et massif qui porte trois dents acrodontes, dont la première est la plus développée. La morphologie de celles-ci correspond bien à celle décrite pour les dents du dentaire.

Le processus préfrontal est fortement incurvé médialement. Dorsalement, il constitue deux pointes osseuses en forme de « doigt de gant », bien séparées l’une de l’autre par une profonde émargination. En vue latérale, la portion verticale du processus préfrontal est fortement convexe et possède deux grands foramens labiaux. Postérieurement, le processus zygomatique est modérément long, robuste et sa limite postérieure est arrondie. Bien que partiellement cassée, la lame horizontale est bien développée et robuste. Elle porte, sur son bord médial, une encoche centrale bien visible en vue dorsale.

Nous n’avons pas décelé de différences majeures entre cet élément et celui de l’actuel T. wiegmanni .

Carré

Il s’agit d’un os triangulaire, court et d’aspect trapu. En vue latérale, la crête tympanique est modérément développée et elle porte un foramen situé dorsalement. Les condyles céphalique et mandibulaire sont bien individualisés. Le premier constitue une pointe postérieure arrondie tandis que le second est asymétrique, avec une surface d’articulation postérieure plus développée que sa portion antérieure. L’épiphyse columnaire est relativement haute.

En vue médiale, la crête ptérygoïde est basse et à bord convexe. La surface articulaire du condyle mandibulaire est légèrement inclinée vers le côté médial.

En vue antérieure, la surface existant entre les crêtes tympanique et ptérigoïde est allongée dorso-ventralement et convexe en coupe transversale. Cette convexité monte assez haut en raison du faible développement vers le côté antérieur de la crête qui constitue l’épiphyse columnaire. La surface d’articulation du condyle mandibulaire constitue un demi-cercle, avec une limite ventrale droite ou faiblement convexe, tandis qu’en vue postérieure cette surface est sub-triangulaire, avec une pointe supérieure arrondie.

Chez l’espèce actuelle, le carré possède un aspect plus trapu, en raison du plus fort développement de la crête tympanique et des condyles céphalique et mandibulaire. À notre connaissance, il s’agit de la première mention à l’état fossile d’un représentant de la famille des Trogonophidae .

Kingdom

Animalia

Phylum

Chordata

Class

Reptilia

Order

Squamata

Family

Trogonophiidae

Genus

Trogonophis

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