Tarsichthys macrurus (Agassiz, 1839)

Gaudant, Jean, 2013, Présence de Cyprinidae (Teleostei) dans l’Oligocène supérieur d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône, France), Geodiversitas 35 (1), pp. 31-47 : 34-37

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/g2013n1a3

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.4818170

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/817987A0-5774-B00A-799A-B7120AFFFDE2

treatment provided by

Felipe

scientific name

Tarsichthys macrurus (Agassiz, 1839)
status

 

Tarsichthys macrurus (Agassiz, 1839) ( Figs 3-6 View FIG View FIG View FIG View FIG )

Un spécimen pratiquement complet – à l’exception de la partie postérieure de la nageoire caudale – de Cyprinidae a été découvert par André Nel au nordest du village des Figons ( Fig. 3 View FIG ). Il est conservé à Paris, dans les collections paléontologiques du Muséum national d’Histoire naturelle, sous le numéro MNHN.F.AIX224.

DESCRIPTION ANATOMIQUE

C’est un poisson au corps allongé dont la longueur standard mesure 107 mm et dont la hauteur maximale du corps est comprise environ 3,5 fois dans la longueur standard.

Ses principales dimensions (en millimètres) se présentent comme suit:

– Longueur standard ……………………. 107 – Hauteur maximale du corps …………... 28,5 – Longueur de la tête ……………………. 30 – Distance anté-dorsale ………………….. 50 – Distance anté-anale ……………………. 74,5 – Distance anté-pectorale ……………… 31 – Distance anté-pelvienne ……………… 52 – Longueur de la dorsale ………………. 23,5 – Longueur de l’anale ………………….. 17,5 – Longueur des pectorales ……………… 19 – Longueur des pelviennes ………………. 23 – Longueur basale de la dorsale …………. 15 – Longueur basale de l’anale …………….. 9,5 – Longueur du pédicule caudal ………….. 18,5 – Hauteur du pédicule caudal ……………. 15,5 La tête est conservée en double empreinte.Relativement massive, sa hauteur égale approximativement les ¾ de sa longueur. L’orbite est relativement petite, son diamètre horizontal égalant environ un quart de

Cyprinidae oligocènes d’Aix-en-Provence ( France)

la longueur de la tête. Elle est délimitée par la série infraorbitaire caractérisée par le grand développement du lacrymal qui est étiré longitudinalement.La cavité buccale est courte, l’articulation de la mandibule avec le crâne prenant place en avant de la verticale passant par le bord antérieur de l’orbite. De ce fait, la longueur de la mandibule est sensiblement inférieure à la moitié de la longueur de la tête. En arrière de l’orbite s’observent les restes de l’hyomandibulaire, ainsi que le préopercule dont la branche verticale est à peine plus longue que la branche horizontale, ces deux branches déterminant entre elles un angle d’environ130° mesuré le long des deux branches du canal préoperculaire. L’opercule est relativement large: sa largeur maximale égale environ le tiers de la longueur de la tête. Son bord antérieur subrectiligne se termine dorsalement par un angle antéro-dorsal saillant. Le bord dorsal de l’os, faiblement concave, se termine vers l’arrière par un angle postéro-dorsal saillant à partir duquel le contour postéro-dorsal s’abaisse régulièrement jusqu’à l’angle antéro-ventral ( Fig. 4 View FIG ).

Une dent pharyngienne gauche du type «en crochet» ( Hakenzahn de Rutte 1962) était fossilisée sur ce squelette ( Fig. 5 View FIG ). Cette dent, de forme allongée, possède une base relativement grêle ; sa couronne s’élargit fortement au-dessous de l’extrémité de l’area masticatrice. Celle-ci, en forme de gouttière, détermine un angle d’environ 35° avec l’axe longitudinal de la couronne.

La colonne vertébrale est formée de 37 vertèbres; quatre d’entre elles sont modifiées pour constituer l’appareil de Weber dont la présence se déduit de l’observation d’une lame osseuse disposée dans le plan sagittal en avant de l’arc neural court porté par le composant postérieur de l’appareil de Weber, et de l’existence d’une paire de longues parapophyses en avant de la première paire de côtes pleurales. On dénombre 17 vertèbres postabdominales. Les centra vertébraux sont tous sensiblement allongés. Les sept centra abdominaux libres antérieurs supportent des neurapophyses très longues dont l’extrémité distale atteint presque le bord dorsal du corps. Cinq dorsospinalia de forme plus ou moins triangulaire s’intercalent entre les neurapophyses situées en avant de la nageoire dorsale.

Dans la région postabdominale, les neurapophyses, de forme arquée, sont un peu moins longues puisque leur extrémité distale prend place approximativement aux ⅔ de la distance séparant la région dorsale des centra du bord dorsal du corps. Ventralement, les hémapophyses font pendant aux neurapophyses. Leur extrémité distale atteint environ les ¾ de la distance séparant la région ventrale des centra du bord dorsal du corps.

Des epineuralia très développés, bifides vers l’avant, sont présents tout le long de la colonne vertébrale contre la base des neurapophyses. En outre, des epipleuralia existent dans la région postabdominale.

Les côtes pleurales, au nombre d’environ 13 paires, sont longues et robustes. L’extrémité distale des côtes situées en avant des nageoires pelviennes atteint pratiquement le bord ventral de la cavité abdominale.

La nageoire caudale n’est qu’incomplètement conservée car l’extrémité distale de ses rayons manque. Il apparaît toutefois qu’elle était fourchue. Elle est composée de 19 rayons principaux dont 17 sont à la fois articulés et bifurqués, auxquels s’ajoutent, dorsalement et ventralement, dix rayons marginaux.

Le squelette caudal axial est composé de quatre éléments. À l’arrière prend place le complexe uroterminal, prolongé par un uroneural qui est redressé à 140° par rapport à l’axe de la colonne vertébrale. Il supporte ventralement cinq hypuraux en avant desquels prend place le parhypural. Dorsalement, le complexe uro-terminal est surmonté par un arc neural court en arrière duquel est disposé un épural unique très long. Les trois centra préuraux libres portent des neurapophyses et des hémapophyses très longues qui supportent les rayons marginaux dorsaux et ventraux.

La nageoire dorsale est insérée un peu en avant du milieu de la longueur du corps, mesurée de la pointe du museau au bord postérieur des hypuraux. Elle débute par deux courts rayons. Le troisième rayon, qui est seulement articulé, est le plus long de la nageoire. Sa longueur égale approximativement les ⁴⁄₅ de la hauteur maximale du corps. Plus en arrière prennent place huit rayons à la fois articulés et bifurqués dont la longueur diminue progressivement vers l’arrière.

L’endosquelette de la dorsale est composé de neuf ptérygiophores.Le ptérygiophore antérieur, bifide, est très long. Son axe principal s’engage très profondé - ment entre les septième et huitième neurapophyses portées par les centra abdominaux libres.L’extrémité proximale des deuxième et troisième ptérygiophores s’intercale assez profondément entre les neurapophyses suivantes. Les axonostes suivants sont beaucoup plus courts, au point que leur extrémité proximale atteint à peine, ou parfois n’atteint pas, l’extrémité distale des neurapophyses.

La nageoire anale occupe une position assez reculée: elle débute nettement en arrière de la verticale passant par la base du dernier rayon de la dorsale. On y distingue à l’avant deux courts rayons. Ensuite, prend place un long rayon articulé dont la longueur égale les ⁴⁄₅ de la hauteur du corps mesurée au niveau de son point d’insertion. Plus en arrière prennent place sept rayons à la fois articulés et bifurqués dont la longueur diminue progressivement vers l’arrière.

L’endosquelette de l’anale est composé de huit ptérygiophores. Les six premiers sont suffisamment longs pour que leur extrémité proximale s’intercale plus ou moins profondément entre les extrémités distales des premières hémapophyses.

Les nageoires pectorales, insérées en position basse sur le flanc, sont grandes: l’extrémité distale de leur plus long rayon atteint les ¾ de la distance séparant sa base de l’origine des pelviennes. On y dénombre une quinzaine de rayons.

Les nageoires pelviennes, qui sont insérées approximativement au milieu de l’espace séparant la base des pectorales de l’origine de l’anale, sont grandes, au point que l’extrémité distale de leurs plus longs rayons atteint pratiquement l’origine de l’anale. On y distingue un rayon très épaissi et sept rayons articulés et bifurqués. La présence de ce rayon épaissi dont les articles sont beaucoup plus larges que hauts indique que nous sommes en présence d’un individu mâle d’une espèce caractérisée par l’existence d’un dimorphisme sexuel ( Fig. 6 View FIG ). De même, les os pelviens sont fortement développés: leur longueur égale approximativement les ⅔ de celle des plus longs rayons pelviens.

Le corps est couvert d’écailles cycloïdes très fines dont le champ postérieur est orné de radii.

DISCUSSION

Tous les caractères méristiques de ce spécimen s’intègrent parfaitement dans les limites de variabilité de l’espèce Tarsichthys macrurus (Agassiz, 1839) , de l’Oligocène supérieur de Stösschen et Rott ( Allemagne) ( Gaudant 2002). C’est pourquoi nous le rapportons à cette espèce.

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