Messor hodnii, Barech & Khaldi & Espadaler & Cagniant, 2020
publication ID |
https://doi.org/ 10.35929/rsz.0002 |
DOI |
https://doi.org/10.5281/zenodo.4439468 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/CA6A879A-FFA8-8323-FE78-4C18FD0FEDAD |
treatment provided by |
Donat |
scientific name |
Messor hodnii |
status |
sp. nov. |
Messor hodnii n. sp.
Figs 1-3 View Fig View Fig View Fig
Holotype: MHNG-ENTO-76668 ; 1 ouvrière; Algérie, Willaya de M’sila, Chott du Hodna, Medbah ; altitude 392 m; WGS(84) 35.3525, 4.56250; date de collection 07.03.2011; collecté à la main par G. Barech et M. Khaldi. GoogleMaps
Paratype: 1 ouvrière collectée dans les pots Barber le 30.04.2011. Même localité que l’holotype .
Etymologie: Le nom fait référence au site d’échantillonnage.
Diagnose: Messor hodnii n. sp. est très proche de M. caviceps qui a aussi de gros yeux (EL/HL = 0,28 pour une ouvrière caviceps de TL = 5,7 mm). Chez M. caviceps , outre la gula concave, l’aspect est plus lisse, les rides en avant des yeux et sur les flancs n’existent pas; le tronc est plus clair que la tête et le gastre; le noeud du pétiole est étroit et haut ( PH =0,37 chez l’ouvrière de 5,7 mm), la pilosité est plus courte (les plus longues soies ne dépassent pas 0,10 mm sur l’ouvrière de 5,7 mm) et moins fournie.
Description de l’ouvrière: Pour chaque paramètre des données biométriques, seules les mesures de l’holotype sont mentionnées ci-dessous.
TL (Lco dans la clé)=5,6; HL=1,38; HW=1,32; HWBE=1,16; SL=1,34; EL=0,37; Nombre d’ommatidies=20; ML=1,86; PTW=0,78; PH =0,33; PPH=0,38; PW=0,25; PPW=0,38.
Coloration brun rougeâtre, le gastre plus sombre. La tête est plus carrée chez l’holotype (HW/HL=0,96). La gula porte une trentaine de grandes soies courbées (psammophore), les plus longues mesurant jusqu’à un demi-millimètre chez l’holotype de 5,6 mm; oeil bien développé (EL/HL=0,27) ( Fig. 3 View Fig ); l’occiput dessine un large arrondi ( Fig. 2 View Fig ). Le propodéum est inerme, plus ou moins caréné, avec un gros stigmate ( Fig. 1 View Fig ). Le noeud du pétiole est arrondi au sommet, avec les deux faces égales; le postpétiole est campaniforme, une fois et demie plus large que le pétiole. La tête apparaît finement réticulée, plus lisse sur le front et l’occiput, mais avec quelques rides en avant des yeux. Le tronc porte une réticulation un peu plus marquée, des rides très fines apparaissent sur les métépisternes, les côtés et le dessus du propodéum; gastre finement alutacé à sa base. Des soies hérissent tout le corps, les plus longues atteignent 0,15 mm ( Figs 1 View Fig et 3 View Fig ). Le processus métasternal est réduit. La massue antennaire est graduelle et ne ressemble pas à celle des Aphaenogaster .
Habitat et Ecologie
Le nouveau Messor a été prélevé à proximité de la sebkha dans sa partie sud, lieu-dit « Medbah », où des croûtes de sel couvrent la surface du sol ( Fig. 4 View Fig ). Chott El Hodna est une zone humide à importance écologique internationale classée parmi les sites Ramsar depuis le 2 février 2001 (Ramsar, 2018), qui a conservé son état naturel. Le climat de ce lac salé est aride à hiver froid avec un total de précipitations de 128,9 mm et des températures moyennes annuelles égales à 20,6°C. Une longue période sèche est observée presque toute l’année (11 mois). Le sol est de texture sableuse, moyennement salé et très pauvre en matière organique. La végétation est de type steppique, composée essentiellement de touffes appartenant à 10 familles botaniques, notamment des Astéracées ( Atractylis flava Desf. ), des Chénopodiacées [ Atriplex halimus L. et Halocnemum strobilaceum (Pall.) M.B.], des Brassicacées ( Ammosperma sp.), des Poacées [ Oropetium africanum (Coss. & Durieu) Chiov. et Aeluropus littoralis (Gouan) Parl. ], des Géraniacées ( Erodium sp.), des Plantaginacées ( Plantago albicans L.), des Plumbaginacées [ Limonium pruinosum (L.) et Limoniastrum sp.], des Fabacées ( Retama retam Webb. ), des Térébinthacées ( Frankenia thymifolia Desf. ) et des Thyméléacées ( Thymelaea microphylla Coss. & Dur. ). Il faut noter la dominance des Chénopodiacées, représentées par des espèces halophytes. La parcelle d’échantillonnage contenait plusieurs terriers de rongeurs notamment ceux de Psammomys obesus Cretzschmar ( Mammalia; Muridae ) et quelques palmiers épars de Phoenix dactylifera L. (Arecacées) ont été repérés tout en se rapprochant de la sebkha ( Fig. 4 View Fig ).
Messor hodnii n. sp. est probablement de moeurs nocturnes comme le suggèrent ses grands yeux. L’oeil est toujours proportionnellement plus grand chez les petites ouvrières de Messor que chez les majors dont la tête devient très grosse; néanmoins il est ici plus grand que le quart de la longueur céphalique (EL/HL = 1,27) alors qu’il ne dépasse pas le cinquième chez des espèces franchement diurnes comme M. capitatus ou M. barbarus (EL/HL respectivement autour de 0,18 et 0,20 chez des petites ouvrières de 5,6 mm). Messor hodnii n. sp. est pourvue d’un psammophore bien développé qui permet de la classer parmi les fourmis arénicoles et xérophiles. Cette structure est petite ou inexistante chez les espèces vivant dans les habitats humides. La présence d’un psammophore est un caractère morphologique d’adaptation à la texture sablonneuse souvent rencontré chez certaines fourmis désertiques comme chez M. arenarius et M. caviceps ( Wheeler, 1907) . Ces dernières possèdent de longs poils implantés sous la tête, sur les mandibules et le clypéus qui ressemblent à une barbe. Le psammophore serait un organe nécessaire à toutes les fourmis arénicoles vivant dans le sable vif ( Santschi, 1909; Délye, 1968). Il fonctionne comme une pelle qui coince les boulettes de sable tassées contre la face inférieure de la tête. Le sable provenant du creusement, mais aussi celui accumulé par le vent, bouche régulièrement les ouvertures du nid; il est ainsi plus facilement évacué ( Délye, 1971). Il faut noter que chez ce nouveau Messor , il existe probablement de grandes ouvrières à grosse tête comme chez M. vaucheri . Les données disponibles ne sont que partielles du fait du manque des autres castes (mâle et reine). Dans le même site, d’autres Messor cohabitent avec M. hodnii , à savoir: M. arenarius , M. striatulus , M. medioruber et M. picturatus avec la présence de deux variétés, une de M. medioruber et l’autre de M. picturatus qui semblent être des formes originales du Chott El Hodna. Plusieurs investigations myrmécologiques ont été faites dans le même site de récolte à la recherche d’autres individus de la nouvelle espèce (2011, 2013, 2016 et 2019: données non publiées). Différentes méthodes d’échantillonnage, notamment les pots Barber, récolte à main, Berlese, lavage du sol et appâts alimentaires ont été utilisées, mais aucune de ces méthodes n’a pu apporter de nouveaux spécimens. C’est pourquoi nous qualifions cette espèce de «rare et cryptique ». Medbah, qui est un site à conservation Ramsar, subit une forte dégradation environnementale ces six dernières années. Une usine agroalimentaire s’est installée en 2015 (distante de 1 km du site d’échantillonnage de Messor hodnii ). Les rejets ménagers d’eaux usées de la population environnante sont déversés directement dans la sebkha. Nous signalons aussi dans ce même site des activités agricoles récentes (labours, pompage des eaux souterraines, l’utilisation des produits phytosanitaires et des fertilisants qui polluent l’environnement) ainsi qu’une activité pastorale intense (pâturage du cheptel ovin et caprin) qui rajoutent plus de pression. Ces différents facteurs sus-cités contribuent à la perte de l’habitat, ce qui augmente le degré de vulnérabilité de la fourmi en question. En conséquence, nos recommandations s’adressent à l’UICN pour le classement de cette espèce dans la liste rouge des espèces en danger. Selon l’UICN (2018) le classement des espèces dans les catégories d’espèces menacées s’opère sur la base des cinq critères d’évaluation suivants: (A) déclin de la population; (B) aire de répartition réduite; (C) petite population et déclin; (D) très petite population; (E) analyse quantitative. Il suffit qu’au moins un des critères A à E soit rempli pour qu’une espèce soit classée dans l’une des catégories En danger critique (CR), En danger (EN) ou Vulnérable (VU). Le cas de la nouvelle espèce remplit le Critère D: Population très petite ou restreinte, car elle présente un nombre d’individus matures inférieur aux seuils proposés (moins de 50 individus matures).
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
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