Prospero pulchellum (Munby) Speta
publication ID |
https://doi.org/ 10.15553/c2012v672a11 |
DOI |
https://doi.org/10.5281/zenodo.5789557 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/440D87DE-FFDE-0C72-5C1A-531B08AE3A82 |
treatment provided by |
Carolina |
scientific name |
Prospero pulchellum (Munby) Speta |
status |
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Prospero pulchellum (Munby) Speta View in CoL
(≡ Scilla pulchella Munby View in CoL , ≡ S. autumnalis var. pulchella (Munby) Batt. View in CoL , = S. autumnalis var. gracillima Batt. View in CoL )
– Bonifacio, plateau de Sant’Amanza , très commun, 23.9.2011, Tison, J.-M. photographies ; Bonifacio, golfe de Ventilegne et plage de Tonnara , 23.9.2011, Tison, J.- M. photographies.
Les anciens inventaires corses répertoriaient trois variétés de Scilla autumnalis L.: var. autumnalis , var. corsica (Boullu) Briq. et var. gracillima Batt. , ces deux derniers correspondant aux plantes naines du littoral sud et distincts par leur floraison respectivement vernale et automnale (GAMISANS, Cat. Pl. vasculaires Corse, (éd.) 1, 1985 & GAMISANS & JEANMONOD, (éd.) 2, 1993). La floraison vernale n’étant qu’accidentelle, ces taxons se ramenaient, a priori, à deux (TISON in JEANMONOD & GAMISANS, Fl. Corsica: 132, 2007). Pourtant, la culture durant six ans de plusieurs morphotypes de Prospero autumnale (L.) Speta s.l. du Golfe de Ventilegne (bulbes fournis en 2005 par le Conservatoire Botanique National), côte à côte avec de nombreuses autres souches d’Europe occidentale et d’Afrique du Nord, prouve finalement que l’ouest bonifacien est bel et bien le point de rencontre de 3 entités distinctes, mais ne coïncidant pas avec les 3 autrefois reconnues. Comme souvent chez les plantes bulbeuses, la simplification de l’apppareil végétatif handicape l’approche morphologique, celle-ci permettant d’établir des séparations, mais non une hiérarchie taxonomique; le rang spécifique est donc préférable dans l’état actuel des connaissances. Comme toujours chez Prospero , les différences sont beaucoup plus nettes au stade feuillé qu’au stade florifère, ce qui a évidemment contribué à la méconnaissance du groupe. Les 3 taxons peuvent être caractérisés comme suit:
– P. autumnale (L.) Speta : feuilles les plus grandes des plantes adultes dépassant 1,5 mm de large, à section en croissant (face supérieure nettement concave et marges formant un angle aigu), au nombre de 4-8, émergeant peu après les pluies d’automne, à partie aérienne dépassant généralement 4 cm de long au complet développement; inflorescences majoritairement à 8-25 fleurs; hampe normalement dressée, à partie aérienne longue de 5-30 cm. D’après nos observations, taxon très répandu dans le bassin méditerranéen, au moins occidental, mais remontant également vers le nord-ouest et le centre de l’Europe; ce dernier point suggère une correspondance avec les cytotypes polyploïdes, connus pour représenter exclusivement l’espèce en Europe non méditerranéenne (VAUGHAN & al., Heredity 71: 574-580, 1997). Toute la Corse et une grande partie de la France.
– P. pulchellum : feuilles les plus grandes des plantes adultes n’atteignant pas 1,5 mm de large, à section en D ou subrectangulaire (face supérieure presque plane et marges formant un angle droit), au nombre de 4-7, émergeant peu après les pluies d’automne, à partie aérienne dépassant généralement 4 cm de long au complet développement; inflorescences majoritairement à 4-20 fleurs; hampe dressée ou penchée, à partie aérienne longue de 3-18 cm. D’après nos observations, taxon répandu dans le bassin méditerranéen au moins occidental, mais limité à l’étage thermoméditerranéen, où il est plus fréquent que le précédent; ce dernier point suggère une correspondance avec le cytotype diploïde, le plus commun dans les régions concernées (GERACI & SCHICCHI, Fl. Medit. 12: 177-182, 2002; HAMOUCHE & al., Plant Syst. Evol. 285: 177-187, 2010). Connu de l’extrême sud de la Corse et d’une seule localité de France continentale (région de Martigues, Bouches-du-Rhône), mais sans doute plus fréquent, au moins dans l’île.
– P. corsicum (Boullu) J.-M. Tison : feuilles les plus grandes des plantes adultes à anatomie semblable à celles de P. pulchellum , mais au nombre de 2-4, émergeant en hiver, à partie aérienne n’atteignant pas 4 cm de long au complet développement (d’où une apparence comparativement large), imitant remarquablement celles d’ Acis rosea ; inflorescences majoritairement à 1-6 fleurs; hampe normalement penchée, à partie aérienne longue de 1-8 cm. Taxon paraissant limité à la zone littorale. Contrairement à P. autumnale , P. pulchellum , P.obtusifolium (Poir.) Speta et P.fallax (Steinh.) Speta , il est impossible de déclencher sa floraison par l’arrosage en juin ou juillet: elle ne commence jamais avant fin septembre et se prolonge jusqu’en novembre, voire occasionnellement février-mars (type!). Considéré actuellement comme endémique des Bouches de Bonifacio, mais présent autrefois à Ajaccio (type!), à rechercher aux Sanguinaires; diploïde ou occasionnellement triploïde (CONTANDRIOPOULOS & ZEVACO- SCHMITZ, Candollea 44: 394-401, 1989; FRIDLENDER, Originalités biologiques et systématiques des espèces rares – Quelques exemples choisis dans la flore tyrrhénienne, Mémoire de thèse, 1999).
La nomenclature demandera peut-être des ajustements; en particulier, Scilla autumnalis L. n’a pas de matériel original (The Linnaean Project: http://www.nhm.ac.uk/research-curation/ research/projects/linnaean-typification/database/); un néotype possible serait LINN 429.11, originaire d’Algérie, mais ce spécimen pourrait correspondre aussi bien à un petit P. autumnale (dans le sens retenu ici) qu’à un grand P. pulchellum , et devra sans doute être identifié par cytométrie de flux.
J.-M. TISON
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
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