Harmonia axyridis Pallas, 1773

Wargé, Laurent, 2022, Les Coccinellidae du secteur écologique sambro-condrusien (Belgique, Région wallonne). État des connaissances et premiers résultats de prospections (Coleoptera: Coccinellidae), Belgian Journal of Entomology 131, pp. 1-71 : 30-32

Harmonia axyridis Pallas, 1773 – Coccinelle asiatique

Figs 29-31

197 occurrences (13,29%) - 98 carrés IFBL de 1 x 1 km (46,01%). ( Fig. 31 )

COMMENTAIRES

Pour le territoire concerné, la première observation est notée à • Walcourt (Yves-Gomezée), 03.VI.2007, Guerriat H. leg. MalgrÉ cette arrivÉe rÉcente (15 ans), le total des occurrences pour cette espèce représente déjà 13,29 % des données. Il s’agit donc actuellement d’une coccinelle très commune dans le secteur sambro-condruzien et la seconde en termes de frÉquence relative, après Coccinella (Coccinella) septempunctata .

Espèce eurytope, la coccinelle asiatique occupe toutes les strates de végétation et exploite une très grande variété de proies, non seulement les pucerons mais également les larves d’autres insectes y compris celles des coccinelles indigènes et même ses propres larves. L’hiver, elle a l’habitude de se regrouper en vastes agrégats pouvant compter des milliers d’individus dans les habitations et autres abris (comme c’était le cas aussi d’ Adalia (Adalia) bipunctata , avant l’irruption de la belle invasive). Cette coccinelle exotique n’avait jusqu’il y a peu aucun prédateur ni parasite attitré en Europe, mais plusieurs cas de parasitisme par l’hyménoptère Braconidae Dinocampus coccinellae (Schrank, 1802) ont été signalés, notamment en Belgique ( BERKVENS et al., 2010; DRUMONT, 2011).

Cette espèce originaire d’Asie a une distribution large couvrant le Sud de la Sibérie, la Chine, la Corée, le Japon et l’Himalaya ( IABLOKOFF-KHNZORIAN, 1982). En raison de sa voracité et de sa plasticité écologique, elle est employée depuis plusieurs décennies en lutte biologique pour le contrôle des pucerons en cultures en serre, dans de nombreux pays d’Europe ainsi qu’en Amérique du Nord.

En France, elle fut importée en 1982 et observée pour la première fois in natura en 1991. Depuis, les observations n’ont fait que s’amplifier, avec un vÉritable point de dÉpart de son extension en 2004 ( COUTANCEAU & MALAUSA, 2014).

En Belgique, c’est À partir de 1997 que cet agent effi cace contre les pucerons fut introduit À des fins de lutte biologique, mais les coccinelles n’Étaient pas censÉes se dissÉminer en dehors des lieux d’implantations ( HAUTIER, 2003a &b; SAN MARTIN et al., 2005). Or, dès 2001, une première population in natura est observée en Flandre, et l’année suivante les premières données de cette espèce sont enregistrées sur le territoire wallon ( SAN MARTIN et al., 2005). En 2002, un premier contact a lieu aussi aux Pays-Bas ( CUPPEN et al., 2017), en 2003 en Alsace ( COUTANCEAU, 2006) et la même annÉe au Grand-DuchÉ de Luxembourg ( SCHNEIDER & LOOMANS, 2006).

Figures

Fig. 29 (gauche). Harmonia axyridis Pallas, 1773, larve. MorialmÉ, 20.VI.2019. © Laurent WargÉ. Fig. 30 (droite). Harmonia axyridis Pallas, 1773, imago. Biesme, 27.IV.2022. © Laurent WargÉ.

Fig. 31. Répartition de Harmonia axyridis Pallas, 1773.