Scapheremaeus pauliani, Fernandez & Cleva, 2010

Fernandez, Nestor & Cleva, Régis, 2010, Une nouvelle espèce de Scapheremaeus (Arachnida, Acari, Oribatida, Cymbaeremaeidae) de Madagascar: Scapheremaeus pauliani n. sp., Zoosystema 32 (1), pp. 101-115 : 103-110

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/z2010n1a5

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.4549299

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03C18784-FFF0-FF82-FCA9-FEF7AADCFAFD

treatment provided by

Felipe

scientific name

Scapheremaeus pauliani
status

sp. nov.

Scapheremaeus pauliani View in CoL n. sp.

MATÉRIEL TYPE. — Madagascar, 20.II.1971, A. Peyrieras et J.-M. Betsch coll., 12 adultes syntypes en alcool (MNHN-Ac 1141) ; 9 adultes syntypes préparés pour le MEB (MNHN-Ac 1142) .

LOCALITÉ TYPE. — Madagascar, Chaînes Anosyennes, massif nord, zone sommitale, stations RCP. Mad. 2055 et Mad. 2077, H.F.A.M. (haut fourré arbustif de montagne), altitude 1900 m.

ÉTYMOLOGIE. — Cette espèce est dédiée au Recteur Renaud Paulian, qui fut à l’origine de l’étude des écosystèmes montagnards de Madagascar.

DESCRIPTION DES ADULTES

Taille, forme, sexe, couleur

Taille: de 303 à 370 µm (moyenne 310 µm) pour les quatre femelles mesurées au MEB; de 302 à 391 µm (moyenne 330 µm) pour les 10 femelles mesurées dans l’acide lactique à froid. Tous les animaux récoltés étaient des femelles.

Animaux très compacts, assez aplatis, avec, au niveau du notogaster, un important sillon circumdorsal (s.c) délimitant une zone dorso-centrale (d.c). Bande de déscléritisation du notogaster très étroite.

Femelles majoritairement ovigères; pas de présence de prélarves.

En lumière réfléchie animaux mats, de couleur jaune claire à marron foncé, les plus clairs étant ceux qui viennent de muer. Prodorsum et notogaster assez propres, contrairement à la région ventrale et aux pattes qui le sont moins. Lenticule nette, mate et propre.

Cérotégument

Présent partout mais non homogène; suit les inégalités de la cuticule; présente une couche basale (c.b) et des structures qui s’en élèvent.

c.b. mince, adhérant fortement à la cuticule: lorsque l’on tente d’enlever la c.b. pour étudier la cuticule sous-jacente, l’adhérence est telle que l’on finit généralement par abîmer les animaux.

Dorsalement. Sur la partie dorso-centrale du notogaster (d.c.) (zone entourée par le sillon circumdorsal s.c.), cérotégument plus au moins lisse; à l’intérieur des concavités arrondies-ovoïdes (c.a.o), cérotégument plus rugueux que dans la zone inter concavités ( Figs 1A View FIG ; 4B View FIG ); à la périphérie de la partie dorso-centrale (limitée par le s.c.), c.a.o. moins marquées, plus irrégulières et moins structurées, au cérotégument apparaissant rugueux, avec des épaississements irréguliers ( Fig. 4D View FIG ); sur la partie située entre le sillon circumdorsal et le bord du notogaster, cérotégument rugueux présentant des épaississements plus ou moins perpendiculaires au bord notogastral ( Fig. 4A, D, F View FIG ); sur la partie latérale du notogaster, cérotégument constitué d’épaississements entre lesquels s’observent, par endroits, des structures faisant penser à des petits champignons (cham) ( Fig. 5C View FIG ).

Ventralement. Avec cérotégument rugueux présentant des épaississements plus au moins importants ( Fig. 5A, B View FIG , D-F).

Zone épimérique: cham présents ou non ( Fig.5C View FIG ), moins nombreux sur les zones plus élevées qu’au niveau des bordures épimériques ou des zones déprimées ( Fig. 5A View FIG ); atteignent leur plus grande densité en bordure du camérostome.

Partie postérieure: dans toute la partie postérieure de l’animal située en arrière du niveau de la partie postérieure de l’ouverture génitale, épaississements rugueux particulièrement bien représentés, rayonnant plus au moins vers le rebord du bouclier ventral ( Fig. 5A View FIG ); cham peu nombreux sur les parties élevées, très nombreux sur les parties déprimées ( Fig. 5A, D, F View FIG ).

Volets génitaux. c.b lisse, recouverte de cham ( Fig. 5E View FIG ).

Volets anaux. c.b. rugueuse, avec épaississements et cham; épaississements de la partie antérieure des volets plus au moins parallèles à leur bord interne, ceux de la partie postérieure rayonnant plus au moins vers le rebord externe de la plaque ( Fig. 5D View FIG ). cham partout présents, plus nombreux dans les zones déprimées.

Partie superficielle de l’organe préanal (structure triangulaire t.pr située à l’avant des volets anaux): cérotégument d’aspect rugueux avec quelques cham ( Fig. 5B, D View FIG ).

Latéralement. Au niveau des acetabula ( Fig. 3A, B, D View FIG ), cérotégument d’aspect rugueux, avec des épaississements et de très nombreux cham.

Pattes. Cérotégument constitué d’épaississements et de cham ( Fig. 4E View FIG ).

Dans tous les cas, l’observation des «petits champignons » (cham) à fort grossissement ( Fig. 5C View FIG ) montre qu’ils sont reliés par leur base les uns aux autres par un maillage de petits ponts (p.p).

Cuticule

Sous-jacente au cérotégument. Plus au moins lisse sur le prodorsum; à concavités arrondies-ovoïdes (c.a.o) dans la partie centrale du notogaster et plus au moins lisse dans la zone interconcavités; avec des épaississements et des sillons en bordure du notogaster; rugueuse, avec des sillons et des épaississements sur le bouclier ventral.

Chaetotaxie

Poils rostraux (ro) et ceux de la région ventrale lisses, effi lés ( Figs 1E View FIG ; 2 View FIG A-C; 3G); poils lamellaires (le) à pointe arrondie ou légèrement en massue ( Figs 1D, E View FIG ; 2A, B View FIG ); c, la, lm, lp, h 1, h 2, h 3, en massue ( Figs 1A View FIG ; 2A, B View FIG ; 3A View FIG ; 4A View FIG ), sauf un cas où le poil la présente une pointe effi lée ( Fig. 2B View FIG ); p 1, p 2, p 3, très petits, à pointe arrondie ( Fig. 4F View FIG ).

Prodorsum

Complexe, orné de nombreuses élévations (carènes) et sillons plus au moins profonds et plus ou moins parallèles ( Figs 1A, B, E View FIG ; 2A, B View FIG ) que la présence du cérotégument met plus en évidence ( Fig. 1 View FIG A-C, E).

Entre les bothridies (bo), importante carène (p.t) plus au moins rectilignes; carènes lamellaires fortes (c.l), se terminant en cuspis où s’insèrent les poils le; entre les deux c.l, une carène translamellaire concave (c.t.c); à l’avant de la c.t.c, et parallèle à celle-ci, élévation convexe (e.s) peu développée.À l’avant des le, importante élévation courbe (e.c), se terminant près du bord du capuchon rostral ( Fig. 1E View FIG ); de la partie médiane de cette e.c, vers l’avant, partent deux structures du même type plus au moins rectiligne (e.r) au bout desquelles s’insèrent les poils ro. Entre les deux e.r, une zone plus élevée (z.e), délimitée par un profond sillon ( Fig. 1E View FIG ).

Bothridie dorsale, saillante, légèrement inclinée ( Fig. 1A, C View FIG ); ouverture arrondie, d’un diamètre de l’ordre de 20 µm; rebord non échancré ( Figs 1C View FIG ; 3E View FIG ).

Sensillus: en microscopie optique apparaît en forme de massue légèrement allongée, avec tige courte, sortant à peine de l’ouverture bothridiale ( Fig. 2A, B View FIG ); couleur marron foncé. Au MEB partie en massue d’aspect plus ou moins ovoïde, avec une série de costules longitudinales séparées par des sillons bien marqués, n’atteignant pas la partie apicale de la massue ( Fig. 1C View FIG ); sensillus recouvert partout d’un cérotégument très mince.

Chaetotaxie: in et ex absents; ro grands, effilés et pointus ( Fig. 1A, E View FIG ); le petits, entre 4 et 6.5µm ( Figs 1A, D, E View FIG ; 2A, B View FIG ), à pointe plus au moins arrondie ( Fig. 1D View FIG ).

Capuchon rostral sans incision génale.

Notogaster

Zone dorso-centrale (d.c) nettement délimitée par un profond sillon circumdorsal (s.c) ( Figs 1A View FIG ; 2B, E, F View FIG ); d.c plus au moins aplatie avec région paraxiale légèrement bombée ( Figs 2A View FIG ; 3A View FIG ).

Microsculpture de la cuticule constituée de concavités arrondies-ovoïdes (c.a.o) ( Figs 1A View FIG ; 2A, B View FIG ; 3A View FIG ; 4A View FIG ); c.a.o nettement délimitées dans la partie paraxiale mais beaucoup moins à proximité du s.c: en vue dorsale ( Fig. 1A View FIG ), n’apparaissent pas clairement dans cette zone, faisant penser de prime abord qu’elles n’existent pas; les observations sous un certain angle ( Fig. 4A View FIG ), permettent cependant d’attester leur présence, ce que confirme l’observation en microscopie optique ( Fig. 2B View FIG ) où elles apparaissent nettement; taille et distribution des c.a.o. non homogène: en général plus petites dans la partie centrale ( Figs 1A View FIG ; 2B View FIG ).

Lenticule (len) située à l’avant du s.c, dans la zone plus au moins aplatie du notogaster ( Figs 1A, B View FIG ; 2A, B View FIG ); bien visible, bombée en vue latérale, arrondie-ovoïde en vue dorsale; présente de chaque côté une expansion latérale (e.la) ( Fig. 1A, B View FIG ). Entre len et les poils c, de chaque côté, une bosse latérale (b.lat.) ( Figs 1A, B View FIG ; 2B View FIG ) de forme arrondie, dirigée vers le s.c.

Épaulement, en vue dorsale, passant inaperçu ( Figs 1A View FIG ; 2B View FIG ); en vue latérale, dans cette zone, une expansion en forme de lame ( Fig. 3B View FIG ).

Lyrifissures difficiles à voir, du fait des nombreux épaississements cuticulaires: ia, située latéralement entre les poils c et la; ip placée à la hauteur de h 1 ( Fig. 2A View FIG ). Nous ne pouvons pas assurer que les trois autres paires de lyrifissures existent ou non.

Chaetotaxie: Ng: 10; c, la, lm, lp, h 1, h 2, h 3, en massue ( Figs 1A View FIG ; 2A, B View FIG ; 3A View FIG ; 4A View FIG ); p 1, p 2, p 3, très petits, à pointe arrondie ( Fig. 4F View FIG ). Distribution particulière: c, la, h 1, h 2, h 3 situés en dehors du s.c.; lm et lp, situés en bordure du s.c.; p 1, p 2, p 3 situés postérieurement, tout près de la limite du notogaster. Poils toujours insérés sur des promontoires.

Vue latérale: bande déscléritisée (b.d) peu développée, à peine visible ( Fig. 2F View FIG ); bande de liaison dorso-ventrale bien visible et de taille normale.

Surface ventrale de l’idiosoma

Microsculpture du bouclier ventral présentant deux zones bien différenciées situées en avant et en arrière du niveau du tiers postérieur des volets génitaux ( Figs 2C View FIG ; 5A View FIG ).

Zone épimérique avec surfaces surélevées, assez plates, sillons (sur les bordures épimériques) et dépressions de formes variées ( Fig. 5A View FIG ); à partir du niveau du tiers postérieur de l’ouverture génitale, vers l’arrière, microsculpture de la cuticule devenant plus complexe, présentant une alternance de sillons plus au moins marqués de taille variable, de c.a.o et d’autres concavités de forme indéfinie ( Fig. 5A, D, F View FIG ).

Poils épimériques à pointe effi lée, de taille comprise entre 7 et 10 µm ( Fig. 3G View FIG ). Formule épimérique: 3-1-2-2. Bordure épimérique 1 (bo.1) suit le rebord du camérostome ( Fig. 2C View FIG ); bo.2 ne traverse pas le plan de symétrie; bo.sj traverse le plan de symétrie; bo.sj, bo.3 et bo.4 en relation avec le sillon entourant l’ouverture génitale ( Figs 2C View FIG ; 5A, F View FIG ).

Cinq poils génitaux ( Fig. 2C View FIG ), un poil aggénital.

Organe préanal (o.p): mobile; vue externe: à l’avant de l’ouverture anale, et entre cette ouverture et le bord antérieur du trou circumanal (selon le sens et la terminologie donnée par Grandjean 1957, 1958, 1969) un sclérite épais, rigide, impair, triangulaire (t.pr.), correspondant à la partie superficielle externe de o.p ( Figs 2C, D View FIG ; 5A, B, D View FIG ); sa base orientée vers l’avant du corps; entre la base du triangle préanal t.pr et le bord du trou circumanal, une bande étroite de chitine incolore et déformable; vu de l’intérieur de l’animal t.pr n’est pas plat: il est pourvu d’un épaississement cuticulaire important qui le borde postérieurement et d’un processus plus hyalin, pair, finissant en pointe, apparaissant, en vue dorsale postérieure, comme une structure de forme elliptique ( Fig. 2D View FIG ). Cet ensemble sert de point d’attache aux muscles (M), qui sont insérés séparément; tout d’abord accolés, ils se séparent ensuite et se terminent vers l’avant en deux tendons (taM) qui viennent s’attacher chacun à un volet génital; point d’attache des taM sur les volets génitaux difficile à situer, probablement un peu plus vers la partie moyenne de chaque volet génital que tel que nous l’avons dessiné ( Fig. 2D View FIG ).

Caractères latéraux

Podosoma: pedotectum I de forme habituelle, mais se terminant sur la paroi latérale en une série de plis ( Fig. 3F View FIG ); pedotectum II normal.

Sillon séjugal important avec une série d’épaississements cuticulaires ainsi qu’une petite dent située dans la zone proche du troisième acetabulum ( Fig. 2A View FIG ). Entre troisième et quatrième acetabulum, important épaississement cuticulaire en forme de Y ( Fig. 2A View FIG ).

Notogaster avec une série d’épaississements délimitant des structures plus au moins rectangulaires, l’ensemble donnant l’aspect d’une série de plaques successives ( Figs 2A View FIG ; 3A View FIG ).

Près du sillon séjugal, présence d’une expansion en forme de lame (e.l), oblique, entourée par deux rebords, un supérieur (r.su) et l’autre inférieur (r.i), formant avec e.l un angle ( Fig. 3A, B, D View FIG ).

Gnathosoma

Soies infracapitulaires et adorales présentes; épine supracoxale du palpe, menton, rutellum et chélicère comme chez S. argentinensis Travé & Fernandez, 1986 ( Fig. 1H View FIG ).

Formule du palpe (0-2-1-3-9), à laquelle il faut ajouter le solénidion ω.

Eupathidies acm ζ, sul ζ et (ul ζ) particulières: (ul ζ) et sul ζ avec partie apicale plus étroite semblant présenter un orifice à son extrémité (un grandissement de × 50 000 au MEB ne nous a pas permis cependant d’en avoir la confirmation).

Solénidion ω large, assez court et collé sur l’eupathidie acm ζ ( Fig. 3C View FIG ).

Pattes ( Fig. 6 View FIG )

Toutes les pattes possèdent des crispins. Patte I: crispins complets au tibia et incomplets au génual (partie dorsale seulement)( Fig. 6 View FIG B’). Patte II: crispins incomplets au tibia (partie ventrale seulement) ( Fig. 6 View FIG E’). Patte III: crispins complets au tibia ( Fig.6 View FIG A’). Patte IV: crispins incomplets au tibia (partie ventrale) et au génual (partie dorsale) ( Fig. 6 View FIG D’), le tibia de cette patte présentant dorsalement une structure que l’on ne peut pas nommer crispin mais qui n’est pas une articulation simple.

Tous les fémurs avec saccules paraxiaux, de forme un peu variable ( Fig. 6 View FIG D’’, E’’): du même type sur les fémurs I, III et IV ( Fig. 6 View FIG D’’) et d’un type différent sur les fémurs II ( Fig. 6 View FIG E’’).

Chaetotaxie: tibias I avec poil l’’ très particulier, gros et courbé, dirigé vers l’avant, avec un gonflement apical apparaissant transparent en microscopie optique ( Fig. 6C View FIG ) (voir infra); au MEB ce gonflement donne au poil une forme en massue, d’aspect rugueux; tibia II avec l’’ barbelé ( Fig. 6E View FIG ).

ft’’ des tarses III et IV ( Fig.4C View FIG , vue au MEB) ressemblant au l’’ du tibia I ( Fig. 6A, D View FIG ).

L’étude en microscopie optique de ces poils particuliers révèle que s’ils présentent entre eux des petites variations dans leur forme ( Fig. 6A, B, D View FIG ), ils ont tous une structure générale caractéristique ( Fig. 6C View FIG ): couche externe mince, avec quelques aspérités (plus marquées sur le poil l’ du tibia I); cette couche externe, légèrement distante de l’axe d’actinopiline, ménage donc un espace périphérique ( Coineau 1974) qui se convertit en structure arrondie-ovoïde, transparente, bien délimitée, au bout des l’’ du tibia I et ft’’ des tarses III et IV. Axe d’actinopiline central avec cavité médullaire axiale ( Coineau 1974), semblant ouverte à son extrémité; paroi d’épaisseur variable, s’élargissant dans la zone où la couche externe se dilate; dans cette dernière zone la paroi présente un aspect rugueux et plus coloré que sur le reste ( Fig. 6C View FIG ).

Formule chaetotaxique et solénidions: I: (0-1- 0-1-15-3) (1-2-2); II: (0-2-1-2-15-3) (1-1-1); III: (0-1-1-3-13-3) (1-1-0); IV (0-2-0-3-12-3) (0-1-0).

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