Euphorbia valeryae, J.-P.Castillon, 2018
publication ID |
https://doi.org/ 10.5252/adansonia2018v40a12 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/614E9704-6767-D02F-FC32-FDE6FB553EDC |
treatment provided by |
Carolina |
scientific name |
Euphorbia valeryae |
status |
sp. nov. |
Euphorbia valeryae View in CoL J.-P. Castillon, sp. nov.
( Fig. 3 View FIG )
Sicut E. geroldii E. tardieuanaque, haec Euphorbia non spinosus dumus est sed sequentibus characteribus praecipue differt: 1) caulibus minus latis intermiscentibusque, saepe recumbentibus et radices agentibus, foliorum basi 3-5 filamenta ferentibus super 5-10 cm ad caulium apices. 2) Incyathescentiis 1-3 terminalibus, quisque cum uno albo-viride cyatho.
TYPUS. — Madagascar. District de Fort-Dauphin , montagne granitique vers Ranomainty, dans des lambeaux de forêt, 300 m, 25°04’S, 46°36’E environ, VIII.2017 GoogleMaps , J.-B. Castillon 65 (holo-, TAN).
ÉTYMOLOGIE. — Cette espèce est dédiée à Mme Valery pour ses contributions, discrètes mais nombreuses, à la connaissance de la flore malgache, dont la découverte de cette espèce.
DESCRIPTION
Forme générale
Arbrisseau ou sous-arbrisseau non épineux, très ramifié, de 50-80 cm de haut.
Tige
Tige principale de 1 cm de diamètre à la base, à écorce relativement lisse, vert-marron tachetée de blanc.Tiges secondaires 10-50 × 0,3-0,5 cm, tortueuses, parfois entremêlées, sans direction particulière, parfois couchées ou retombant sur le sol où elles s’enracinent à nouveau, se terminant généralement en 3-4 ramifications ultimes de 6-10 cm. Les 5-10 derniers cm des tiges présentent des boursouflures formées des cicatrices rondes ou réniformes 3 × 2 mm des feuilles récemment tombées, entourées par des groupes de 5-10 stipules. L’extrémité des tiges porte une rosette de 2-5 feuilles, de nombreuses stipules ainsi que 2-3 incyathescences.
Feuilles
Soit caulinaires et rapidement caduques, soit persistantes et groupées par 2-5 en rosettes terminales, de forme ovale à rhomboïdale arrondie, 90 × 45 mm au maximum, 50 × 25 mm en moyenne, à extrémité généralement arrondie, avec un mucron de 1 mm; limbe lisse, vert foncé brillant sur le dessus, plus clair en dessous; marge continue, parfois légèrement ondulée; pétiole 5-10 × 2 mm, canaliculé, vert foncé au-dessus, blanchâtre au-dessous; nervation pennée, une nervure centrale blanchâtre en relief sous la feuille, 8-10 nervures secondaires généralement peu distinctes, parfois blanchâtres et alors nettement visibles.
Stipules
Piliformes souples, présentes uniquement sur les derniers cm des tiges, par groupes de 5-10 autour des cicatrices des feuilles, plus nombreuses à l’extrémité des tiges, rapidement caduques, 1-3 × 0,1 mm, gris-marron.
Système incyathescentiel
Subterminal formé de 1-3 incyathescences.
Incyathescence
Portant un unique cyathium bisexué (très exceptionnellement les boutons axillaires de ce cyathium peuvent se développer).
Pédoncule
Collant, vert, 12-18 × 0,5 mm, recourbé, se prolongeant en 2 cyathophylles.
Cyathophylles
Étalés, environ 7 × 7 mm, verts au niveau du pédoncule, blancs avec des traces jaunes ou vertes sur le dessus, rosissant en séchant, à extrémité légèrement apiculée.
Involucre
Conique 3 × 3 mm.
Glandes
Cinq glandes vertes puis jaunes à l’anthèse, elliptiques-réniformes, 2 × 1 mm, contiguës, étalées mais avec la lèvre extérieure légèrement plus haute.
Bractées interglandulaires
Vertes, à extrémités divisées en 5-7 languettes blanches translucides, recouvrant l’ovaire.
Fleurs femelles
Ovaire à 3loges, blanc, 2 × 1,5 mm, glabre; 3 styles blanc-vert, 2 mm, arqués-ascendants, non soudés, divisés à l’extrémité en 2 lobes recourbés. Stigmates sphériques, blancs, translucides. Chez les cyathes âgés, les 3 styles se ressoudent en une colonne.
Fleurs mâles
Environ 10-12;filet et pédicelle de 1,5mm environ, blancs; 2 anthères jaunes par étamine.
Fruits
Blancs, triloculaires, 4 × 3 mm, à style persistant.
Graines
Non observées.
NOTE ÉCOLOGIQUE
Cette plante pousse sur le flanc d’un inselberg granitique, dans une forêt semi-humide formée d’arbres feuillus, et non dans le bush à Alluaudia , sous une canopée de 10 m environ, dans des sols latéritiques recouverts d’humus. Elle ne voit quasiment jamais le soleil. Elle doit évidemment se multiplier par graines, mais son mode de reproduction prin- cipal semble être plutôt végétatif: ses tiges minces et souples courbent sous leur propre poids et touchent le sol où elles s’enracinent pour donner naissance à de nouveaux plants.
DISCUSSION
Les affinités de cette espèce sont peu évidentes: son absence d’épines la rapproche des autres euphorbes non épineuses de la section Goniostema en provenance de la côte est malgache ( E. geroldii Rauh , E. thouarsiana Baill. , etc.) mais la simple absence d’épines, qui semble fortement corrélée à l’habitat en zones humides, ne me semble pas être un caractère de forte importance. Son port en petits buissons à tiges retombantes la rapproche de certaines euphorbes épineuses du sud malgache ( E. beharensis Denis ex Leandri , E. mahafalensis Denis ), ses pédoncules collants ainsi que ses larges cyathophylles la rapprochent du groupe de E. milii Des Moul. , tandis que ses incyathescences toujours simples sont un caractère propre à l’espèce et qu’on ne retrouve chez aucun autre membre de la section Goniostema.
STATUT DE CONSERVATION
Cette plante a été trouvée dans un lambeau de forêt semihumide composée d’arbres feuillus, dans une zone dominée par le bush à Alluaudia et où ces forêts sont rares. Ses caractéristiques morphologiques, intermédiaires entre celles des euphorbes de zones sèches et celles des euphorbes de forêts humides, en font une plante adaptée aux zones de transition, comme les forêts de l’extrémité sud de l’Andohahelo, et il est probable qu’on ne trouvera cette plante ni dans les forêts humides de l’est de l’Andohahelo, ni dans le bush de l’Androy. Or les zones de transition n’occupent qu’une surface très limitée; la zone d’occurrence de cette espèce, ainsi que sa zone d’occupation, sont donc probablement très petites, ce qui est confirmé par le fait qu’aucune autre collecte n’en ait jamais été effectuée à ce jour, malgré les nombreuses recherches entreprises dans la région. Les données actuellement disponibles sur cette espèce, seulement quelques dizaines de plants dans une forêt dégradée, sans aucune protection, et sur une surface de quelques centaines de m² m’incitent à considérer cette plante comme en danger critique d’extinction (CR B2a,b; D).
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.
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