Markov 2009, 2014

Tassy, Pascal, 2014, L’odontologie de Gomphotherium angustidens (Cuvier, 1817) (Proboscidea, Mammalia): données issues du gisement d’En Péjouan (Miocène moyen du Gers, France), Geodiversitas 36 (1), pp. 35-115 : 104-105

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/g2014n1a2

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03F19B13-9C0A-FFA1-38B0-FE563881F90D

treatment provided by

Marcus

scientific name

Markov 2009
status

 

Gomphotherium « groupe annectens » (Matsumoto, 1925)

Le morphotype plésiomorphe des dents du groupe souche de Gomphotherium , et par voie de conséquence des Elephantida, dénommé Gomphotherium « groupe annectens » à partir de l’espèce du Japon Hemimastodon annectens Matsumoto, 1925 , est reconnu dans les gisements du Miocène inférieur de l’Ancien Monde, depuis le Portugal jusqu’au Japon en passant par l’Afrique de l’Est ( Tassy 1996b). En Europe, trois espèces (peut-être synonymes) des zones MN3b/MN4 – Gomphotherium sylvaticum Tassy, 1985 , Gomphotherium hannibali Welcomme, 1994 et/ou Gomphotherium praetypicum (Tasnádi Kubacska, 1939) – représentent G. « groupe annectens » ( Gasparik & Markov 2009 ; Tassy 1985; Welcomme 1994). L’espèce G. sylvaticum a d’abord été décrite à Artenay (Loiret) sous les binoms Trilophodon angustidens et Gomphotherium angustidens respectivement par Ginsburg & Antunes (1966) et par Tassy (1977b).

Le statut taxinomique ouvert de G. « groupe annectens » – un ensemble paraphylétique – exprime un doute phylogénétique. Cependant les traits primitifs partagés par les taxons inclus dans ce groupe permettent des comparaisons pertinentes avec les morphotypes dentaires de l’Astaracien. Or l’un des premiers enseignements tirés de l’étude de la population d’En Péjouan est qu’aucun spécimen n’appartient au morphotype de G. « groupe annectens ». Cette affirmation concerne la simplicité globale des dents jugales, aussi bien pour l’espèce nominale du groupe ( Matsumoto 1927: pl.1 fig. 2, pl. 2 figs 2-3; Makiyama 1938: figs 1, 2; Kamei et al. 1977: pl. 1, fig. 2) que pour les formes européennes ( Ginsburg & Antunes 1966: 143, pls 2-4; Tassy 1996b: 90, fig. 10.1; Gasparik & Markov 2009: 74 , figs 2, 3). Elle concerne également la courbure simple des défenses supérieures ( Tassy 1977b: pl. 1, fig. 3; Gasparik & Markov 2009: 79 , fig. 9).

L’augmentation de taille des défenses supérieures est un trait évolutif initié chez les éléphantiformes paléogènes. La persistance d’une bande d’émail chez l’adulte est une plésiomorphie relativement aux éléphantinés; la torsion en hélice est au contraire dérivée par comparaison au groupe souche des gomphothères (elle l’est plus encore chez une espèce sud-américaine comme Cuvieronius hyodon (Fischer, 1814)) . Du point de vue de la variation intraspécifique, la grande taille des défenses des mâles de G. angustidens est l’un des traits liés au dimorphisme sexuel. Il est cependant difficile d’affirmer que la torsion de la bande d’émail est nécessairement liée au dimorphisme sexuel ou bien à la croissance. On connaît par exemple chez G. sylvaticum , espèce du groupe souche G. « groupe annectens », ou bien chez G. subtapiroideum et chez G. steinheimense , ou encore chez les mammutidé Zygolophodon turicensis des défenses d’aussi grande taille munie d’une bande d’émail strictement latérale ( Göhlich 1998, 2010; Tassy 1977a, b). Sans doute qu’une bande d’émail colorée bien visible sur une grande défense peut être tenue comme un caractère sexuel secondaire mais la forme hélicoïdale ne la rend ni plus ni moins apparente. Aucune explication adaptative n’est proposée pour expliquer la variation de ce trait.

Dans le cas des molaires supérieures, la simplicité des molaires aux interlophes non obturés par les conules centraux, le trèfle prétrite est symétrique ou bien c’est le bras antérieur qui est le plus développé: quel que soit le degré d’usure, l’extension du conule central prétrite postérieur 2 (ccprp2) ne dépasse pas en direction posttrite le conule central prétrite antérieur 3 ( Fig. 70D View FIG ). Ce morphotype plésiomorphe est retrouvé chez G. subtapiroideum , G. steinheimense et A. filholi , que les conules soient réduits ou agrandis. Du point de vue de la taille et des proportions il n’y a guère de différences entre les espèces miocènes, y compris pour la hauteur de la couronne. Autrement dit aucune tendance vers l’augmentation de taille des molaires n’est à relever de MN3b/4 à MN9. Des m3 remarquablement basses sont connues chez G. steinheimense (voir plus loin) dans les zones MN8-MN9.

Les défenses inférieures de G. « groupe annectens » sont rectilignes ( Ginsburg & Antunes 1966: pl. 1, fig. 1; Gasparik & Markov 2009 : pl. 1, figs 1, 4, 5) alors que la concavité dorsale est marquée chez G. angustidens à En Péjouan. L’usure dorsale de la pointe est un polissage qui ne biseaute pas la défense, quelle que soit la taille,donc l’âge individuel.La Fig. 71 View FIG montre que chez un même individu l’implantation des défenses droite et gauche et la forme de leur section transverse varient sensiblement, ce qui semble être la règle chez les gomphothères ( Figs 18 View FIG , 23-24, 72 View FIG ).

La section transverse des défenses inférieures est variable. Pour ce qui est de ce caractère, la variation morphologique relevée à En Péjouan atténue son impact puisque certaines incisives ne montrent pas de sillon ventral ou ont un sillon très atténué ( Fig. 24D, I, K View FIG ). À l’inverse, chez G. « groupe annectens » la défense inférieure de l’espèce nominale a une section piriforme ( Tassy 1994: 109) alors que chez G. sylvaticum et G. praetypicum le sillon ventral est faible ou absent ( Ginsburg & Antunes 1966: 142, fig. 1; Gasparik & Markov 2009: 79 , fig. 6) ( Fig. 72A, C View FIG ).

Darwin Core Archive (for parent article) View in SIBiLS Plain XML RDF