Cryptochorda, Morch, 1858

Pacaud, Jean-Michel & Sautereau, Frédéric, 2020, Contribution des motifs colorés résiduels dans la discrimination d’espèces nouvelles de Cryptochorda Mörch 1858 Mollusca: Gastropoda: Harpidae de l’Éocène du bassin de Paris et du Cotentin, Geodiversitas 42 (29), pp. 559-595 : 574-576

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/geodiversitas2020v42a29

publication LSID

urn:lsid:zoobank.org:pub:ED4FE36E-3E11-4766-AEE6-35A4B45B7855

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.4498071

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/EF0687C9-FFAE-7D7A-8F97-3259FBAC03AE

treatment provided by

Felipe

scientific name

Cryptochorda
status

 

Cryptochorda View in CoL (s.str.) altavesna n. sp.

( Figs 7 View FIG A-J; 9A-O; 14A, F)

urn:lsid:zoobank.org:act:030FCBAB-8568-4EDA-87E1-33BC0F5A8AF9

Buccinumstromboides variété a – Deshayes 1835: 647, pl. 86, fig. 8 (non 9-10).

Buccinumstromboides – Deshayes 1853 (non Hermann, 1781): 71 (partim), pl. 118, fig. 11.

Buccinumstromboides 2 e variété – Deshayes 1865: 495.

MATÉRIELTYPE. — Holotype: MNHN.F.A71419 (coll. Sautereau); paratypes: 11 ex., MNHN.F.A71420, A71423, A71424, A71425, A71426, A71427, A71432 View Materials et A71433 (coll. Sautereau).

LOCALITÉ TYPE. — Authevernes (Eure, France), Lutétien (Éocène moyen).

ÉTYMOLOGIE. — De sa localité type dont la forme en Altavesna, «Haute avesne» (Haute pâture), est documenté en 1051-1056 ( de Beaurepaire 1981). Nom donné en apposition.

DIMENSIONS.— (Holotype) hauteur: 44,8 mm; diamètre: 26,0 mm.

AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. — Voir Annexe 2.

DESCRIPTION

La coquille est grande, épaisse, pyriforme, ventrue en arrière, ayant un angle apical de 75°. La spire est courte, conique et présente une protoconque de 3 tours 1/2 et une téléoconque de 4 tourspeu convexes, lisses, relativement plans, pourvus d’une large rampe suturale, légèrement canaliculée et séparés par une suture superficielle presque entièrement recouverte par le vernis. La protoconque est large, globuleuse, à petit nucléus et aux tours convexes et lisses. La transition protoconque/téléoconque est indistincte. Le dernier tour est très grand et occupe 84% de la hauteur totale; il se termine par un cou relativement court et muni d’une fasciole siphonale, large, circonscrite par deux fortes crêtes. Le dernier tour est ventru dans sa partie adapicale, atténué au niveau du cou et orné dans cette région d’environ 12 stries décurrentes, très serrées. L’ensemble de la téléoconque est lisse, porcelanée et dépourvue de sculpture, on observe seulement de fortes stries d’accroissement prosocyrtes, au contour parasigmoidal, surtout visibles près de la suture, sur la rampe suturale. Le dernier tour est également marqué, près du labre, par de forts arrêts de croissance irréguliers. L’ouverture est oblongue, ample, large dans sa partie médiane, étroite en avant et profondément échancrée, présentant une large gouttière entaillant l’angle adapical, au niveau de la rampe suturale. Le canal siphonal est court et étroit. L’encoche siphonale est large et profonde. La columelle est très convexe dans la zone pariétale, en arrière du bourrelet calleux, fortement excavée dans sa partie médiane et légèrement infléchi et rectiligne vers le cou où elle est comprimée dorso-ventralement. Elle est lisse et ne montre aucune trace de plis. Le bord de l’ouverture présente une callosité columellaire, d’une couleur blanchâtre, très largement étalée latéralement, envahissant la base du pénultième tour et, se pliant alors brusquement en arrière, se dirige parallèlement à la suture et produit une bande spirale étroite sur la partie abapicale des tours. Cette callosité columellaire longe également la columelle jusqu’au canal siphonal et la fasciole. Ce callus, bien appliqué, est épais et recouvre les stries décurrentes et le bourrelet postérieur de la fasciole siphonale. La face ventrale présente, dans sa partie adapicale et un peu en retrait dela partie postérieure dela columelle, un bourrelet calleux, très épais, oblique et sinueux, incliné vers l’ouverture. Le labre est épais, de direction orthocline, au contour régulièrement convexe en vue aperturale, fortement sinueux en son extrémité, au niveau de la gouttière entaillant l’angle adapical. Il se termine près de l’échancrure siphonale, descendant plus bas que la pointe aiguë de la columelle. L’intérieur de l’ouverture et le bord interne du labre sont lisses et vernissés. Ordinairement blanche, la coquille conserve très rarement sa couleur d’origine, une teinte uniforme d’un brun très clair. Par ailleurs, elle présente également un motif résiduel de couleur, observé seulement sous éclairage UV. Il est constitué de quatre alignements spiraux de taches claires et fluorescentes sur un fond sombre. Ces taches sont larges et de forme quadrangulaire et elles sont alignées axialement. Ces alignements sont régulièrement espacés: un premier est situé près de la rampe adapicale; deux autres sont situés sur la partie médiane du dernier tour et, enfin, la dernière se trouve sur la partie abapicale, sur le cou, au niveau des stries décurrentes. Le bourrelet calleux, incliné vers l’ouverture, est clair et lumineux. L’intérieur de l’ouverture est très clair et fluorescent.

DISCUSSION

Cette espèce est nettement différente de Cryptochorda (s.str.) stromboides . Cependant, même s’il s’agitd’une forme de morphologie générale comparable, aucun auteur n’a séparé les deux espèces et seul Deshayes (1835: 647, pl. 86, fig. 8) en a donné les caractères: « Notre première variété est particulièrement remarquable par une grosse callosité oblique, inclinée vers l’ouverture et située sur la partie supérieure de la columelle» et en a fait une variété (non dénommée). C’est elle qui est illustrée dans son Traité élémentaire de Conchyliologie ( Deshayes 1853: pl. 118, fig. 11) ( Fig. 14F View FIG ) et non l’espèce décrite par Hermann. Par ailleurs, et à titre anecdotique, on soulignera également que dans sa collection [lot n° 15029], Alexandre Brongniart avait étiqueté « Buccinum stromboides ? » ( Fig. 14 View FIG A-C), un spécimen (MNHN.F. A57647 View Materials ) de cette espèce provenant du Lutétien (Éocène moyen) de Parnes (Oise), relevant ainsi un doute bien légitime; ses autres spécimens (MNHN.F.A57590 et A57591) [lot n° 15028] sont déterminés sans ambiguïté « Buccinum stromboides » ( Fig. 14 View FIG D-E) et comparés au Buccinum laevissimum [synonyme de Bullia laevissima (Gmelin in Linnaeus, 1790) ]. Cryptochorda (s.str.) altavesna n. sp. se caractérise évidement par la présence sur la face ventrale, même sur les spécimens juvéniles, d’un bourrelet calleux, très épais, sinueux, incliné vers l’ouverture, totalement absent chez C. (s.str.) stromboides et par son galbe pyriforme, très élargi en arrière. On soulignera également que la coquille présente 4 tours et non 5, munis d’une large rampe suturale, que la protoconque est plus large, plus globuleuse, aux tours moins hauts et que la columelle est comprimée dorso-ventralement dans la zone abapicale de l’ouverture. L’ensemble de la téléoconque est lisse mais est ornée d’une douzaine de stries décurrentes, très serrées et non 8. La columelle est nettement plus convexe dans la zone pariétale et plus fortement excavée dans sa partie médiane et rectiligne vers le cou. Le labre montre un contour régulièrement convexe en vue aperturale, sans la légère inflexion dans la zone abapicale qui caractérise C. (s.str.) stromboides ; il se termine près de l’échancrure siphonale, descendant au-delà de la pointe aiguë de la columelle et non moins bas que celle-ci. Par ailleurs, les résultats de l’analyse biomètrique justifient la distinction de ces deux espèces ( Fig. 8 View FIG ). Enfin, au lieu d’avoir seulement une teinte brune plus ou moins intense, la coquille montre, non seulement une teinte uniforme d’un brun très clair (sur de rares exemplaires: Figs 7E View FIG ; 9O View FIG ) mais aussi, sous éclairage UV, un motif résiduel de couleur constitué de quatre alignements spiraux de taches claires et fluorescentes sur un fond sombre ( Fig. 9 View FIG A-O). Ce motif est déjà présent et observable, sur quatre alignements spiraux, sur des exemplaires juvéniles d’à peine 4 mm ( Fig. 9 View FIG A-F).

MNHN

Museum National d'Histoire Naturelle

Kingdom

Animalia

Phylum

Mollusca

Class

Gastropoda

Order

Neogastropoda

Family

Harpidae

Genus

Cryptochorda

Loc

Cryptochorda

Pacaud, Jean-Michel & Sautereau, Frédéric 2020
2020
Loc

Buccinumstromboides

DESHAYES G. - P. 1865: 495
1865
Loc

Buccinumstromboides

DESHAYES G. - P. 1835: 647
1835
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