Serranus Morio, Valenciennes , 1828

M. Valenciennes, 1828, DES POISSONS DE LA FAMILLE DES PERCHES, OU DES PERCOIDES., Histoire naturelle des poissons 2, pp. 259-285 : 285-286

( Serranus Morio , nob.)

Les mers d’Amérique nourrissent un serran qui atteint une taille presque aussi considérable que notre mérou, et qui lui ressemble aussi par un grand nombre de points. Un individu de trente pouces de long, et que nous avons recu de New-York par M. Milbert, comparé à un mérou de même taille, nous a fourni les caractères suivans

Ses formes sont aussi trapues. Sa tête est plus grosse, sans être plus longue. La mâchoire inférieure n’avance pas autant au-devant de la supérieure. L'œil est plus petit et place plus haut sur la loue. Les dentelures de l'angle du préopercule sont plus nombreuses et plus fortes. Le bord montant n'offre aucune sinuosité.

Les dents de la mâchoire inférieure sont plus fortes, les premiers rayons épineux de la dorsale sont plus longs, et les derniers, au contraire, sont plus courts, la caudale est coupée en un croissant peu profond.

Les nombres des nageoires sont

D. 11/17; A. 3/9; C. 17, etc.

Bien qu’un poisson qui atteint une aussi grande taille doive être remarquable, nous ne trouvons pas dans M. Mitchill la description de cette espèce au reste, elle se trouve aussi plus au Midi. M. Ricord nous l'a rapportée de Saint-Domingue, o ù elle porte le nom de negre. Suivant ce naturaliste, le poisson frais présente

de grandes marbrures d'un brun vineux plus ou moins foncé sur un fond gris. La tête est plus rougeâtre. L'extrémité des maxillaires, les mâchoires inférieures, et la membrane branchiostège, sont rouges. La partie épineuse de la dorsale est plus foncée que la portion molle. La caudale est brune; l'anale est rouge-orangé, bordée de brun, les pectorales orangées, et les ventrales tachetées de gros points rouges.