Eudistoma diasterum, Monniot & Monniot, 2008

Monniot, Françoise & Monniot, Claude, 2008, Compléments sur la diversité des ascidies (Ascidiacea, Tunicata) de l’ouest Pacifique tropical, Zoosystema 30 (4), pp. 799-872 : 838-840

publication ID	https://doi.org/ 10.5281/zenodo.4690007
DOI	https://doi.org/10.5281/zenodo.4893694
persistent identifier	https://treatment.plazi.org/id/CF5AF001-3B3D-5C24-E849-FB43FECBC745
treatment provided by	Felipe
scientific name	Eudistoma diasterum
status	sp. nov.

Treatment

Eudistoma diasterum n. sp.

( Figs 51 View FIG ; 77D View FIG )

HOLOTYPE. — Malaisie. Sabah, Mabalay Reef, 8 km west of Mabul Island , 4°14.054’N, 118°33.614’E, 26 m, 8.VII.2004, coll. N. J. Pilcher, 0PHG1354-G ( MNHN A3 About MNHN EUD 296 ). GoogleMaps

AUTRE MATÉRIEL EXAMINÉ. — Malaisie. Sabah, Manampili, Semporna region, 27.VII.2004, 6 m, coll. N. J. Pilcher, 0PHG1493-H ( MNHN A3 EUD 297).

ÉTYMOLOGIE. — Du latin aster: étoile.

DESCRIPTION

Les colonies ( Fig. 77D View FIG ) sont encroûtantes, en larges coussins de consistance ferme. L’épaisseur est de 2 cm et la longueur peut atteindre 80 cm selon le collecteur. La couleur générale est crème ou jaune verdâtre avec des marbrures un peu plus foncées. La surface est lisse ponctuée par les ouvertures des siphons qui sont assez espacées et marquées de 6 points blancs ( Fig. 77D View FIG ). Les siphons buccaux sont disposés en cercles irréguliers autour des orifices cloacaux groupés au centre. L’aspect général rappelle une constellation d’étoiles, d’où le nom d’espèce.

A C D E D, E

B A-C

La tunique est ferme, translucide dans le formol, sans incrustation ni pelotes fécales. Quelques grains pigmentaires foncés sont situés dans la tunique autour des siphons et au contact des zoïdes. Fixés, les zoïdes sont incolores, mais selon le collecteur leur couleur en vie était bleue ou violette. Les plus grands zoïdes, contractés, mesurent 1 cm. Les siphons cloacaux sont plus longs que les siphons buccaux ( Fig. 51A View FIG ). Les muscles longitudinaux se prolongent en deux forts faisceaux sur l’abdomen.Il existe un espace imperforé antérieur et postérieur à la branchie. Vingt-cinq stigmates au moins ont été comptés d’un côté dans le deuxième rang, ils sont plus nombreux dans le premier rang, lequel est un peu relevé dorsalement. Une poche incubatrice pédonculée est appendue à la base du thorax ( Fig. 51C View FIG ). Elle existe déjà, isolée par un fort étranglement, avant la maturation des embryons. Trois embryons peuvent être incubés simultanément, mais un seul à la fois est bien développé.

L’abdomen ( Fig. 51B View FIG ) est épais, terminé avec un prolongement vasculaire. La boucle digestive est droite ( Fig. 51D View FIG ), l’estomac a une paroi lisse. Le post-estomac est court suivi d’un intestin moyen nettement délimité marqué d’un épaississement en anneau. Les gonades sont logées dans la boucle intestinale. L’ovaire est central entouré d’un anneau de vésicules testiculaires qui disparaissent à la maturation des ovocytes. L’oviducte est particulièrement large. Les larves ( Fig. 51E View FIG ) ont une forme sphérique. Elles sont particulièrement grosses avec un tronc de 2 mm de long. La queue ne décrit que ¼ de tour. Les 3 papilles adhésives en plateau sont séparées par 4 vésicules épidermiques impaires, arrondies. De chaque côté, à la base des papilles, se situe un renflement transversal avec une indentation médiane plus ou moins marquée.De fines expansions filiformes sont présentes dans la partie antérieure du tronc de la larve ( Fig. 51E View FIG ).Trois rangs de nombreux stigmates sont déjà visibles ainsi que l’ébauche de l’intestin. Ocelle et otolithe sont présents.

REMARQUES

Eudistoma laboutei Monniot F. & Monniot C., 2006 de Madagascar a des larves qui ressemblent beaucoup à celles d’ E. diasterum n. sp., mais elles sont beaucoup plus petites et il n’y a pas de poche incubatrice. Les colonies des deux espèces ont une forme très différente.

Par la forme des colonies et de grosses larves, cette nouvelle espèce pourrait faire penser à E. glaucum , mais il n’y a ici ni sédiment, ni pelotes fécales dans la tunique. La présence d’une véritable poche incubatrice est originale.

La description d’ E.marianense Tokioka, 1967 nous a incités à examiner le type de cette espèce (USNM 11470) obligeamment prêté par la Smithsonian Institution; la larve correspond exactement au dessin de Tokioka et est donc différente de celle d’ E. diasterum n. sp. Bien que beaucoup plus grande ici, la larve ressemble à celle d’ E. incubitum Kott, 1998 . Les zoïdes sont différents en particulier par le nombre de stigmates.