Pterostylis longilabia M.Pignal, 2021

Pignal, Marc, Laudereau, Christian & Laudereau, Pierre-Louis, 2021, Un Pterostylis R. Br. nouveau (Orchidaceae, Orchidoideae, Cranichideae) de Nouvelle-Calédonie, Adansonia (3) 43 (15), pp. 177-183 : 179-183

publication ID	https://doi.org/ 10.5252/adansonia2021v43a15
DOI	https://doi.org/10.5281/zenodo.5138097
persistent identifier	https://treatment.plazi.org/id/03DAAE5F-FFB5-FFFD-FF32-4F7BA757B800
treatment provided by	Carolina
scientific name	Pterostylis longilabia M.Pignal
status	sp. nov.

Treatment

Pterostylis longilabia M.Pignal , sp. nov.

( Figs 1 View FIG ; 2 View FIG )

Ab Pterostyle ophioglosse R.Br. ut sequente differt: sinus synsepalorum angulosus (vs sinum synsepalorum rotundatum), labellum longius (c. 41 mm vs c. 13 mm), exsertius, sine infime fimbriate appendice (vs manifeste fimbriatam appendicem), apex labelli trilobatus (vs bilobatum).

TYPUS. — Nouvelle-Calédonie. Province Nord , Poro Kouaoua, 21°20’53”S, 165°41’36”E, fl., 19. VI.2021, C. Laudereau 1339 (holo-, NOU [ NOU107818 View Materials ]!; GoogleMaps iso-, P [ P00945568 )]!). GoogleMaps

PARATYPI. — Nouvelle-Calédonie. Province Nord , Poro descente vers Kouaoua, 21°20’54”S, 165°41’37”E, fl., 19.VIII.2020, C. Laudereau 1325 (para-, NOU [ NOU091070 View Materials , NOU091071 View Materials ]!). GoogleMaps

ÉTYMOLOGIE. — L’épithète spécifique se rapporte à la longueur inhabituelle du labelle.

HABITAT ET RÉPARTITION. — Deux récoltes ont été réalisées à Poro, en Province Nord ( Commune de Houaïlou ) sur substrat ultramafique, dans un milieu de type maquis arbustif dense sur substrat ultramafique, sur chromate de fer (cuirasse démantelée).

PHÉNOLOGIE. — La population très réduite observée en août ne comportait qu’une fleur.

STATUT DE CONSERVATION. — Ce taxon n’est connu que d’une seule localité sur laquelle pèsent des menaces environnementales, à la fois liées à l’exploitation minière et aux risques d’incendies. Il se trouve par ailleurs dans une formation forestière de superficie très réduite. Plusieurs spécimens ont été observés à nouveau en 2021 dans la même station. Des investigations supplémentaires seront nécessaires pour estimer localement son abondance.

Nous proposons cependant un statut Espèce en danger critique d’extinction (CR) selon les catégories de l’UICN ( UICN France 2018), en attendant une meilleure exploration de la zone.

DESCRIPTION

Plante terrestre.

Racines

Charnues blanches à poils absorbants visibles à l’oeil nu (env. 0,2 mm de longueur).

Tubercule

Non vu.

Tige

Charnue de 49 × 25 mm à poils multicellulaires épais et translucides de 0,5 mm de long, à une bractée souterraine semi-engainante triangulaire 6 × 5 mm, rosâtre.

Feuilles 5, groupées à l’extrémité de la tige et prolongées par l’axe de l’inflorescence, charnues,à pétiole aplati et en gouttière, blanc de 8-10 × 2,4 mm, semi-engainant, limbe elliptique-ové, 36 × 17 mm, un peu décurrent sur le pétiole, vert pâle, nervure centrale très visible face abaxiale, peu visible face adaxiale.

Inflorescence

Uniflore, 55 × 1,5 mm.

Bractée

Lancéolée, 22 × 5 mm, un peu acuminée, placée sous la fleur. Tépales verts au niveau des côtés et des nervures et blancs entre elles.

Sépale médian

Lancéolé, en forme de cuiller à la base, 62 × 8 mm, acumen atténué.

Sépales latéraux

Connés à la base sur 9 mm, formant un sinus anguleux, lancéolés, 35 × 6,3 mm (mesures sans l’acumen), brusquement acuminés, à acumen filiforme et tortillé de 24-28 mm de long, strié de vert et de blanc, dressés, croisant et surplombant le sépale médian.

Pétales

Lancéolés, incurvés et asymétriques, la nervure centrale saillante étant plus près du bord supérieur du pétale, grossièrement en forme d’accolade, 51 × 7,5 mm, extrémité effilée aiguë, base angulée.

Labelle

Étroitement obové, 41 × 9,5 mm, à base aiguë de 43° d’angle, à bandes blanches et vertes, nervure centrale saillante formant une carène face adaxiale, bordure à très petites dents, extrémité aiguë (angle de 50°) à apexminusculement trilobé, le lobe médian formant le mucron de la nervure centrale (hauteur 0,3 mm), lobes latéraux triangulaires de 1 mm de hauteur, écartés d’un angle de 72°.

Ovaire

13 × 3 mm.

Gynostème

Droit, arqué à la base, 20 × 1,6 mm ailes non comprises, blanc veiné de vert, ailes latérales en deux parties, attachées latéralement, 11 mm de hauteur et 2,1 mm de largeur, blanchâtre translucide aux extrémités, brunâtre au centre, opercule (connectif) pyramidal, brunâtre, 1,35 mm de hauteur, 1 mm de profondeur et 0,9 mm de largeur.

Pollinies

granuleuses jaunes clavées (un élément 1 × 0,3 mm), stigmate situé au centre du gynostème, formant une lame ovée translucide à bords un peu révolutés de 5,7 × 1,35 mm.

Fruit

Non vu.

NOTES Les espèces les plus proches sont P. ophioglossa et P. repanda , mais le labelle diffère de celles-ci par plusieurs caractères.Il est plus long chez le nouveau taxon (41 vs 18 mm), il est ainsi largement exsert. Par ailleurs, la base ne possède pas d’extension fimbriée, la carène robuste s’insérant à la base du gynostème et le labelle n’étant pas rétréci.L’apex du labelle, enfin,est trilobé (au lieu d’être bilobé, peu divergent chez P.ophioglossa et très divergent chez P.repanda ). Par ailleurs,le sinus des synsépales de la nouvelle espèce est étroitement anguleux, alors qu’il est arrondi chez P.ophioglossa et forme un angle très ouvert chez les autres espèces. Enfin, il n’y a pas d’ouverture latérale ( Palea ) entre le sépale médian et les pétales comme c’est le cas chez P. repanda (mais non chez P. ophioglossa ).

Les caractères suivants nous permettent de classer l’espèce dans la section Foliosae G. Don., selon les définitions de Janes & Duretto (2010): fleur solitaire; synsépales latéraux dressés maintenant la fleur fermée, à acumens filiformes (Free points); labelle glabre et partiellement insert;ailes de la colonne glabres. Il est à noter cependant que le labelle ne porte pas d’extension basale. P. ophioglossa , P. repanda et P. splendens appartiennent à la même section, alors que P. bureaviana et P. curta appartiennent à la section Pterostylis .