Faureia milanjica (Karsch, 1896)

Roy, Roger, 2003, Les Acridiens du Nimba et de sa région, Mémoires du Muséum national d'Histoire naturelle 190, pp. 311-392 : 377-391

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2-85653-554-2

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Faureia milanjica (Karsch, 1896)
status

 

Faureia milanjica (Karsch, 1896)

Fig. 30

Rhaphotittha milanjica Karsch, 1896: 258 View in CoL . Type femelle de Milanji au Nyassaland (maintenant Malawi), au MNHU.

Faureia milanjica ¢ Poulton 1926: 445 .

Iconographie: Mestre, 1988: 287.

Espèce déjà citée du Nimba par Dirsh (1963: 219) sous le nom de Faureya (sic) coerulescens Miller, 1929 , espèce décrite au départ du Tanganyika comme variété de milanjica . En fait le statut des différentes espèces placées dans le genre Faureia serait à revoir; pour le moment je m’en tiens à l’opinion des auteurs les plus récents ( Fishpool & Popov 1984: 409; Mestre, 1988: 286; Mestre & Chiffaud, 1997: 121) qui ne considèrent que milanjica en Afrique de l’Ouest.

FIG. 30. Faureia milanjica (Karsch) , femelle, longueur 25 mm; d’après Mestre, 1988. FIG. 30. Faureia milanjica (Karsch) , female, length 25 mm; after Mestre, 1988.

Différentes captures ont été faites depuis les spécimens mentionnés par Dirsh. Cette espèce a été trouvée en savane (Gbakoré, Séringbara), en prairie sur cuirasse (près Gbakoré), en forêt-galerie du Zougué, dans la prairie entre 1000 et 1200 m prolongeant le plateau de Zouguépo, ainsi qu’aux environs du camp 1 entre 1600 et 1650 m; biotopes non précisés pour Ziéla, Nion, Pierré Richaud.

Seuls des adultes ont été capturés, entre le 30 novembre et le 9 mars, ce qui devrait correspondre à une seule génération annuelle. La coloration est variable depuis des individus clairs à fémurs postérieurs sans taches (quatre mâles) juqu’à des individus sombres à fémurs tachés (trois mâles et trois femelles), en passant par des intermédiaires (un mâle, quatre femelles).

ANALYSE DU PEUPLEMENT

ABONDANCE DES DIFFÉRENTES ESPÈCES

Sur les 110 espèces dont la présence a été reconnue au Nimba, 12 n’ont été recueillies qu’en un seul ou deux exemplaires au cours de la période de cinquante années où des prospections ont été menées. Elles ne doivent donc être considérées que comme des espèces accidentelles n’ayant guère d’incidence dans le peuplement: ensemble elles ne représentent en effet guère plus de 0,2% des captures. Parmi elles la seule espèce d’Eumastacoidea recueillie, deux Pyrgomorphidae ( Rutidoderes squarrosus et Taphronota merceti ) et un petit échantillonnage d’Acrididae représentant six sous-familles. À part l’unique femelle de Mastachopardia zougueana capturée à environ 1050 m, aucun des spécimens n’a été pris à plus de 900 m d’altitude.

Il y a ensuite 21 espèces (2 Pyrgomorphidae et 19 Acrididae répartis en 8 sous-familles) dont le nombre des captures n’a pas dépassé 9. Elles aussi peuvent être considérées dans une certaine mesure comme marginales. Cependant trois

d’entre elles ont été capturées au-dessus de 1000 m d’altitude, dont deux au niveau des crêtes ( Amphiprosopia adjuncta et Ornithacris turbida ).

Les 77 espèces restantes (9 Pyrgomorphidae et 68 Acrididae ) représentant l’essentiel du peuplement, et parmi elles neuf constituent à elles seules sensiblement la moitié des captures avec plus de 200 spécimens recueillis pour chacune: il s’agit de 6 Acridinae ( Rhabdoplea munda venant largement en tête, suivi de Coryphosima stenoptera et Odontomelus togoensis , puis de Machaeridia bilineata , Chirista compta et Parga lamottei ), d’un Tropidopolinae ( Tristria discoidalis ), d’un Gomphocerinae ( Aulacobothrus obscurus ) et du seul Euryphyminae de la région ( Phymeurus nimbaensis ). Ces neuf espèces très abondantes peuplent toutes les milieux herbacés, les mieux prospectés et ceux où la densité de peuplement est la plus forte. Parmi elles deux sont des orophiles strictes ( Phymeurus nimbaensis et Parga lamottei ), tandis que les sept autres, beaucoup plus communes dans le piedmont, sont néanmoins susceptibles de se trouver jusque sur les crêtes, à plus de 1600 m d’altitude.

En plus de ces neuf espèces les plus abondantes, une vingtaine d’autres sont communes, dans un milieu ou un autre, parmi lesquelles deux orophiles ( Spathosternum brevipenne et Cannula vestigialis ), sept qui s’accommodent de milieux variés plus ou moins forestiers ou remaniés par l’Homme ( Zonocerus variegatus , Badistica simpsoni , Stenocrobylus festivus , Catantops sylvestris , Oxycatantops spissus , Exopropacris mellita et Eupropacris coerulea ), les autres préférant les milieux herbacés, principalement du piedmont et des basses pentes ( Chrotogonus senegalensis , Spathosternum pygmaeum , Oxya cyanoptera , Eyprepocnemis plorans ibandana , Catantopsilus taeniolatus , Acrida turrita et Brachycrotaphus buettneri ), bien que certaines soient susceptibles de se trouver jusqu’au niveau des crêtes ( Eucoptacra anguliflava , Tylotropidius didymus , Metaxymecus gracilipes et Mesopsis abbreviatus ).

Il serait bien sûr possible pour la cinquantaine d’espèces représentatives restantes de présenter de la même façon des indications écologiques, mais celles-ci ont un intérêt plus limité et peuvent se retrouver facilement dans la liste systématique, ainsi que dans le paragraphe suivant.

PEUPLEMENT DES DIFFÉRENTS MILIEUX (TABLEAU 2)

Les milieux forestiers et ceux qui en sont dérivés sont les plus abondamment représentés dans la région, mais leur peuplement en Acridiens est restreint, avec un nombre limité d’espèces et d’individus, surtout en ce qui concerne la forêt primaire. Les espèces les plus typiques de ces milieux se rapportent essentiellement aux Catantopinae avec Stenocrobylus festivus , Apoboleus ludius , Serpusia catamita , Auloserpusia chopardi , Catantopsilus taeniolatus , Catantops sylvestris , Oxycatantops spissus et Exopropacris modica ; mais il y a aussi des Oxyinae avec Badistica simpsoni et Caryanda cylindrica, l’Acridinae Holopercna gerstaeckeri et l’Oedipodinae Heteropternis couloniana , parmi les espèces les plus fréquentes. Cependant la canopée n’a pas fait l’objet de recherches particulières et il est bien possible qu’elle recèle encore des espèces inconnues. Il en est d’ailleurs de même pour la faune terricole du sous-bois.

Par rapport au milieu forestier typique du piedmont, primaire ou faiblement secondaire, où l’on a compté 35 espèces d’Acridiens parmi lesquelles les précédentes figurent en bonne place, la forêt des pentes, essentiellement primaire, apparaît beaucoup plus pauvre, avec seulement la signalisation de 10 espèces, les plus remarquables étant Taphronota calliparea et Badistica fascipes ; mais ce milieu a encore été insuffisamment prospecté. En revanche les lisières, les clairières et les sentiers en forêts-galeries sont beaucoup plus riches avec 46 espèces recensées, dont 13 Catantopinae et 10 Acridinae , mais la plupart se retrouvent avec une abondance plus grande dans d’autres milieux.

Les milieux plus fortement remaniés par l’Homme, défrichements, cultures, brousse secondaire, montrent une faune un peu différente, essentiellement à base d’espèces forestières, apparemment plus riche en individus, où certaines espèces surtout prolifèrent, en particulier Zonocerus variegatus , mais aussi dans une moindre mesure, Badistica simpsoni , Stenocrobylus festivus , Parapropacris notata , Catantops sylvestris , Eupropacris coerulea , Acanthacris ruficornis , Odontomelus togoensis , Chirista compta et Morphacris fasciata . Au total 47 espèces dont 30 en commun avec la faune des lisières, clairières et sentiers en forêt.

Les milieux herbacés naturels du piedmont et des basses pentes sont essentiellement des savanes, qui se continuent sans grande différenciation jusque vers 900 m, le plus souvent après une ceinture forestière presque continue. Au total

TABLEAU 2. Peuplement en Acridiens des différents milieux.Les espèces dont la localisation dans le milieu n’a pas été précisée ne figurent pas dans ce tableau. Les sous-espèces éventuelles ne sont pas explicitées. Abréviations: X: présence signalée.C: espèce commune ou assez commune.CC: espèce très commune. Milieux forestiers plus ou moins naturels — FP: Forêts de plaine et des basses pentes, primaires ou plus ou moins secondaires. FA: Forêts d’altitude supérieure à 1000 m. LS: Lisières, clairières, sentiers en forêts, galeries forestières; Milieux fortement remaniés — DC: Défrichements, cultures, jachères, brousse secondaire plus ou moins haute. HB: Herbe basse du bord des routes et des pistes, des abords des lieux habités; Milieux herbacés naturels jusqu’à 900 m — PH: Prairies humides des abords des marigots, marais, marécages. PC: Prairies basses plus ou moins clairsemées sur cuirasse. SB: Savanes basses, éventuellement arborées ou arbustives. SH: Savanes hautes à grandes Andropogonées. SA: Savane de lisière vers 850-900 m d’altitude; Prairie d’altitude — PB: Prairie des basses pentes, jusque vers 1200 m. PM: Prairie des pentes moyennes, entre 1200 et 1500 m. PS: Prairie des zones supérieures, au-dessus de 1500 m et jusqu’au sommet.

TABLE 2. Communities of Acridomorpha for the different habitats. The species for which the localization in habitat has not been clarified are not included in this table. Subspecies are not mentioned. Abbreviations: X: presence recorded. C: common or rather common species. CC: very common species. More or less natural forest habitats — FP: Forests of plain and low slopes, primary or more or less secondary. FA: Forests of altitude above 1000 m.LS: Edges, clearings, forest paths,riverine forests; Strongly modified habitats — DC: Artificial clearings, cultivations, fallows,secondary bushes.HB: Low grass of the sides of roads or tracks, and of the surrounding of inhabited places; Natural herbaceous habitats below 900 m — PA: Moist meadows of the surroundings of swamps, marshes and ponds. PC: More or less sparse low meadows on laterit. SB: Low savannas, possibly with trees or bush. SH: High savannas with large Andropogonae. SA: Edge savannas at about 850-950 m; Altitude grassland — PB: Grassland of low slopes, until 1200 m. PM: Grassland of medium slopes, between 1200 and 1500 m. PS: Grassland of higher areas, above 1500 m and until the summit.

73 espèces y ont été inventoriées, les plus constantes et abondantes étant Rhabdoplea munda , Tristria discoidalis et Catantopsilus taeniolatus . Ce sont les savanes relativement basses, éventuellement arborées en arbustives telles qu’on les rencontre près de Gouéla, de Gbakoré, de Wéyakoré, et sur le plateau de Zouguépo vers 700-750 m, qui sont les plus riches, tant pour la densité des individus que pour la diversité des espèces, 68 y ayant été dénombrées. Cependant la composition du peuplement est sensiblement différente suivant les savanes considérées. C’est ainsi que Coryphosima stenoptera est spécialement abondant vers Gbakoré et sur le plateau de Zouguépo, moins aux environs de Gouéla où au contraire Tristria discoidalis est mieux représentée; sur le plateau de Zouguépo Chrotogonus senegalensis , Pyrgomorpha vignaudii et Machaeridia bilineata sont plus communs qu’ailleurs, tandis que c’est le seul endroit où Staurocleis magnifica a été observé.

Les savanes hautes à grandes Andropogonées, localisées surtout vers Kéoulenta, constituent un biotope nettement moins favorable aux Acridiens, avec seulement 34 espèces inventoriées et une densité d’individus moins grande. Beaucoup d’espèces des savanes plus basses manquent, mais on y a trouvé certaines espèces particulières comme Homoxyrrhepes punctipennis et Mesopsis laticornis , et aussi Leptacris kraussii qui semble y remplacer Leptacris monteiroi .

La zone de savanes qui se situe vers 850-900 m dans le nord de la chaîne entre la forêt des pentes et la prairie d’altitude a une faune qui se rapproche de celle des savanes hautes, avec encore un nombre plus restreint d’espèces; à noter comme espèces remarquables Amphiprosopia adjuncta , Eupropacris coerulea , Bryophyma tectifera et Brachycrotaphus buettneri .

À côté des savanes se situent deux milieux herbacés naturels dans le piedmont, tous les deux à herbes basses, mais radicalement différents par le substrat: la prairie sur cuirasse ferrugineuse, à végétation plus ou moins clairsemée, et la prairie humide des abords des marais, qui au contraire a une végétation serrée. La prairie sur cuirasse est relativement pauvre en espèces, qui se retrouvent toutes dans les savanes basses, avec une seule exception: Heteropternis descampsi ; la plupart y sont moins abondantes ou avec une abondance comparable, seules Spathosternum pygmaeum , Orthochtha brachycnemis et surtout Coryphosima brevicornis s’y plaisent apparemment mieux qu’en savane de façon significative. Quant à la faune des prairies humides, si elle semble dériver aussi de celle des savanes basses, elle s’en distingue nettement par une prédominance marquée d’espèces hygrophiles telles que Atractomorpha acutipennis et A. rufopunctata , Oxya hyla et O. cyanoptera ; on y trouve encore entre autres Caryanda cylindrica , Heteracris guineensis et Paracinema luculenta , espèces non recueillies dans les savanes.

Le dernier milieu herbacé de plaine à considérer est l’herbe basse du bord des routes et des pistes, qui abrite lui aussi une faune particulière où dominent Spathosternum pygmaeum (comme dans les autres milieux herbacés bas du piedmont), Acrida turrita , Coryphosima stenoptera et surtout Chirista compta qui trouve là son biotope de prédilection.

On ne saurait quitter les milieux herbacés du pourtour du Nimba sans évoquer les grands voiliers à ailes colorées qui s’y déplacent: le Pyrgomorphide Phymateus cinctus , les Cyrtacanthacridinae du genre Ornithacris et l’Acridinae Chromotruxalis liberta .

Il reste à envisager la prairie d’altitude, qui est le milieu le plus caractéristique de la région, couvrant l’essentiel des pentes et des sommets à partir d’environ 1000 m. Pas moins de 54 espèces y ont été décelées, dont 37 sont présentes sur les crêtes, mais ce sont les basses pentes qui montrent la diversité la plus grande, avec la subsistance plus ou moins haut d’espèces plus largement représentées dans les milieux herbacés situés plus bas. Parmi ces espèces de basses pentes, les plus abondantes sont Tristria discoidalis , Machaeridia bilineata , Rhabdoplea munda et Aulocobothrus obscurus . Mais à mesure que les espèces planitiaires se raréfient vers le haut, des espèces orophiles prennent le relais tandis que d’autres apparaissent peu sensibles aux variations d’altitude, d’autant plus que celle-ci se trouve limitée vers le haut à 1752 m au mont Richard-Molard. Citons parmi ces espèces plus ou moins indifférentes Eucoptacra anguliflava , Tylotropidius didymus , Oxycatantops spissus , Odontomelus scalatus et Coryphosima stenoptera , avec une mention spéciale pour Odontomelus togoensis , qui paraît plus abondante sur les crêtes que sur les pentes.

Cependant, les espèces les plus intéressantes sont celles qui ne peuplent que la prairie ou essentiellement la prairie, surtout dans ses régions élevées; elles sont peu nombreuses, sept seulement que l’on peut donc qualifier d’orophiles, parmi lesquelles cinq ont toutes chances d’être endémiques. Nimbacris longicornis , rare, capturé seulement entre 1000 et 1600 m dans la partie nord-est de la chaîne, représente même un genre endémique dans l’état actuel de nos connaissances; Comacris lamottei , un peu moins rare, également confiné dans la partie nord-est, n’a pas non plus d’équivalent ailleurs en Afrique de l’Ouest, le genre ne comprenant qu’une seule autre espèce, d’Afrique orientale et australe; Cannula vestigialis , commun à partir de 1000 m, se rapporte pour sa part à un genre abondamment réparti dans les milieux herbacés de toute l’Afrique au sud du Sahara et représenté par au moins deux autres espèces dans l’Ouest africain. Les deux autres espèces endémiques dans l’état actuel de nos connaissances sont Coryphosima nimbana assez rare, et Phymeurus nimbaensis commune surtout au-dessus de 1500 m; toutes les deux ont des équivalents aux monts Loma, présents à des altitudes et avec une abondance comparables, Coryphosima bintumana et Phymeurus lomaensis . On peut citer ensuite Parga lamottei , commune et largement répandue dans la prairie au-dessus de 1400 m et jusqu’au point culminant, qui se retrouve dans les mêmes conditions aux monts Loma, les différences entre les deux populations bien séparées étant minimes. Il reste à citer comme orophile Spathosternum brevipenne qui n’est pas à proprement parler un orophile strict, mais à ranger dans ce que l’on a appelé des pseudoorophiles, présents aussi à des altitudes plus ou moins basses en des lieux plus ou moins éloignés, mais qui trouvent dans la prairie d’altitude du Nimba des conditions très favorables à leur vie, permettant des densités élevées.

Il est remarquable de constater que ces sept espèces exclusivement ou préférentiellement orophiles ont les organes du vol raccourcis ne permettant pas le vol ou le rendant difficile: il y a brachyptérisme pour Nimbacris longicornis , Coryphosima nimbana , Phymeurus nimbaensis , Spathosternum brevipenne , et les femelles de Comacris lamottei , tandis que les mâles de cette dernière espèce ont des élytres seulement relativement allongés, et que Parga lamottei et Cannula vestigialis ont des ailes très courtes sous des élytres de longueur normale. D’autre part Odontomelus togoensis , signalée pour être particulièrement abondante dans les régions élevées de la prairie, est microptère, et il se trouve aussi que la forme microptère de Rhabdoplea munda est plus abondante en altitude que la forme macroptère.

Pour en terminer avec ce passage en revue des peuplements des différents milieux, il convient d’attirer l’attention sur les espèces spécialement peu exigeantes à ce point de vue, que l’on a coutume d’appeler ubiquistes: Eucoptacra anguliflava , Eyprepocnemis plorans , Tylotropidius didymus , Metaxymecus gracilipes , Stenocrobylus festivus , Oxycatantops spissus , Odontomelus togoensis , Coryphosima stenoptera , Gastrimargus determinatus procerus ; il s’agit dans tous les cas d’espèces communes à vaste répartition.

CYCLES DE VIE

Les cycles de vie des différentes espèces ne peuvent être reconnus que lorsque les échantillonnages sont suffisants, ce qui a été le cas pour un peu plus de la moitié des espèces présentes, et il est curieux de constater que ces espèces se partagent à peu près également en deux catégories: celles qui n’ont qu’une seule génération annuelle bien tranchée et celles qui ont une reproduction plus ou moins continue, avec généralement 2 générations annuelles, éventuellement 3 pour certaines d’entre elles. La répartition des espèces dans ces deux grandes catégories n’est pas forcément un caractère propre à chacune, les conditions climatiques étant susceptibles de modifier le cycle de vie d’une espèce donnée. Les résultats énoncés ci-dessous doivent être considérés en toute rigueur comme s’appliquant seulement au Nimba.

La reproduction plus ou moins continue s’y manifeste en particulier pour deux Pyrgomorphidae ( Pyrgomorpha vignaudii et Atractomorpha acutipennis ), pour Spathosternum pygmaeum , pour l’ensemble des Oxyinae ou tout au moins pour leurs espèces les plus fréquentes, de même pour les Coptacrinae , pour Eyprepocnemis plorans , pour une majorité de Catantopinae ( Stenocrobylus festivus , Serpusia catamita , Catantopsilus taeniolatus , Parapropacris notata , Catantops sylvestris et Exopropacris modica ), pour divers Acridinae ( Acrida turrita , Odontomelus togoensis , Rhabdoplea munda , Orthochtha brachycnemis , Coryphosima stenoptera , Chirista compta et Holoperna gerstaeckeri ), pour la plupart des Oedipodinae ( Paracinema luculenta , Heteropternis thoracica , Trilophidia conturbata , Gastrimargus determinatus et Morphacris fasciata ), enfin pour deux Gomphocerinae ( Mesopis abbreviatus et Brachycrotaphus buettneri ).

En ce qui concerne les espèces n’ayant qu’une génération par an, il y a généralement des jeunes en saison des pluies devenant des adultes en saison sèche, mais l’émergence de ceux-ci peut se trouver plus ou moins en avance ou en retard, et leur durée de vie peut être plus ou moins longue. On a ainsi trouvé des adultes de septembre à novembre pour Coryphosima nimbana , de septembre à février pour Cannula vestigialis , de septembre à mars pour Comacris lamottei , d’octobre à décembre pour Amphiprosopia adjuncta et Nimbacris longicornis , d’octobre à janvier pour Spathosternum brevipenne , d’octobre à mars pour Gastrimargus africanus , de novembre à mars pour Tristria discoidalis et Faureia milanjica , de novembre à avril pour Aulacobothrus obscurus , de décembre à mars pour Acanthoxia gladiator et Cannula karschi , de décembre à avril pour Phymateus cinctus , Tylotropidius didymus , Parga lamottei et Machaeridia bilineata , de décembre à mai pour Zonocerus variegatus , de décembre à juin pour Oxycatantops spissus , de janvier à mars pour Acorypha unicarinata et Chromotruxalis liberta , de janvier à avril pour Dictyophorus griseus et Exopropacris mellita , de février à mai pour Abisares viridipennis et Eupropacris coerulea , de février à juin pour Phymeurus nimbaensis et Gymnobothrus temporalis , enfin de février à juillet pour Chrotogonus senegalensis . Toutes ces indications de mois n’ont en fait qu’une valeur approximative et provisoire, dans la mesure où les prospections ont forcément été limitées quoique nombreuses, et en tenant compte que d’une année à l’autre il peut y avoir des différences plus ou moins importantes dans les dates d’émergence, en rapport avec les conditions climatiques.

Il est encore à remarquer que les différentes espèces d’un même genre n’ont pas forcément le même cycle, ce qui est particulièrement flagrant pour Spathosternum et Coryphosima .

COMPARAISON AVEC LE PEUPLEMENT DE LAMTO (TABLEAU 3)

Dans la région, seul un autre point se trouve dans l’état actuel des choses prospecté et étudié de façon comparable pour les Acridiens, comme d’ailleurs pour divers autres groupes. Il s’agit de Lamto en Côte d’Ivoire, à environ 400 km en direction ESE, où une station scientifique fonctionne depuis 1961. Les Acridiens y ont fait l’objet d’études approfondies ( Gillon 1973 et 1974; Le Gall & Mestre 1986), qui ont permis d’inventorier 120 espèces.

Il s’agit également d’un endroit où se mêlent les milieux forestiers et herbacés, avec cependant trois grandes différences par rapport au Nimba: ici les savanes sont en continuité avec les grandes étendues herbeuses situées plus au nord, et non enclavées comme au Nimba, les milieux forestiers sont beaucoup plus réduits et surtout constitués par des forêt-galeries, et l’ensemble se situe à une altitude modeste, de l’ordre de 50 m, sans relief appréciable. Il ne faut donc pas s’étonner de la non-identité des deux peuplements, qui renferment cependant 83 espèces en commun. La plupart de ces espèces, communes ou relativement communes, se retrouvent dans les deux localités avec une abondance comparable, les exceptions étant peu nombreuses. Plus communes au Nimba de façon significative se situent ainsi Taphronota ferruginea , Hadrolecocatantops royi et Exopropacris mellita , d’affinités forestières, Coryphosima stenoptera , qui préfère les milieux herbacés pas trop hauts, et surtout Spathosternum brevipenne , orophile préférentielle essentiellement représentée au Nimba par sa forme brachyptère alors qu’à Lamto ne se trouve que la forme macroptère planitiaire, beaucoup plus rare. Au contraire les espèces notablement plus communes à Lamto sont presque toutes des espèces de savanes plus ou moins hautes ( Chloroxyrrhepes virescens , Acorypha johnstoni , Parga cyanoptera , Orthochtha brachycnemis , Coryphosima brevicornis , Zacompta festa , Gymnobothrus lineaalba et Mesopis laticornis ), avec un cas particulier peu significatif, celui d’ Oxycatantops exsul pallidus difficile à distinguer d’ O. spissus spissus , et donc sujet à caution.

Mais les absences d’un côté comme de l’autre sont plus intéressantes à examiner bien que certaines ne doivent être dues qu’à des prospections encore incomplètes. Sur les 27 espèces présentes au Nimba sans avoir été signalées de Lamto se trouvent d’abord évidemment les 5 endémiques auxquelles on peut ajouter Parga lamottei , connue seulement des monts Loma en plus de sa localisation au Nimba, et Eyprepocnemis dorsalensis , spéciale aux pentes dans la Dorsale guinéenne; au total 7 espèces plus ou moins liées à l’altitude. Un autre ensemble d’espèces est à considérer, rares ou localisées, d’affinités forestières: les Pyrgomorphidae Rutidoderes squarrosus , Taphronota merceti et T. calliparea , les Oxyinae Badistica simpsoni , B. fascipes et Caryanda cylindrica , les Catantopinae Apoboleus ludius , Auloserpusia chopardi et A. ochrobalia , ainsi qu’ Abisares viridipennis et Eupropacris coerulea ; au total 11 espèces. Il faut ensuite envisager trois cas particuliers d’espèces difficiles à

TABLEAU 3. Répartition avec l’altitude et comparaison avec le peuplement de Lamto. La plus ou moins grande abondance a été évaluée suivant un barème approximatif à 5 degrés: R (rare),AR (assez rare),AC (assez commun),C (commun),CC (très commun),(-) signifie absence.Pour le Nimba les altitudes maximales constatées ont été indiquées dans tous les cas,avec attribution arbitraire de 600 m pour les espèces limitées au piedmont; les altitudes minimales sont indiquées seulement pour les orophiles stricts.Par rapport à la liste récapitulative pour Lamto de Le Gall & Mestre (1984),les changements suivants de nomenclature ont été apportés: Tanita parva doit être rapporté à la sous-espèce violacea d’après Mestre & Chiffaud (1997); Afroxyrrhepes procera a été remplacé par A. obscuripes après réexamen de spécimens de Lamto,conformes dans leur coloration à ceux du Nimba.Cependant le problème de la synonymie des deux espèces (voir Mestre 1988: 92) reste posé; Heteracris pulchripes jeanneli est devenu H. jeanneli conformément à l’opinion de Grunshaw (1991: 67); T. patagiatus a été reclassé dans le genre Metaxymecus par Grunshaw (1995: 411); L’espèce 43 Gen. nov. sp. nov. est devenue Duviardia fishpooli Grunshaw ( Grunshaw 1990: 113) ; Amphicremna scalata et Amphicremna sp. sont devenus Odontomelus scalatus scalatus conformément à l’opinion de Jago (1994: 431 et 432); Cannula karschi , peu fréquent, avait été confondu avec C. gracilis , commun (rectification à la suite d’un réexamen personnel critique d’une série de spécimens de cette provenance); Orthochtha bisulcata est devenu O. ampla conformément à l’opinion de Popov & Fishpool (1992: 37); Brachycrotaphus nigeriensis est à remplacer par B. karschi (erreur de détermination signalée par J. Mestre, comm. pers.); Dnopherula bifoveolata est à remplacer par Berengueria cryptica conformément à l’opinion de Jago (1996: 74).

TABLE 3. Distribution according to altitude and comparison with the community of Lamto. The more or less abundance is estimated according to an approximative scale with 5 degrees: R (rare), AR (rather rare), AC (fairly common),C (common), CC (very common),(-) means absence.For the Nimba,the highest altitudes noticed are always indicated, with arbitrary attribution of 600 m for the species limited to the foot of the mountain: the lowest altitudes are only indicated for the strict orophilous species. With respect to the recapitulatory list for Lamto by Le Gall & Mestre (1984), the following changes of nomenclature are brought: Tanita parva is to be reported to the subspecies violacea after Mestre & Chiffaud (1997); Afroxyrrhepes procera is replaced by A. obscuripes after re-examination of specimens from Lamto, similar in their colouring with those from the Nimba. However the problem of synonymy of the two species is unresolved (see Mestre 1988: 92); Heteracris pulchripes jeanneli becomes H. jeanneli according to Grunshaw (1991: 67); T. patagiatus is replaced in the genus Metaxymecus by Grunshaw (1995: 411); The species 43 Gen. nov. sp. nov. becomes Duviardia fishpooli Grunshaw ( Grunshaw, 1990: 113) ; Ornithacris magnifica becomes O. pictula magnifica according to Mungai (1987: 163); Chondracris baumanni becomes Ritchiella baumanni according to Mungai (1992); Amphicremna scalata and Amphicremna sp. become Odontomelus scalatus scalatus according to Jago (1994: 431 and 432); Cannula karschi , somewhat rare, was confused with C. gracilis , common (rectification after a critical personal re-examination of a series of specimens from this origin); Orthochtha bisulcata becomes O. ampla according to the opinion of Popov & Fishpool (1992: 37); Brachycrotaphus nigeriensis is replaced by B. karschi (erroneous identification noticed by J. Mestre, pers. comm.); Dnopherula bifoveolata is replaced by Berengueria cryptica according to Jago (1996: 74).

identifier, très proches d’autres, et dont l’absence dans les inventaires de Lamto ne correspond donc pas forcément à une absence réelle: Atractomorpha rufopunctata très proche de A. occidentalis , Oxycatantops spissus facile à confondre avec O. exsul , enfin Acrida sulphuripennis qu’il n’est pas évident de distinguer de A. confusa . Les 6 dernières espèces à considérer sont typiquement des espèces de milieux herbacés, en général à végétation basse ou clairsemée: Acanthoxia gladiator , Acorypha unicarinata , Ornithacris cavroisi , Odontomelus togoensis , Heteropternis descampsi et Pycnodictya citripennis ; l’absence la plus remarquable est à Lamto celle de Odontomelus togoensis , particulièrement abondante au Nimba, sur le piedmont comme en altitude, mais l’espèce existe à Toumodi, environ 50 km plus au nord (J. Mestre, comm. pers.).

Sur les 37 espèces signalées de Lamto sans avoir été trouvées au Nimba, 7 sont d’affinités forestières, plus ou moins rares et localisées: les deux Eumastacoïdes Afromastax zebra et Euschmidtia congoana, l’Oxyinae Badistica lauta , les deux Coptacrinae Cyphocerastis pulcherrima et Eucoptacra basidens, l’Eyprepocnemidinae Heteracris jeanneli , et le Catantopinae Duviardia fishpooli . Toutes les autres sont fondamentalement de milieux herbacés et la plupart sont largement réparties et communes dans la grande zone des savanes d’Afrique de l’Ouest; seules 3 sont notablement plus rares et plus ou moins localisées: les Catantopinae Podolula ancisa et Stenocrobylus cinnabarinus , ainsi que l’Oedipodinae Gastrimargus ochraceus . Ce sont donc 27 espèces savanicoles communes ou relativement communes qui se trouvent présentes à Lamto sans l’être au Nimba, ce qui doit essentiellement être en rapport avec l’enclavement des milieux herbacés au Nimba; ces 27 espèces se répartissent en 1 Pyrgomorphidae ( Tanita parva ), 1 Hemiacridinae ( Hemiacris uvarovi ), 2 Tropidopolinae ( Tristria marginicosta et Petamella prosternalis ), 1 Coptacrinae ( Eucoptacra spathulacauda ), 1 Calliptaminae ( Acorypha modesta ), 1 Eyprepocnemidinae ( Metaxymecus patagiatus ), mais surtout 5 Catantopinae , 5 Acridinae , 3 Oedipodinae et 7 Gomphocerinae . C’est ce déficit en Gomphocerinae qui est le plus remarquable dans l’appauvrissement de la faune acridienne savanicole du Nimba, alors qu’aucune des 5 espèces qui y sont présentes ne manquent à Lamto.

REMERCIEMENTS

Cette étude, qui tente de faire le point aussi loin que possible sur l’ensemble du peuplement acridien du mont Nimba et de sa région immédiate, n’aurait pu être présentée sous cette forme sans les activités, les travaux et le concours de nombreuses personnes que je tiens à remercier ici. En premier lieu Monsieur le Professeur Maxime Lamotte, pionnier des recherches faunistiques au Nimba, qui n’a cessé depuis 1942 d’effectuer par lui-même, de susciter et de diriger des récoltes entomologiques dans la région; ensuite tous ses collaborateurs qui ont contribué avec moi à cette tâche, particulièrement Pierre Aguesse, Jean-Louis Amiet, Claude Girard et Pierre Vanderplaetsen, tâche à laquelle ont participé également des entomologistes de l’IFAN, spécialement André Villiers, puis Michel Condamin; les nombreux Guinéens et Ivoiriens qui ont été mis à contribution pour cela; les techniciens du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’IFAN qui ont assuré la tâche ingrate et fastidieuse de préparer et d’étiqueter les spécimens recueillis; les spécialistes qui ont étudié les premières collections rassemblées, le Professeur Lucien Chopard et le Docteur Vitali M. Dirsh, puis tous les autres qui dans le cadre de révisions sont parvenus progressivement à une meilleure connaissance des genres et des espèces, en particulier Marius Descamps, John P. Grunshaw, David Hollis, Nick D. Jago, D. Keith McE. Kevan, Michael N. Mungai et George B. Popov; une mention particulière pour mes collègues et amis acridologues les plus proches Christiane Amédégnato, Michel Donskoff et Jacques Mestre avec lesquels j’ai pu discuter de divers points de détails lors de l’élaboration du présent travail; l’illustration présentée est reprise en grande partie de l’ouvrage de ce dernier (1988) sur les Acridiens des formations herbeuses de l’Afrique de l’Ouest, avec en complément des dessins originaux réalisés autrefois par Yvonne Schach-Duc ou tout récemment par Gilbert Hodebert; enfin je ne saurais oublier Madame Sanda Tatusesco qui en a assuré la frappe et la mise en forme.

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Kingdom

Chromista

Phylum

Ciliophora

Class

Hypotrichea

Order

Euplotida

Family

Gastrocirrhidae

Genus

Faureia

Loc

Faureia milanjica (Karsch, 1896)

Roy, Roger 2003
2003
Loc

Faureia milanjica

¢ Poulton 1926: 445
1926
Loc

Rhaphotittha milanjica

Karsch 1896: 258
1896
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