Luciola italica (Linnaeus, 1767)

Gurcel, Kevin, Chittaro, Yannick, Sanchez, Andreas & Rieger, Ingo, 2020, Contribution à la connaissance des lucioles et lampyres de Suisse et observation de Luciola lusitanica Charpentier, 1825 à Genève (Coleoptera, Lampyridae), Entomo Helvetica 13, pp. 81-96 : 86-88

publication ID

https://doi.org/ 10.5169/seals-985886

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.8110782

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03C187C4-322E-FFE1-BBD1-75CD93E1502B

treatment provided by

Carolina

scientific name

Luciola italica (Linnaeus, 1767)
status

 

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La luciole italienne est répartie de l’Italie jusqu’à la Grèce en passant par la péninsule balkanique selon Geisthardt & Satô (2007), mais sa distribution devrait être précisée suite aux résultats d’études génétiques obtenus par Day et al. (2014) (voir Discussion plus bas). Une population de L. italica forte de plusieurs centaines d’individus vient d’être découverte en France dans un petit village du département du Doubs à Blussangeaux, en juin 2018. Elle résulte d’une introduction accidentelle dans les années 1980 à partir d’individus provenant de Varese en Italie, vraisemblablement avec des plantes ornementales ( Le Tallec & Cotte 2020). En Suisse, elle est indigène au Sud des Alpes (Tessin et Val Mesolcina aux Grisons), dans la continuité des populations d’Italie du Nord. Au Nord des Alpes par contre, toutes les populations recensées résultent d’introductions ( Fig. 4a View Fig ). Certaines sont très bien documentées, notamment celle de la région lausannoise. Faes (1941) explique ainsi s’être fait envoyer en 1938 des lucioles du Tessin qu’il introduisit près de Lausanne, «dans le parc Bourget, non loin de la rivière Chamberonne». Ce premier essai d’introduction fut néanmoins un échec et aucun individu ne put être trouvé en 1939 («peut‐être les insectes envoyés l’année précédente étaient‐ils exclusivement des mâles?»). En 1940, son correspondant tessinois lui renvoya de nouveaux spécimens et notamment des femelles, que Faes relâcha auprès de l’étang du parc Bourget. Des individus furent ensuite régulièrement observés sur ce site dès 1941. Cette population, issue de seulement quelques individus, était toujours présente en 2019 dans le même site. Actuellement forte de milliers d’individus (V. Cosandey, comm. pers.), elle a pourtant connu d’importantes fluctuations au fil du temps.Allenspach& Wittmer écrivaient ainsi en1979:«Toumayeff H. [Georges?], le 20.6.197 6 n’a pu trouver que quatre exemplaires. Il faut donc compter sur l’extinction prochaine de cette population au Nord des Alpes». Cela ne s’est toutefois pas produit.

En parallèle à cette introduction dans la région lausannoise, Faes a également tenté une introduction de l’espèce en Valais central, qui est restée sans succès, comme il le constatait lui-même en 1941: «l’essai d’acclimatation tenté en 1938 seulement, auprès du petit lac de Géronde, sur Sierre en Valais, semble n’avoir pas eu de succès, les bords du lac (vignes et rochers) étant peut‐être trop arides». Un exemplaire de L. italica étiqueté « Pfynwald [Finges, près de Sierre], 18.– 27.7.1966, leg. Anonymous » existe pourtant dans les collections du Naturhistorisches Museum der Burgergemeinde Bern . Une petite population s’est donc peut-être tout de même maintenue dans la région durant deux décennies, ou cette capture résulte d’une nouvelle importation. Dans tous les cas, l’espèce n’a plus été signalée en Valais depuis plus de cinquante ans.

Mis à part ces deux introductions locales attestées, il existe également plusieurs autres implantations de l’espèce au Nord des Alpes, vraisemblablement plus récentes et généralement non documentées. L. italica existe ainsi dans les environs d’Yvonand (VD). Plusieurs spécimens capturés en 2019 (29.6.2019, leg. A. Maibach) nous ont permis de confirmer l’identification spécifique . Suite à des discussions avec M. Antoniazza, il apparaît qu’une population existe dans cette localité depuis au moins 1975. Cette population a toujours été très localisée et n’a jamais colonisé des sites similaires situés le long de la Menthue, à quelque 400 m de distance, respectivement 600 à 700 m en amont (A. Maibach, comm. pers.). Une autre population, aujourd’hui éteinte, existait également à proximité dans la région de Châble-Perron dans les années 1970.

Dans la région zurichoise, les premières données datent d’une trentaine d’années (Zürich, Kreuzkirche, 1989, leg. C. Meier; plusieurs centaines d’individus, Zürich-Hottingen , 2.– 12.7.1991, leg. A. Ion Plitzco & R. Neumeyer), mais cette population existe depuis au moins 1952 (S. Hostettler, comm. pers., in Neumeyer 1991). Dans cette région, l’espèce colonise principalement une prairie de fauche de basse altitude d’environ 0,25 ha située sur une pente exposée au sud et partiellement ombragée par les arbres d’un parc. Ce biotope est entouré de zones défavorables pour les larves et l’espèce s’y trouve confinée. La capture d’un spécimen en 2019 (leg. R. Neumeyer) permit de confirmer l’identification spécifique.

Les mâles ( Fig. 4d View Fig et 5a View Fig ) et les femelles ( Fig. 5b View Fig ) de L. italica se ressemblent beaucoup du point de vue morphologique, les femelles étant toutefois plus trapues. Les mâles émettent en vol différents signaux lumineux jaune‐vert sous forme d’éclairs répétés et les femelles, au sol, clignotent pour attirer les mâles. Selon Mikšić & Mikšić (1965), les femelles possèdent des élytres, mais leurs ailes, incomplètement formées, ne leur permettent pas de voler. L’espèce dépasse rarement les 800 m d’altitude en Suisse ( Fig. 4b View Fig ) et les adultes s’observent principalement en juin ( Fig. 4c View Fig ).

Kingdom

Animalia

Phylum

Arthropoda

Class

Insecta

Order

Coleoptera

Family

Lampyridae

Genus

Luciola

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