Thiollierea rigaultii Barrabé & Mouly, 2011

Barrabé, Laure, Mouly, Arnaud & Munzinger, Jérôme, 2011, Deux espèces nouvelles de Thiollierea (Rubiaceae) restreintes aux sols hypermagnésiens du massif du Boulinda (Nouvelle-Calédonie), Adansonia (3) 33 (1), pp. 135-148 : 137-140

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/a2011n1a9

publication LSID

lsid:zoobank.org:pub:16078036-706F-4D92-935A-A1B336F8A6BD

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/2273197D-FFC0-FF8B-23E8-902212BDFC11

treatment provided by

Carolina

scientific name

Thiollierea rigaultii Barrabé & Mouly
status

sp. nov.

Thiollierea rigaultii Barrabé & Mouly View in CoL , sp. nov.

( Figs 1 View FIG ; 4 View FIG )

Arbuscula 2-4 m alta, ramosa. Stipulae vaginatae, cereis glandulosis omnino munitae. Lamina 4,8-11 × 1,3-4 cm, cerea. Inflorescentia uniflora, pendula, cerea. Flores tetrameri. Calyx sulcatus , lobis patentibus, cereis glandulosis omnino munitus, instar tubi. Corolla stricte campanulata , albicans atque violacea, coriacea, cerea, tubo 5,2-6,6 × 3,9-5,7 cm, basi contracta. Fructus capsularis, 2 locularis, placenta axili.

TYPUS. — Nouvelle-Calédonie. Grande Terre, Poya, massif du Boulinda, exposition sud, au-dessus de Forêt Français, maquis paraforestier de thalweg à Gymnostoma chamaecyparis , haut de 8-10 m, sur pente, substrat ultramafique, serpentines, sol brun hypermagnésien avec présence de blocs, 21°18’5’’S, 165°5’42’’E, 380-400 m, 23.I.2008, bt., fl., fr., Rigault, Barrabé, Munzinger et Butin 100 (holo-, P; iso-, B, BR, G, K, MO, NOU, NSW, NY, P, S, Z) GoogleMaps .

PARATYPES. — Nouvelle-Calédonie. Grande Terre , Boulinda, maquis arbustif dense, sol hypermagnésien, pente moyenne à forte, 21°18’58,7’’S, 165°6’16,2’’E, 240 m, 2.VIII.2006, fr., Barrière & Dagostini 41 ( NOU). — Poya, Avangui, forêt basse, pente rocheuse serpentineuse, 400 m, 2.I.1976, bt., MacKee 30638 (P). — Poya, Massif du Boulinda, exposition sud, au-dessus de Forêt Français, maquis paraforestier de thalweg à Gymnostoma chamaecyparis , haut de 8-10 m, sur pente, substrat ultramafique, serpentines, sol brun hypermagnésien avec présence de blocs, 21°18’57’’S, 165°5’42’’E, 380-400 m, 23.I.2008, fl., fr., Rigault, Barrabé, Munzinger et Butin 101 ( NOU, P, S) GoogleMaps .

DESCRIPTION

Arbuste ramifié de 2-4m de hauteur et tronc atteignant 10cm de diamètre à la base.Rameaux glabres,cannelés, à écorce coriace et craquelée. Plante abondamment cireuse par endroit. Bourgeon végétatif terminal cireux, globulaire et blanc. Stipules inter-pétiolaires, persistantes,glabres, tronquées,annulaires,soudées et engainantes, fripées horizontalement in sicco, à rebord supérieur droit, de 1,5-2,5 × 3-9 mm, abondamment cireuses, à cérocystes filiformes et granuleux, longs de 0,1-0,25 mm, tapissant toute la surface adaxiale interne et se recouvrant les uns les autres. Feuilles coriaces, brillantes, glabres, groupées à l’extrémité des rameaux, recouvertes par une fine pellicule de cire sèche s’effritant au toucher; pétiole long de 1,2- 3,5 cm, épais de 1-2 mm, à section basale circulaire; limbe de 4,8-11 × 1,3-4 cm, étroitement elliptique à oblancéolé, apex acuminé à extrémité obtuse, base aiguë, atténuée et finement décurrente,marges entières et légèrement révolutées.Nervation brochidodrome; nervure médiane saillante à section circulaire sur la face inférieure, et canaliculée sur la face supérieure; 5-10 paires de nervures secondaires, espacées de 0,2- 1,8 cm, formant un angle de 40-70° avec la nervure médiane, très peu visibles sur la face supérieure, plus visibles sur les jeunes feuilles, finement saillantes sur la face inférieure; réseau tertiaire indistinct.

Inflorescences axillaires, uniflores.Axes et bractées pubérulents et finement ponctués de pourpre in sicco. Axe inflorescentiel présentant 2 noeuds et 2 entrenoeuds, pédoncule long de 11,5-26 mm, épais de 1-2,5 mm, 2 bractées par noeud, ovales, naviculiformes et carénées, à apex obtus, glabres intérieurement, légèrement pubérulentes extérieurement, à face adaxiale interne très cireuse et entièrement tapissée de cérocystes granuleux, filiformes à ronds, paire médiane à bractées soudées d’un côté et libres de l’autre, de 1-2 × 3-5 mm, insérée entre le 1/3 et les 4/5 supérieurs, paire apicale insérée sous l’ovaire et englobant sa base, à bractéoles entièrement soudées, de 1,5-2,5 × 3-6,5 mm.

Fleurs tétramères, retombantes.Préfloraison imbriquée. Hypanthe de 5-9 × 2-5,5 mm, turbiné, cannelé présentant ainsi 8 côtes arrondies dont 4 alternisépalaires et 4 épisépalaires, pubérulent. Calice cireux, parfois cloqué et bosselé, à base extérieurement pubérulente et intérieurement glabre; tube discret long de 0,5-2 mm, restant entier à tout stade de développement, lobes de 6-13 × 1-2,5 mm, à marges involutées soudées en gaine, linéaires, légèrement falqués, plus ou moins étalés horizontalement, à apex arrondi, à base large de 2-3 mm et pubérulente, à marges et face interne entièrement tapissées de cérocystes granuleux, ronds à filiformes, de 0,1-0,4 mm de longueur, disposés en tuiles de toit. Corolle actinomorphe, campanulée, blanche, avec des motifs violacés en forme de damier à l’intérieur, coriace, parfois cloquée sur sa surface externe in sicco, à base extérieure cireuse, extérieurement glabre, intérieurement glabre à l’exception des parties anguleuses faiblement hirsutes sur 1,15-1,3 cm et à partir de 1,5 mm depuis la base; tube long de 5,2-6,6 cm, à gorge évasée large de 3,9-5,7 cm, à base étranglée large de 4,5-6,5 mm; lobes de 1-13 mm × 1,9-3,2 cm, étroitement triangulaires, droits et non recurvés, apiculés. Étamines incluses à semi-incluses; anthères glabres de 14,5-16,5 × 0,75- 1,75 mm, légèrement torsadées; filets de 39-45 × 0,4-0,9 mm, à sections basale triangulaire et apicale aplatie, soudés par leurs bases sur une hauteur de 2,5-3 mm, présentant une pilosité basale, hirsute, basipète, restreinte à sa face adaxiale sur 1 cm et située au-dessus d’une partie glabre de 1,5 mm; présence d’une couronne de poils sous le disque staminal. Style de 53-63 × 0,4-0,5 mm, filiforme, à section quadrangulaire, généralement torsadé, terminé par 2 lobes stigmatiques filiformes, accolés sur 1-2 mm, zone papilleuse réceptive restreinte aux stigmates. Ovaire biloculaire; disque nectarifère scindé en deux, de 3-4,5 mm de diamètre, entouré par une fine couronne de poils. Placenta axial, étroit, bifide, de 4,5-6 × 1,5-1,75 mm, fendu sur 2-2,5 mm à partir de l’apex, portant latéralement 15 à 25 ovules, longs de 0,6-1,1 mm, non imbriqués, à orientation acro- ou basipète, disposés sur 1-2 rangées par bras placentaire.

Fruit capsulaire, brun-gris à maturité, turbiné, cannelé, de 7-13 × 5-8 mm, présentant 8 nervures longitudinales fines, pédoncule et bractées faiblement accrescents, lobes calicinaux bosselés, persistants, de 6-14 × 1-3 mm. Graines mûres aplaties, rondes, de 2-2,5 × 1,75-2 mm, alvéolées.

DISTRIBUTION, ÉCOLOGIE

ET STATUT DE CONSERVATION

Thiollierea rigaultii sp. nov. est présente en maquis minier paraforestier de thalweg, de type arbustif dense et en forêt basse de type mésophile, sur pente rocheuse ultramafique, serpentineuse et sols bruns hypermagnésiens. Les quatre seules récoltes connues sont restreintes à la région d’Avangui et Forêt Français sur la base sud-ouest du Boulinda, entre 200 et 400 m d’altitude, sur la commune de Poya ( Fig. 2 View FIG ).

Les récoltes de cette espèce sont actuellement encore trop peu nombreuses pour pouvoir conclure quant aux périodes de floraison et fructification. Toutefois, des spécimens en boutons et en fleurs ont été récoltés au mois de janvier, et des spécimens en fruits aux mois de janvier et d’août.

Catégorie sur la Liste Rouge de l’UICN: En Danger Critique d’Extinction (CR; B1a, b; B2a, b). B1: l’étendue totale de l’aire d’occurrence est inférieure à 100 km ²; a, les populations ne sont présentes que dans deux localités d’une même unité géographique, le Mont Boulinda; b(iii), la qualité de l’habitat est en déclin continu. B2: l’étendue totale de l’aire d’occupation est inférieure à 10 km ²; a, b(iii). Le massif du Boulinda est une ancienne zone minière d’exploitation de nickel, qui risque d’être remise en activité en raison de l’octroi de concessions minières de la SMSP (Société Minière du Sud Pacifique). Les populations de Thiollierea rigaultii sp. nov. ne sont ainsi pas à l’abri des effets néfastes de la mine (verses sauvages de résidus miniers, ouverture de pistes), même si elles poussent exclusivement sur des sols bruns hypermagnésiens, dont les teneurs en nickel et en chrome, moins élevées que dans les sols péridotitiques ( Jaffré 1980), ne constituent pas un

A

réel intérêt pour les exploitants miniers. L’habitat de ces populations risque également de subir de fortes dégradations en cas d’incendies de vaste ampleur (volontaires ou non), fléau qui depuis des décennies ravage fréquemment les formations végétales néo-calédoniennes ( Jaffré et al. 1998a). La région d’Avangui est considérée comme remarquable par ses formations végétales sur sols serpentineux, riches en espèces et comportant de nombreux taxons rares voire micro-endémiques de la zone ( Barrière et al. 2007). Cependant seuls quelques pans de la région ont été mis en défens et les autres formations d’intérêt restent toujours en dehors du système de protection législatif. Le critère de classification UICN pour cette espèce fragile montre la nécessité de la mise en place d’un système de protection environnemental revu et approprié ( Jaffré et al. 1998b).

ÉTYMOLOGIE

Cette espèce est dédiée à Frédéric Rigault, botaniste au centre IRD de Nouvelle-Calédonie à Nouméa, ayant fortement contribué à l’avancée des connaissances sur les formations végétales des terrains miniers.

MO

Missouri Botanical Garden

NOU

Institut de Recherche pour le Développement

NSW

Royal Botanic Gardens, National Herbarium of New South Wales

NY

William and Lynda Steere Herbarium of the New York Botanical Garden

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