Rhapydionina Stache, 1913

Fleury, Jean-Jacques, 2014, Données nouvelles sur Rhapydionina Stache, 1913 et Fanrhapydionina n. gen., un groupe de Rhapydioninidae (Alveolinacea, Foraminifera) foisonnant en région périadriatique au Campanien-Maastrichtien, Geodiversitas 36 (2), pp. 173-208 : 182-189

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/g2014n2a1

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03FC091E-FFB1-C57E-FD57-FCB35280FABD

treatment provided by

Marcus

scientific name

Rhapydionina Stache, 1913
status

 

Genre Rhapydionina Stache, 1913 View in CoL

ESPÈCE TYPE. — Pavonina liburnica Stache, 1889 par désignation originale.

ORDRE DES DESCRIPTIONS

On distinguera successivement:

– les Rhapydionina gr. liburnica de la biozone CsB7, comprenant R. liburnica de Slovénie et R. aff. liburnica de Grèce;

– les Rhapydionina de la biozone CsB6: R. bulbiformis n. sp., R. dercourti n. sp. et R. fourcadei n. sp.; – les formes affines de même structure, mais dotées de PRU flabelliformes, peuplant les deux biozones; elles sont soit laissées en nomenclature ouverte ( Rhapydionina sp. 1 et Rhapydionina sp. 2 ), soit rapportées à Fanrhapydionina n. gen.

LES RHAPYDIONINA GR. LIBURNICA

DE LA BIOZONE CSB7

Rhapydionina liburnica ( Stache, 1889) View in CoL

dans sa région type (le « type slovène »)

À défaut de disposer d’une étude systématique approfondie des populations slovènes, un concept spécifique vraisemblable sera établi à partir de l’examen de deux échantillons provenant de la région type et de publications disponibles.

La population YUA5 ( Figs 1 View FIG H-I; 4E, F, H, J, L, P) provient du gisement type de l’espèce tel que signalé par Bignot (1971: 225): « 1250 m à l’est de Dolenje Ležece…». Plusieurs centaines de sections sont comprises dans 36 lames minces d’un calcaire wackestone-packstone à Miliolidés nombreux et débris de rudistes. La paroi des tests est constituée de deux couches ( Fig. 1H View FIG ), l’une claire externe et l’autre, plus sombre, de teinte parfois ambrée, souvent grise, doublant à l’intérieur la couche claire et constituant tous les éléments de l’endosquelette.

Les tests A, pour la plupart ( Fig. 4E, F, H View FIG ), correspondent à ce qui est connu de l’espèce. Le proloculus, de section circulaire (0,19 ± 0,03 mm) est suivi d’une courte spire plane de 1 à 2 tours, puis de la PRU cylindro-conique caractéristique; la section transverse de certaines loges est exceptionnellement ovale à oblongue ( Fig. 4J, L View FIG ). La « courbe Nc/D » est très fiable.

Les tests B n’y sont pas rares, représentés par diverses sections de la partie adulte flabelliforme. Le stade initial n’a jamais été observé au cours des usures progressives contrôlées qui ont été tentées ( Fig. 4P View FIG ), mais toutes ont montré que, dans ce gisement, les tests comportent une pointe aigüe du type de celles des tests Fig. 1I et K View FIG .

La population MN2897 ( Fig. 4 View FIG B-D, G, I, K, M-N). Il s’agit d’un échantillon de la collection M. Neumann noté « Yougoslavie, 1979 », probablement d’une localité de la région type; deux lames donnent plus de 50 sections. Le proloculus A est d’un diamètre proche du précédent (0,23 ± 0,04 mm). La section transverse des loges est en grande majorité circulaire, mais une section oblongue ( Fig. 4M View FIG ) confirme l’existence de tests aplatis indiquée par de rares sections équatoriales. La « courbe Nc/D » est caractérisée par un coefficient de détermination R², très faible (0,18), indiquant une grande dispersion des mesures. Les sections de tests B supposés y sont rares mais la section de la Fig. 4N View FIG est caractéristique.

L’ensemble des données issues de ces 2 échantillons, relativement homogène, permet de définir au moyen des « courbes Nc/D» un domaine caractérisant les populations de Slovénie ( Fig. 5 View FIG ). À ces courbes sont ajoutés des éléments ponctuels, tels que les points représentatifs des mesures extrêmes précédentes, d’après Bignot (1971 et 1972, lorsque ces deux publications donnent des informations concordantes entre elles), ou encore d’après Reichel (1984). On définit ainsi un polygone qui permettra la comparaison visuelle directe des droites représentatives des autres populations.

Rhapydionina aff. liburnica à petit proloculus de la biozone CsB7 en Grèce

Les populations dont l’examen suit participent de l’association caractérisant la biozone CsB7. Elles ont en commun une grande ressemblance avec celles de Slovénie, en particulier par leurs « courbes Nc/D» ( Fig. 6), mais comportent toutes des proloculus de petite taille, ce qu’exprime la nomenclature adoptée. Les sections évoquant les tests B de type slovène y sont exceptionnelles (GDD127; Fig. 7P View FIG ).

Les populations GDD et XGI44proviennent toutes de la région de Vitina, au coeur du Péloponnèse. Seul, l’échantillon GDD12 a été récolté sur une coupe continue (voir Fleury 1980: 130); les autres proviennent des mêmes couches affleurant aux alentours de cette coupe. La précise répartition stratigraphique des organismes du Crétacé supérieur de cette région est donnée par Zambetakis-Lekkas (1988).

La population GDD12 ( Fig.7I View FIG ). Les sections (environ 100) se trouvent dans trois lames minces d’une biomicrite packstone à Milioles. Les tests sont excellemment conservés, de teinte ambrée en lumière transmise. Les sections de proloculus A sont rares: le diamètre moyen en est de 0,10 ± 0,03 mm.La partie spiralée comprend 1,5 à 2 tours. La plus grande section mesure 5 mm pour 12 loges déroulées. La «courbe Nc/D» est l’une de celles dont la pente est la plus faible.Toutes les sections transverses de loges sont circulaires.

La population XGI44 ( Fig. 7 View FIG A-H; voir aussi Fleury 1996:pl. 1, figs 6-10) est de même provenance que la précédente; elle est constituée de plusieurs centaines de sections en 10 lames. Ses caractéristiques sont très proches de la précédente: la moyenne des tailles de proloculus est un peu plus élevée (0,12 ± 0,03 mm), mais les « courbes Nc/D » sont confondues. La partie spiralée est de 1,5 à 2 tours de spire. La plus grande dimension des tests est de 4,5 mm pour 10 ou 11 loges déroulées. Aucune section n’évoque la génération B de type slovène.Il existe cependant,outre une petite section équatoriale centrée qui pourrait annoncer un test flabelliforme ( Fig. 7C View FIG ), quelques rares sections décentrées évoquant un type de test aplati, incompatible avec les sections majoritaires ( Fig. 7F View FIG ); il peut s’agir d’une seconde génération A, d’une génération B ou d’une autre espèce.

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cloisonnettes Populations Fanrhapydionina XGP cylindro-coniques 235 flabelliformis -300-414 n associées. gen., n. sp à. GDD176 GGB15 2 XGP420

de 6 P414

30

35

Nombre GDD12 XG

GDD130 Diamètre du proloculus

25 XGP300 (1/ 100 mm)

GDD12: 10 ± 3

GDD126: 14 ± 6

20 XGP235 GDD127: 11 ± 4 (GDD12-GGB502) GDD130: –

15

XGI44 GDD176: 10 ± 2 GGB152: 12 ± 3

GDD127 GGB502: 13 ± 3

10 XGI44: 12 ± 3

XGP420: 13 ± 4

5

Diamètre des loges (1/ 100 mm)

0

20 40 60 80 100 120 140 160

La population GDD126 (non figurée). Les sections sont rares (environ 50 pour 7 lames), dans une pelmicrite wackestone à gastéropodes, N. bignoti et F. adriatica , sans Milioles. La moyenne des tailles de proloculus (0,14 ± 0,06 mm) semble peu significative, étant donné l’insolite répartition des mesures en deux groupes distincts (autour de 0,08 et 0,18 mm), a priori non attribuable à un quelconque dimorphisme de générations connu. La plus grande section mesure 2,4 mm pour six loges déroulées. La «courbe Nc/D» se situe dans la moyenne des tests de Slovénie.

La population GDD127 ( Fig. 7 View FIG J-P). Les sections, au nombre de plus de 200 pour 11 lames,

s’observent dans une pelmicrite wackestone-packstone à N. bignoti et F. adriatica , sans Milioles. Les tailles de proloculus fournissent encore une moyenne peu fiable en raison de leur dispersion et leur petit nombre (0,11 ± 0,04 mm). Le plus grand test A mesure 3,2 mm pour neuf loges déroulées. La « courbe Nc/D » est située dans le domaine des tests slovènes. On note la présence de très rares petites sections de type faiblement flabelliforme, à proloculus de taille normale pour la génération A ( Fig. 7N View FIG ) et une section transverse de loges oblongues ( Fig. 7O View FIG ) qui confirme cette morphologie. Plusieurs sections de grands tests attribuables à la génération B de type slovène (la section de la Fig. 7P View FIG mesure 9 mm dans sa totalité) singularisent cette population.

La population GDD130 ( Fig. 7R, S View FIG ). Une seule lame fournit plus de 30 sections, au sein d’une pelmicite wackestone – packstone à gastéropodes et L. mengaudi , sans Milioles. Les tests présentent un bâti remarquablement fin. Aucune section de proloculus n’est observable. La « courbe Nc/D » est singularisée par sa position en dehors du polygone des populations slovènes ( Fig. 6). Cette population fournit en outre un exceptionnel exemple d’endosquelette central apparemment constitué par l’anastomose des extrémités distales des cloisonnettes qui prennent un aspect fourchu très particulier. Une autre population (GDD176), comportant N. bignoti , F. adriatica et L. mengaudi , figurée par une section transverse de loge ( Fig. 7Q View FIG ), présente des caractéristiques proches, pour un proloculus de taille modeste (0,10 ± 0,02 mm).

La population GGB502 ( Figs 1F View FIG ; 7T View FIG ). Comme tous les échantillons comportant le préfixe GGB, celui-ci provient de la région de Pylos-Methoni, au sud-ouest du Péloponnèse. Il est situé près de la pointe nord du Mont Ay. Nikolaos, vers 250 m d’altitude. Il s’agit d’une biomicrite packstone à N. bignoti et Milioles. Cette population est, du point de vue de la «courbe Nc/D», comparable aux populations GDD12-XGI44, avec un proloculus dont la taille (0,13 ± 0,03 mm) n’approche pas celles de Slovénie. Les plus grandes sections de tests A mesurent 3,8 mm pour 10 loges déroulées. Les sections transverses de loges isolées sont toutes circulaires.

La population GGB152 ( Fig. 8 View FIG A-H). Le gisement se trouve dans l’île de Sphactiria, près du monument des marins russes tombés lors de la bataille de Navarin (1827). Cette population est représentée par plusieurs centaines de sections observables dans 24 lames minces d’un grainstone à N. bignoti et L. mengaudi , sans Milioles. La «courbe Nc/D » est affectée d’une pente parmi les plus fortes; la taille du proloculus A est relativement grande (0,12 ± 0,03 mm) et le bâti mince. La gamme des diamètres de loges est très étendue, probablement en raison du grand nombre de sections disponibles. Les sections transverses des loges, toutes circulaires, montrent des aspects très variés ( Fig. 8 View FIG C-H). Les plus grands tests A avérés présentent une dimension maximale comprise entre 3 et 4 mm pour 9 à 12 loges déroulées.

La population XGP420 ( Fig. 8 View FIG I-U). Comme tous les échantillons comportant le préfixe XGP, celui-ci provient du Massif du Gavrovo ( Grèce continentale moyenne), plus précisément de la division « b2 » de l’affleurement d’Ithamos ( Mavrikas 1993: 86). Il s’agit d’une biomicrite wackestone à N. bignoti , F. adriatica , L. mengaudi et Milioles renfermant plus de 100 sections réparties en neuf lames minces. La population se situe encore dans la norme des précédentes et de celles de Slovénie, avec un proloculus de diamètre inférieur à 0,15 mm. Les loges peuvent atteindre un diamètre proche de 1,6 mm et donnent quelques exemples d’endosquelettes particuliers, avec des cloisonnettes parfois très courtes et des logettes secondaires de diamètres très variés, parfois même absentes. Les plus grands tests A atteignent 3,8 mm pour 12 loges déroulées.

Notons enfin qu’en Turquie, Sirel (1976) a signalé des R. liburnica compatibles avec R. gr. liburnica par leur indice Nc/D, mais dotées de proloculus très petits (0,055 mm).

Cette énumération aura montré une bonne homogénéité des populations de trois localités grecques relativement éloignées les unes des autres, indiquant qu’au cours d’une longue période, rien n’a séparé durablement ces populations. En revanche, la confrontation des peuplements de Grèce à la population slovène incite à imaginer que les deux groupes se sont diversifiés à la faveur d’un isolement durable. La méconnaissance des tests B des populations grecques ne permet cependant pas d’exprimer formellement cette vraisemblable disjonction.

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cloisonnettes ( Grèce) (Fig XGP. 15 303 H)

de nica

35

30

Nombre R. af f. libur R. libur nica 1 Diamètre / 100 mm du proloculus

XGP303 R. bulbiformis n. sp. GGB520: 5 ± 2

25 GGB514: 7 ± 1 XGP304: 8 ± 1

20 R. dercourti n. sp. GKL414: 9 ± 1 GGB23 GKL225 GKL225: 12 ± 3 XGP166: 8 ± 1

15 GGB184 GGB211: 8 ± 2

6

GGB183 4 GGB211 XGP16

10

GGB51

4

GKL41 R. aff. dercourti GGB 183: 10 ± 2

XGP304 0 R. fourcadei n. sp. GGB184: 8 ± 2

GGB52

5

Rhapydionina sp. 1 XGP303: 10 ± 2 Diamètre des loges (1/ 100 mm) Rhapydionina sp. 2 GGB23: –

0

20 40 60 80 100 120 140 160

LES RHAPYDIONINA DE LA BIOZONE CSB6

Les populations de la biozone CsB6 sont nombreuses et variées, toutes présentant des proloculus de petite taille (presque toujours inférieure à 0,10 mm) et une partie spiralée relativement importante; les «courbes Nc/D » sont soit situées dans la partie inférieure des polygones de la biozone CsB7, soit en sont exclues pour la plupart ( Fig. 9). La PRU en est soit préférentiellement cylindro-conique, soit aplatie.

Rhapydionina à tests A préférentiellement cylindro-coniques.

Le choix morphologique effectué par les populations dont l’étude suit n’est pas absolu.Si plusieurs d’entre elles adoptent la morphologie cylindro-conique stricte, d’autres présentent une tendance minoritaire à développer des loges de section ovale ou oblongue. On nomme R. gr. dercourti l’ensemble des espèces suivantes, à l’exclusion de Rhapydionina sp. 1 et sp. 2, d’affinités douteuses et trop mal connues, mais assez originales pour mériter l’attention.

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