Paltechioceras bavaricum ( Böse, 1894 )

Fauré, Philippe, Sekatni, Nejla, Arfaoui, Mohamed Sabri & Alouani, Rabah, 2021, Le Jurassique du Jebel Ressas (Tunisie). Identification du Sinémurien supérieur dans la Formation Zaghouan. Précisions stratigraphiques et paléobiogéographiques sur le Sinémurien de Tunisie, Geodiversitas 43 (4), pp. 95-119 : 108-110

Paltechioceras bavaricum ( Böse, 1894) (Fig. 7E1, E2, F, G, H, I)

Arietites bavaricus Böse, 1894 : pl. 56, fig. 1, 2.

Arietites cf. conybeari – Hug 1899: pl. 12, figs 3-4.

Echioceras subquaratum Buckman, 1914: 96 c.

Euechioceras bavaricum – Trueman & Williams 1925: 726.

Paltechioceras bavaricum – Donovan 1958: pl. 4, fig. 2a, b, avec synonymie. — Topchishvili et al. 2006: pl. 6, fig. 6?; pl. 7, fig. 1.

non Paltechioceras cf. bavaricum – Suarez-Vega 1974: pl. 6, fig. 1. (= P. tardecrescens (Hauer, 1856)) .

non Paltechioceras gr. bavaricum – Rakús & Guex 2002: pl. 13, fig. 6, 10 (= P. cf. tardecrescens (Hauer, 1856)) .

MATÉRIEL EXAMINÉ. — Jebel Ressas, Paroi Rouge, niv. 21. 5 ex. (PFT 208, 209, 210, 211, 212).

DESCRIPTION

Plusieurs spécimens provenant d’un niveau identique correspondent parfaitement à la description originale de cette espèce peu connue (lectotype désigné par Donovan 1958). La caractéristique principale de cette espèce est de posséder une costulation lâche, pour un Paltechioceras , et des côtes proverses, au relief relativement émoussé, régulièrement arquées vers l’avant où elles rejoignent une pseudo-carène assez bien marquée située sur l’angle ventro-latéral. Comme sur la figure de Böse (1894), l’enroulement est subserpenticône, la section du tour subelliptique, nettement comprimée, plus haute que large et les flancs hauts, subaplatis. L’aire ventrale est étroite et la carène est bordée de deux sillons bien marqués, quelle que soit la taille de l’individu, avec l’ébauche d’une tricarénation.

Malgré l’écrasement de leur coquille, les deux spécimens Fig. 7F, G montrent un même style de costulation et sont rapportés à cette espèce, bien que leur coquille semble, vraisemblablement artéfactuellement, plus involute. Il est possible d’y percevoir la présence de sillons péricarénaux.

RAPPORT ET DIFFERENCE

Paltechioceras charpentieri ( Hug, 1899) est certainement l’espèce la plus proche de P. bavaricum et seuls des détails morphologiques permettent de séparer les deux taxons qui ne diffèrent que par une section moins comprimée chez P. charpentieri et une costulation faite de côtes rectiradiées, rigides, au relief plus marqué.

P. rothpletzi (lectotype figuré par Meister et al. 2009) est une espèce proche de P. bavaricum qui s’en sépare pour une costulation plus dense tout au long de l’ontogénèse, avec laquelle elle partage de nombreux caractères morphologiques (côtes proverses, arquées vers l’avant; coquille relativement involute pour un Paltechioceras ; section comprimée plus haute que large, sillons péri-carénaux bien marqués avec ou sans tricarénation…).

ÂGE

P. bavaricum et P. rothpletzi appartiennent à un même groupe de Paltechioceras primitifs, très répandus sur les deux marges de la Téthys méditerranéenne que Blau (1998) et Blau & Meister (2000) placent dans la partie moyenne de la chronozone à Raricostatum, à la partie supérieure de la sous-chronozone à Raricostatum où ils précèdent l’apparition du genre Leptechioceras (horizon à Liciense de Blau & Meister 2000). C’est très vraisemblablement l’âge de P. bavaricum en Tunisie.

A noter que P. gr. bavaricum , figuré par Rakús & Guex (2002: pl. 13, fig. 6, 10) dans les niveaux condensés de la Dorsale tunisienne appartient au groupe de P. tardecrescens ( Dommergues & Meister 2017) où il caractérise la partie terminale de la chronozone à Raricostatum.

RÉPARTITION

Depuis la description de Böse (1894), force est de constater qu’aucun spécimen incontestable de P. bavaricum n’a à ce jour été figuré. D’après les citations les plus fidèles de l’espèce, P. bavaricum serait surtout représenté de part et d’autre de la marge nord de la Téthys méditerranéenne, sur son versant européen (Préalpes médianes) et plus largement, sur son versant téthysien (Austroalpin allemand et autrichien, Géor- gie). L’absence de figuration ne permet pas de confirmer les citations de l’espèce dans les Apennins ( Cecca et al. 1987: 72), ni dans les Cordillères Bétiques ( Braga et al. 1985). La présence du groupe de P. bavaricum-rothpletzi est par ailleurs bien documentée dans le Haut-Atlas ( Guex et al. 2008) et dans les Régions Circum-Pacifiques comme le Mexique (Sierra Madre orientale, Blau et al. 2003; Meister et al. 2009), la Colombie Britannique ( Palfy 1991), le Nevada et l’Oregon ( Smith 1981).