Scaria guyanensis Doucet & Itrac-Bruneau, 2023

Itrac-Bruneau, Raphaëlle & Doucet, Guillaume, 2023, Apport des collections du Muséum national d’Histoire naturelle et de Didier Morin à la connaissance des Batrachideinae et Lophotettiginae (Orthoptera, Tetrigidae) de Guyane, Zoosystema 45 (20), pp. 601-634 : 610-612

Scaria guyanensis Doucet & Itrac-Bruneau , n. sp.

( Figs 4 ; 15H )

urn:lsid:zoobank.org:act:22FF8CB0-CE1F-4961-84CA-9D9D98E19273

MATÉRIEL TYPE. — Holotype. Guyane • 1 ♀; Saül , Belvédère; 3°37’22”N, 53°12’57”W; alt. 326 m; piège Slam bas; 20.VI.2012; SEAG leg.; coll. DM; MNHN-EO-CAELIF11271.

COMMENTAIRE. — Mâle inconnu.

ÉTYMOLOGIE. — Le nom d’espèce signifie « de Guyane ».

DIAGNOSE. — Parmi les 13 espèces actuellement recensées du genre Scaria ( Cadena-Castañeda et al. 2019; Kasalo et al. 2021) auxquelles s’ajoutent les deux espèces nouvelles décrites dans cet article, seules trois peuvent ne pas présenter de bande post-oculaire: Scaria producta Hancock, 1907 , Scaria maculata Giglio-Tos, 1898 et Scaria ferruginea Hancock, 1909 .

La distinction avec le premier taxon peut se faire sur l’absence de lobe sur la carène supérieure des fémurs postérieurs (deux ou trois lobes présents chez S. producta ), la partie antérieure du pronotum légèrement relevée (fortement relevée chez S. producta ), la présence de deux taches nettes bien délimitées sur les tegmina (la première tache est diffuse chez S. producta ), la forme de la valve dorsale de l’ovipositeur se rétrécissant progressivement sur son dernier quart et terminée par une dent bien développée (rétrécissement brusque avec une dent terminale très émoussée chez S. producta ) et enfin l’extrémité de la plaque sous-génitale de la femelle présentant des bordures émoussées en vue latérale ainsi que deux échancrures profondes et lisses en vue ventrale (bordures en pointe en vue latérale et échancrures peu profondes et dentelées chez S. producta ). La distinction avec Scaria maculata peut se faire sur la présence de taches sur les tegmina (absentes chez S. maculata ), la partie antérieure du pronotum légèrement relevée (fortement relevée chez S. maculata ) et la présence d’épines dorso-apicales sur les fémurs antérieurs (absentes chez S. maculata ). Enfin, la distinction avec Scaria ferruginea peut se faire sur la forme de la plaque sous-génitale présentant deux échancrures profondes et lisses en vue ventrale (une échancrure médiane arrondie et peu profonde chez S. ferruginea ), le pronotum dépassant nettement les genoux postérieurs (dépassant peu chez S. ferruginea ), la présence de deux taches nettes bien délimitées sur les tegmina (une seule tache bien délimitée chez S. ferruginea ) et enfin un pronotum majoritairement clair en vue dorsale (noirâtre avec une ligne blanche médiane chez S. ferruginea ).

DESCRIPTION

Femelle holotype

Coloration générale ( Fig. 4 A-C, E, F). Corps à dominante brun clair. Parties basales des lobes latéraux du pronotum jaunâtres, cette coloration se prolongeant sur la partie contiguë du thorax, au dessus des pattes médianes et postérieures. Parties supérieures des lobes latéraux du pronotum noirâtres et ponctuées de grains jaunâtres. Partie centrale du dessus du pronotum jaunâtre, bordé de noirâtre des deux côtés. Partie postérieure du pronotum légèrement plus foncée que la coloration générale. Carènes supérieures des fémurs postérieurs avec trois taches jaunes en partie proximale entrecoupées de zones noirâtres. Genoux, tibias et tarses des pattes postérieures bruns foncés. Tegmina noirâtres, avec une tache jaunâtre en partie proximale et une tache blanchâtre en partie distale. Deux derniers articles des palpes maxillaires blanchâtres, les autres bruns. Cerques bruns foncés. Plaque sous-génitale plus sombre dans sa partie terminale.

Tête ( Fig. 4C, D ). Tête légèrement plus large que la partie antérieure du pronotum. Granularité du tégument faible sur la face et plus forte sur le dessus. Yeux globuleux. Absence de bande post-oculaire. En vue latérale, côte frontale régulièrement arrondie, sans angle marqué. Carènes faciales atteignant ou dépassant légèrement les pédicelles antennaires. En vue frontale, antennes insérées juste au dessus de la ligne reliant le bas des yeux. Côte frontale bifurquée en partie haute des yeux, à mi-chemin entre le fastigium et les ocelles latéraux, ses carènes faciales fines, faiblement divergentes, presque parallèles (scutellum étroit), englobant l’ocelle médian situé nettement sous la ligne reliant le bas des yeux. Ocelles latéraux positionnés sur la ligne reliant le milieu des yeux, en dessous de la bifurcation de la côte frontale. Derniers articles des palpes maxillaires dilatés et aplatis. En vue dorsale, yeux dépassant le fastigium. Fastigium court, avec sa marge antérieure entaillée en son milieu par la côte frontale. OEil large (0,72 mm), aussi large que l’espace interoculaire (0,72 mm). Présence de lobes supra-oculaires. Antennes incomplètes, avec présence uniquement du pédicelle et du scape de chaque côté.

Pronotum ( Fig. 4A, B, D ). Macropronotal, l’extrémité du pronotum dépassant largement les genoux des pattes postérieures. En vue dorsale, carène médiane légèrement saillante sur toute sa longueur. Absence de carènes latérales dans la prozone. Partie antérieure du pronotum terminée par une longue épine. Lobes latéraux dirigés vers le bas et tronqués. En vue latérale, pronotum légèrement incliné dans sa marge antérieure depuis l’épine pronotale jusqu’à la prozone, puis plat sur le reste de sa longueur.

Ailes ( Fig. 4A, E ). Tegmina et ailes postérieures présents. Tegmina elliptiques, longs de 1,45 mm. Présence sur chaque tegmen d’une tache allongée en partie antérieure et d’une tache ronde en partie postérieure (0,40 mm). Ailes postérieures (13,11 mm) neuf fois plus longues que les tegmina, dépassant légèrement l’extrémité du pronotum.

Pattes ( Fig. 4A, E ). Fémurs des pattes antérieures élancés, 5,4 fois plus longs que larges, terminés par une épine émoussée. Présence de deux carènes dorsales peu saillantes et peu visibles. Fémurs des pattes médianes élancés, 5,2 fois plus longs que larges, terminés par une forte épine. Présence de deux carènes bien visibles sur la marge dorsale. Carènes des fémurs antérieurs et médians droites, non lobées ou sinuées. Fémurs des pattes postérieures 3,8 fois plus longs que larges.

Abdomen ( Fig.4F,G ). Épiprocte triangulaire.Cerques coniques terminés par une soie épaisse. En vue ventrale, plaque sous-génitale plus longue que large, doublement échancrée à son extrémité, en forme de « 3 ». Ovipositeur élancé, sa longueur 5,6 fois la hauteur de la valve dorsale. Valves dorsales pourvues de dents marquées et de tailles régulières, terminées par une dent pointue. Ovipositeur environ 1,13 fois la longueur de la plaque sous-génitale.

Mensurations. LC 15,91 mm; LP 15,82 mm; WT 2,17 mm; WO 0,72 mm; EIO 0,72 mm; LFA 3,02 mm; LFM 2,93 mm; LFP 7,20 mm; WFA 0,51 mm; WFM 0,56 mm; WFP 1,88 mm; LT 1,45 mm; LAP 13,11 mm; LTT 0,40 mm (tache postérieure); LPSG 1,62 mm.

Figures

FIG. 4. — Scaria guyanensis Doucet & Itrac-Bruneau, n. sp. holotype ♀, MNHN-EO-CAELIF11271: A, habitus en vue latérale; B, habitus en vue dorsale; C, tête vue de face; D, tête en vue dorsale; E, partie médiane du pronotum en vue latérale et tegmen; F, extrémité de l’abdomen en vue ventrale; G, extrémité de l’abdomen en vue latérale. Photos: G. Doucet. Échelles: A-C, E, 1 mm; D, G, 0,5 mm; F, 0,25 mm.

FIG. 15. — Distribution en Guyane des 14 espèces de Batrachideinae Bolívar,1887 et Lophotettiginae Hancock,1909 identifiées dans les deux collections étudiées. Sources: Wikimedia Maps © les contributeurs d’OpenStreetMap sous licence ODbL. Réalisé avec Qgis.