Lestes virens (Charpentier, 1825)

Selys-Longchamps, M. E., 1850, Revue des Odonates ou Libellules d’Europe (excerpt), Mémoires de la Société Royale des Sciences de Liége 6 (22), pp. 151-163 : 156-159

LESTES VIRENS. (Charp.)

LESTÈS VERDOYANTE ..

Diagnose. -\Vert doré en dessus; derrière dc lu téte aune. Plérosligma ran: - aálre (jaune chez les jeunes) un pm plus clair aux extrémités, un pen tlilaté (long de 1 / 2 à 2 /3 de ligne). Dessous du thorax jaune ayant de chaque cóte' trait táches noires très-petites en arrière des pieds postérieurs. Appendices anals supérieurs du ♂ jaunes vn dann:, à pointe noirâlre, ayant intérieurement une petite dent basale aiguë et um- pctite dilatation mediane Les appendices inférieurs très. courts, ı cancer-gens à leur pointe qui est arrondie, ı lrês-vrlae. Espace inleralaire et extrémité de l'abdomen saupoudrés dc cvndró chez le ♂ adulte.

Dimensions — ¡_ Voyez le tableau).

Syn - Lestes Picteti. De Selys , monogr. p. 139. (citation de l' Agrion virens Charp. ) Lestes barbara variété. De Selys, monogr.. p. H 5.

Agrion virens . Charp. 1840 p. Hi. tab. xxxıv. f. 3. L. Mâle et femelle.

Lestes virens . Hagen N° 4.

Agrion barbara Mâle, Vanderlinden.

Agrion amasia , Hansem, mus.

Lestes vestalís Ilamb., N° 9 — Millet.

Lestes viridis . (Partim) Steph. 1855} exclus' sin' Lestes sponsa . (Partim) Steph. catal.

♂ assez jeune. Tête d'un vert bronzé brillant en dessus, y compris le front; derrière de la tète, dessous et devant, d'un jaune soufre pur; les yeux roussåtres en dessus, jaunes en dessous. Prothorax bronzé, a bords et taches médianes jaunes. Thorax vert doré en dessus, avec une ligue médiane et deux lignes humérales très-fines, jaunes, la médiane a peine visible. Les côtés, le dessous et Pespace intéralaire jaune soufre pur; trois taches noirãtres très-petites de cha« que côté, en dessous, derrière des pieds postérieurs. Abdomen vert doré en dessus; les trois derniers segmens bronzés, le dessous jaune soufre, le dessus du hr segment est jaune, occupé en grande partie par une tache vert doré qui offre en avant quatre angles irréguliers, étant divisée par une ligne dorsale jaune. Les articulations des segmens jaunes. Le dernier segment h échancrnre un peu arrondie, dentelée. Appendices anals supérieurs jaunes, h pointe et coté interne un peu noirâtres, plus longs que le dernier segment, semi-circulaires en forme de tenaille, munis a leur base interne d'une dent petite plus ou moins aiguë. šélargissant ensuite (cette partie denticulée), puis finissant en pointe obtuse. Le bord interne et l'externe finement ciliés surtout vers Pextrémité; l'externe ayant en outre h partir du milieu sept h huil petites dents. Les deux appendices inférieurs très-courts, nhtteignant que le tiers des supérieurs, un peu comprimés, droits, nn peu éloignés, excepté a la base, a pointe arrondie, noiråtre, couverte d'une villosité très-blanche. Pieds jaunes, une ligue très-line sur l'extérieur des cuisses, Pintérieur des tibias, leurs épines et les tarses noiråtres. Ailes hyalines a peine lavées de jaunalre a leur base el le long de la côte. Ptérostigma brun jaunàtre (avec un petit filet jaunåtre clair aux deux extrémités) oblong, nn peu dilaté au milieu.

Chez les mâles très-adultes la tache jaune médiane du prothorax disparait. les trois lignes de même couleur du devant du thorax sont a peine visibles, toutes les nuances vert doré sont plus foncées; les côtés du prothorax, les parties jaunes du thorax et notamment l'espace intéralalre, la base du l " segment et les deux derniers segmens de Pabdomen sont saupoudrés de blanc bleuåtre pulvérulent, ainsi que le dessous des quatre derniers segmens. Les appendices anats noircissent, excepté leur base et une portion interne de l'extrémité qui restent d'un jaune lerne. Enfin les ailes ne sont nullement lavées de jaune. et le plérostigma est l› run roussâtre. J'ai décrit d`ahord comme type le mâle assez jeune parce qu'on ne rencontre que très-rarement chez nous du moins des mâles parfaitement adultes.

♀. Elle est moins élancée, plus épaisse, mais ressemble au mâle assez jeune (décrit plus liant) pour la coloration; seulement le vert doré est plus cuivreux. bronze' moins brillant. - Avec Page, les parties jaunes ne deviennent pas saupoudrées elles sont seulement moins vives Les deux appendices anals équivalent aux deux tiers du dernier segment, ils sont coniques. pointus écartés. jaunâtres, velus à pointe noiråtre en dehors. Valvules vulvaires assez courtes atteignant l'extrémité de l'abdomen, jaunâtres, à bords très-finement denticules. noirâtres.

Au moment de l'éclosion, los deux sexes ont le ptérostigma jaune, les parties vert-doré du corps sont d'un bleu vert métallique, et les nuances jaunes trèspures-

Patrie. Elle semblc commune tout autour de la Méditerranée et dans le midi de l'Europe, plus rare et locale dans les parties tcmpérécs; nc se trouvc pas dans la Scandinavie; un seul exemplaire paraît avoir été pris jusqu'ici dans les Iles britanniques à Newforcst par M. Steplıens.- Allemagne; Prusse orientale, très-rareùlíœnigsberg et Dantzig en août (De Siebold,Hagen). - Hanovre du 2 juillet au l " septembre (Heyer). o - Silésie (Charpentier, Schneider). ‹ - Autriche à Steyr, Vicnne (Brittinger, Hagen). -Bavière Erlangen (De Siebold).-Pologne, au 15 septembre (Hagen). v - Russie nıérídioııale (Ménétriés). - Belgique, locale, de la lin dc juin au 15 août, souvent même plus tard, dans les marais de la Campine, aux environs de Bruxelles, et sur lcs flaqucs d'cau dans les hautes fanges et les bruyères de l`Ardenne, à Spa, Saint Hubert, ctc. — France, commune à la fin d'août sur les mares bourbeuses des bois, observée à Paris (Rambur); Angers (Millet); Lyon (Foudras); Hières (Cantcncr).-Espagne, Madrid (Ghiliani). Portugal. — Italie, 7 Pises (Pecchioli).—Bologne (Vanderl.); Sardaigne (Géné). - Sicile (Ghiliani). — Albanie (Le capitaine Saunders).— Afrique, recueillie cn Algérie, par M. Lucas. - Asie mineure, prise à Kellemisch, par M. Loew.

Cette espèce varie beaucoup pour la taille sans que l'on puissc attribuer cela à la localité car j'en ai pris en Belgique des deux; grandeurs extrêmes.

J'indique à l'article de la L. barbara, sa voisine, CH quoi clle en diffère. On pourrait plutôt, au premier abord, la confondre avec la sponsa (ou mèmc avec la nympha) jeunc, mais ccs espèces ont le derrière de la tete bronzé, la víridís l'a jaune. En outre, le mâle de la virîdis a les appendices anals inférieurs très-courts, presque contigua, une seule dem, basale, aux supérieurs, Féehanerure du dernier segment plus arrondie, enfin les deux sexes de la viridís ont après les pieds postérieurs, de chaque côté du dessous du thorax, trois taches noiràtres très-petites alignées.

N. B. Lors de la publication de la Monographie, je ne connaissais pas le mâle de cette espèce, et j'ai regardé la femelle comme une variété de la barbara à ptérostigma unicolore. Vanderlinden était tombé dans une erreur plus grave, en prenant le mâle pour le mâle normal de la barbara - d'un autre côté j'ai cité dans le mème ouvrage PA. virens de Charpentier comme synonyme douteux de la macrostigma (A. Pícteti, Géné, de Selys, olim.) trompé par la ressemblance des appendices anals du mâle d'après la description incomplète, donnée en 1825, par M. de Charpentier, description dans laquelle M. Rambur n'a pas reconnu non plus la virens.