Sedum litoreum Guss

Jeanmonod, Daniel & Schlüssel, André, 2012, Notes et contributions à la flore de Corse, XXIV, Candollea 67 (2), pp. 293-321 : 312

publication ID

https://doi.org/ 10.15553/c2012v672a11

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.5786589

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/440D87DE-FFC9-0C64-5F36-515708AE3ADE

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Sedum litoreum Guss
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Sedum litoreum Guss View in CoL .

Corse, secteur Tenda, Plage d’Ostriconi côte N-occidentale, SW du désert des Agriates , partie N de la plage [42°40’N, 9°04’E], sur sables littoraux, 5 m, 3.5.1984, Thiébaud M.-A. T04739 View Materials ( G) (sub S. caeruleum ). GoogleMaps

Sedum litoreum Guss. est une espèce (nord-) méditerranéennne-orientale: elle est particulièrement fréquente de la Grèce jusqu’au Sinaï. Les limites nord-occidentales de sa distribution primaire sont reconnaissables en traçant une ligne de l’Albanie aux régions italiennes des Pouille, du Latium et de la Sardaigne. Les populations plus septentrionales et plus occidentales de cette ligne, souvent ponctuelles, sont à considérer, avec de fortes probabilités, comme involontairement introduites par l’homme; c’est par exemple le cas de celles de l’île de Losinj en Croatie (FI, RO), où elle a été revue par un des auteurs (LG) en 1996, sur les murs et les rochers de la petite ville de Losinj. Par ailleurs, sur l’étiquette de son échantillon d’herbier provenant de «Les sables d’Olonne (Vendée) - vieilles murailles des bords de la mer» (GAP), C. Pontarlier écrit: «cette espèce sicilienne connue aux sables [Sables d’Olonne (Vendée)] depuis plus de 50 ans a probablement été introduite depuis très longtemps avec les délestages». L’indigénat en France continentale a été mise en doute par ROUY & FOUCAUD (Fl. France 7: 121-122, 1893) qui rapportent qu’au moins un peuplement de cette espèce est volontairement constitué par l’homme et plus récemment aussi par ROUX & NICOLAS (Cat.fl.rare& menacée en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 2001: 17). Pour la France, PAVON (Monde Pl. 487:12- 19, 2005) synthétise la chorologie de S. litoreum en mentionnant sa présence dans les Bouches-du-Rhône où il est actuellement encore présent, et en Vendée où il est considéré comme éteint. Par ailleurs, un ancien échantillon recueilli à Aix-en-Provence et conservé dans l’herbier de P. Cousturier (PAVON, loc. cit.), peut être une autre preuve de sa présence ancienne en France continentale. Moins aisément explicable est sa présence en Libye, où il est seulement signalé dans les alentours de Barca en Cirénaïque, parfois sous le nom de S. barcense Maire & Weiller ou de S. litoreum Gussone var. barcense (Maire & Weiller) Maire (cf. MAIRE, Fl. Afrique nord 14: 370- 372, 1976; BOULOS, Check-list Libyan fl. in Candollea 34: 45- 47, 1979 et JAFRI & RATEEB, Fl. Libya 87: 1-28, 1981).

En Corse, Sedum litoreum avait été signalé aux environs d’Ajaccio, près de la Chapelle des Grecs par ROUY (Fl. France X: 376, 1908, d’après une récolte de Bicknell du 9 avril 1905), où il semble avoir été revu par Thellung qui le signale également à Ìle-Rousse (in litt. selon BRIQUET, Prodr. Fl. Corse 2/1: 138, 1913, qui considère que sa spontanéité en Corse ne fait pas de doute). Aucune récolte ni observation n’ayant été faite par la suite, la plante était considéré comme peut-être disparue par JEANMONOD & GAMISANS (Fl. Corsica: 390, 2007). La récolte récente de Thiébaud (G) dans le Désert des Agriate indique une présence irrégulière sur l’île, mais aussi peut-être une sous-observation par méconnaissance et confusion du taxon.

Du point de vue écologique, nous sommes en présence d’une espèce éminemment psammophile et lithophile; les milieux préférés sont en effet les terrains sableux et rocheux littoraux – parfois aussi sous Pinus brutia Ten. comme à Rhodes ( Grèce) – mais aussi les falaises à pic sur la mer, toujours sur calcaire. Sedum litoreum est aussi un apophyte: il est en effet facile d’observer cette espèce coloniser les vieux murs et les toits des maisons, où elle trouve un milieu semblable à son milieu naturel.

L. GALLO & D. JEANMONOD

G

Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève

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