Cremastogaster vulcania, Forel (Atopogyne)

Santschi, F., 1914, Formicidae., Voyage de Ch. Alluaud et R. Jeannel en Afrique Orientale (1911 - 1912). Résultats scientifiques. Hyménoptères 2, pp. 41-148 : 94-98

publication ID

8111

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.5063650

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/1F1FA6D2-70FB-E4EC-9D34-A4DA5C66BC7C

treatment provided by

Christiana

scientific name

Cremastogaster vulcania
status

 

Cremastogaster vulcania   HNS Santschi.

Fig. 13.

Bull. Soc. ent. France, 1912, p. 413 (1913), [[worker]].

[[worker]]. - Long. 3 a 4 mill. Noire. Bord des mandibules, tarses et parfois la base du gastre un peu brun rougeatre. Segments du gastre finement bordes de jaune. Lisse avec un reticulum microscopique plus serre sur le thorax, qui est submat (sauf le mesonotum), que sur le reste du corps qui est assez luisant. Joues et mandibules striees. Des soies assez longues, dressees, sont dispersees autour de la bouche, du dos, du thorax et surtout sur le pronotum et l'abdomen. Une pubescence fine, courte, tres adjacente, est regulierement clairsemee partout. Tete carree, a peine plus longue que large, legerement plus etroite en avant, surtout chez les petits individus. Les cotes assez convexes, le bord posterieur droit ou faiblement concave avec les angles un peu arrondis. Yeux petits, assez plans, situes un peu en avant du milieu des cotes. Epistome un peu convexe, non carene, tronque en biseau au milieu du bord anterieur qui est transversal. Aire frontale indistincte. Mandibules de 4 a 5 dents, les deux premieres assez fortes mais souvent usees. Le scape, recline, est distant du bord posterieur de la tete de la longueur du premier article du funicule; celui-ci est aussi long que les trois articles suivants; articles 2 a 5 du funicule aussi courts qu'epais; massue de 3 articles. Pronotum bien borde sur les cotes, descendant en pente convexe en avant. Mesonotum descendant en arriere par une convexite a peu pres egale a celle du devant du pronotum (surtout chez les grands individus), subconcave transversalement et borde sur les cotes, surtout sur la partie declive. Suture promesonotale tres distincte, en U, avec une legere carene mediane en avant du mesonotum. Sillon mesoepinotal profond. Face basale de l'epinotum assez fortement convexe, du double plus large que longue; les cotes s'ecartent en courbe pour se continuer avec les epines; celles-ci sont longues comme le tiers de l'intervalle de leurs bases, subparalleles et subhorizontales. Face declive tres oblique et concave. 1er n oe ud du pe- dicule trapezoidal, aussi large que long, sa plus grande largeur siegeant au tiers anterieur; les angles anterieurs arrondis et le bord anterieur droit. 2e n oe ud fortement sillonne au milieu. Gastre large et court.

[[queen]]. - Long. 7 a 7, 5 mill. Devant de la tete faiblement striole en long jusqu'aux ocelles, lisse sur la ligne mediane et les cotes. Mesonotum lisse et luisant, cotes du thorax plus ou moins strioles; le reste de la sculpture comme chez [[worker]]. Tete assez convexe, rectangulaire, pres d'un quart plus longue que large, a peine plus etroite en avant. Cotes de la tete droits et bord occipital echan- cre. Les yeux occupent le 2e quart anterieur de la tete. Le scape atteint l'ocelle posterieur ou depasse un peu le tiers posterieur. Mandibules de 5 dents. Thorax etroit comme la tete. Angle de l'epinotum aigu, subdente. Ailes hyalines a nervures jaunes brunatres, l'anterieure longue de 6,5 mill. Pedicule plus large que chez l'ouvriere.

[[male]]. - Long. 3,7 mill. Noir, funicule et tarses brun fonce. Mat. Finement reticule. Dos du mesonotum et cotes du thorax strioles, gastre lisse. Ailes hyalines, de 3,8 mill. Tete plus large que longue, arrondie en arriere des yeux qui occupent les deux tiers des cotes. Scape un peu plus du double plus long qu'epais. 3e article du funicule un peu plus court que large. Mandibules ridees, rugueuses, bidentees sur le devant du bord terminal dont le reste est simplement tranchant. Epinotum tubercule. 2e article du pedicule sans sillon distinct. Appareil copulateur plus petit que chez C. amabilis   HNS .

Se rapproche de C. nigriceps Emery   HNS , mais la tete est plus longue et le mesonotum plus distinctement borde et beaucoup plus eleve en arriere.

Afrique orientale anglaise: col du Longonot (alt. 2.140 m., st. n° 24, dec. 1913), [[worker]], 9, [[male]] (types).

Ethologie. - C'est une espece gallicole comme le sont beaucoup de Cremastogaster   HNS africains. Les galles des Acacias servent d'habitation a de nombreux commensaux. On ne peut pas dire d'une facon definitive si ce sont les fourmis qui en provoquent la formation ou si elles en profitent simplement. Gerstaecker les avait deja signalees en 1871. - Plus tard, Ruspoli a constate que les arbres dont les galles etaient habitees par les Cremastogaster   HNS etaient plus sains et plus respectes par les ruminants que les autres. Dans certaines regions (Abyssinie) on ne trouverait aucun Acacia qui ne soit en symbiose avec les Fourmis, a moins qu'il ne soit mort. Au commencement du printemps les galles seraient verdatres et fermees. Plus tard les Fourmis les ouvriraient pour les habiter, en faire des chambres a couvain, et elles deviendraient blanchatres.

Le C. vulcania   HNS habite les galles d'un Acacia (? A. stenocarpa) qui couvre sur d'immenses etendues les steppes du Rift Valley aupres de Naivasha. Nous l'avons observe au pied du Longonot, au mile 376 de l'Uganda railway (alt. 2.140 m., st. n°25, 07 decembre 1911).

Il existait sur les Acacias trois sortes de galles, vertes, rouges et brunes; les deux dernieres seules renferment des Fourmis. Celles-ci en outre errent sur les tiges de l'Acacia et se tiennent surtout a l'extre- mite des tiges ou il n'existe pas de galles. Elles sont la nombreuses, grouillantes, affairees. Sont-elles en train de provoquer d'une facon quelconque la formation de nouvelles galles?

Les galles vertes sont les galles jeunes. Elles se developpent a la base des deux epines qu'elles englobent. Elles sont arrondies, de la taille d'un pois a celle d'une noisette; a la coupe elles apparaissent pleines, homogenes et ne renferment la trace d'aucun etre vivant.

Les galles rouges sont perforees ou non perforees.

Non perforees, elles atteignent le volume d'une grosse noix. Leur forme est celle des galles adultes, c'est-a-dire irregulierement sphe- riques avec une depression superieure et lateralement les saillies des deux epines de l'acacia (planche III, fig. 3 et 4). La coupe les montre creuses, mais les parois sont epaisses et villeuses a l'interieur. Nous n'avons trouve aucune trace d'animal quelconque dans ces galles non perforees, mais nous avons observe que les Fourmis se tenaient nombreuses sur ces galles, occupees peut-etre a entretenir l'accroissement de la galle, ou bien a chercher l'endroit qu'elles devront perforer.

Perforees, les galles rouges sont pleines de Fourmis qui s'installent et evident l'interieur. 11 ne nous a pas ete possible de voir les fourmis pratiquer la perforation.

Les galles brunes sont des galles seches. Lorsqu'elles occupent des rameaux vivants des Acacias, nous les avons toujours trouvees habitees par les Cremastogaster   HNS . Elles ont un ou deux orifices exactement adaptes a la taille des Fourmis, souvent situes contre la face dorsale des epines. On trouve quelquefois 3 ou 4 Fourmis seulement et un seul oe uf dans chaque galle, mais en general il existe par galle une centaine d'ouvrieres, 7 ou 8 individus ailes, des oe ufs, des nymphes et des feuilles seches de l'Acacia que les Fourmis y apportent. Pas de nids construits dans les galles comme ceux, observes par Sjoestedt, du C. tricolor dans   HNS les galles d' « Acacias-flute » et du C. Chiarinii   HNS dans les galles de l'Acacia zanzibarica.

Avec les C. vulcania   HNS se trouvent dans les galles de nombreux commensaux. Ce sont des Coccides, parfois trop gros pour passer par le trou des Fourmis, des Copeognathes, des larves de Dipteres ou de Lepidopteres.

Dans une galle nous avons recueilli une grosse larve de Diptere paraissant appartenir au genre Microdon (galles de l'Acacia K.). Dans une autre nous avons trouve au milieu des Cremastogaster   HNS une chenille de Lepidoptere ecoilleuse (Lycenide), commensale des Fourmis. Enfin il n'est pas rare de remarquer des galles habitees perforees de 2 trous de taille inegale. Le plus petit est celui des Fourmis, l'autre correspond a la cavite d'une sorte de gaine ligneuse, en forme de gousse, parfaitement close et isolee de la cavite de la galle (planche III, fig. 9). Nous avons toujours trouve ces gaines vides, mais nul doute qu'elles ne soient le fourreau vide d'un insecte ayant effectue ses me- tamorphoses au milieu des Cremastogaster   HNS .

Vieilles, ou lorsque le rameau qui les porte est mort, les galles sont desertees par les Cremastogaster   HNS . C'est alors le lourde quantite d'animaux d'y chercher un abri et a d'autres d'y poursuivre leurs proies. Dans ces galles desertees nous avons recueilli.: des Collemboles, des Copeognathes apteres et ailes, de petits Coleopteres, des Blattides, des chenilles arpenteuses et brunes, des chenilles vertes, une chrysalide devoree par un gros ver, des Araignees. Chose remarquable, ces habitants des galles desertees sont souvent beaucoup trop gros pour passer par le trou d'entree; ils sont emprisonnes. Ce fait est particulierement curieux en ce qui concerne les Araignees: en brisant les galles nous rendions parfois la liberte a de grosses Araignees jauna- tres, dont la taille etait en enorme disproportion avec la petitesse de l'orifice; entrees jeunes dans les galles, a la poursuite des Psoques, ces Araignees y font bombance, accroissent rapidement de taille et, apres une mue, se trouvent prisonnieres!

En somme, nous ne pouvons pas affirmer avec certitude quels sont les rapports exacts du Cremastogaster vulcania   HNS avec l'Acacia sur lequel on le trouve, mais ce que nous avons vu nous pousse fortement a croire que ce sont bien les Cremastogaster   HNS qui provoquent, par leur intervention a l'extremite des rameaux jeunes, la formation des galles, qui entretiennent leur accroissement, puis le moment venu, les perforent pour y installer leur nid. (Alluaud et Jeannel.)

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