Megaponera foetens var. rapax, Mayr, Mayr

Santschi, F., 1914, Formicidae., Voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique Orientale (1911 - 1912). Résultats scientifiques. Hyménoptères 2, pp. 41-148 : 49-50

M. foetens, var. rapax , nov.

Je considere comme variete des exemplaires du Kilimandjaro qui se distinguent par la glabrite presque complete du dos du thorax et du dessus du gastre, meme chez les grandes ouvrieres, alors que chez la forme typique toutes ces parties sont abondamment pourvues de poils plus ou moins longs, meme chez les [[worker]] minor.

Afrique orientale allemande: mont Kilimandjaro: NeuMoschi(800 m., st. n° 72, avril 1912), nombreuses [[worker]] major et minor; - Moschi (mars 1904), 3 [[worker]]; - Kilema (1.400-1.500 m., octobre 1908), 2 [[worker]].

Ethologie. - Cette espece tres polymorphe est commune dans toute l'Afrique tropicale. Elle forme des colonies d'une centaine d'individus nichant sous les pierres (Escherich) et faisant des expeditions de chasses par groupe nombreux (J. Cruchet). A part son aiguillon, elle est encore protegee par une forte odeur nauseabonde. La femelle est encore inconnue; d'apres E. Emery, elle serait peut-etre ergatomorphe.

Quand on les inquiete et qu'elles s'enfuient, les Megaponera foetens stridulent et le bruit qu'elles font lorsqu'elles sont en troupe s'entend a quelques metres de distance. Nous avons constate ce fait maintes fois et particulierement a Fort-Hall et a Neu-Moschi.

Dans cette derniere station, le matin du 10 avril 1912, nous avons rencontre dans un coin de foret au bord de la riviere Rau une troupe de plusieurs centaines de Megaponera , marchant en colonne sur plusieurs rangs et paraissant aller avec decision vers un but determine; elles descendaient le long de la riviere et stridulaient avec intensite. Nous etions malheureusement tres occupes a cet endroit par une fructueuse chasse aux grands Papilio qui venaient boire a la riviere et nous n'eumes pas l'idee de suivre la colonne des Megaponera . Une heure plus tard ces Fourmis revenaient en bon ordre en sens inverse et chacune d'entre elles portait dans ses mandibules une pelote blanchatre formee de Termites inanimes et agglutines par de la salive. Les unes portaient ainsi de 10 a 12 ouvrieres de Termites, d'autres seulement 2 ou 3 soldats; l'une d'elles tenait un male aptere, peut-etre le roi de la termitiere attaquee. Suivant la grosseur des Termites, leur nombre variait par pelotes; mais il n'y avait aucune Fourmi qui ne portat rien.

En recueillant un certain nombre de ces Megaponera foetens avec leur butin, nous ayons eprouve les effets de leur piqure, qui est lancinante, tres douloureuse, mais tres passagere. (Alluaud et Jeannel.)