TESTUDINES

Brignon, Arnaud, 2023, Les vertébrés du Kimméridgien supérieur de Fumel (Lot-et-Garonne, France) dans la collection Jacques-Ludomir Combes (1824 - 1892), Geodiversitas 45 (2), pp. 55-126 : 92

publication ID

https://doi.org/ 10.5252/geodiversitas2023v45a2

publication LSID

urn:lsid:zoobank.org:pub:DB481D61-FD53-4E94-B880-D6B9BD881BDF

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.7697031

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/03CA87F1-B423-A06E-ACB5-FE43FDB2FE4D

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Felipe

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TESTUDINES
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TESTUDINES

Les restes de tortues du Kimméridgien de Fumel décrits par Sauvage (1902b: 28, 29) furent également mentionnés par Bergounioux (1935: 37, 38) dans son ouvrage sur les chéloniens fossiles du bassin d’Aquitaine. La manière dont est rédigée la section consacrée aux tortues du Kimméridgien de Fumel dans ce travail pourrait laisser supposer que Bergounioux avait étudié en personne le matériel de la collection Combes conservé au Musée de la ville d’Agen ( Püntener et al. 2014: 354). Il est cependant peu probable que cela soit le cas. Le conservateur du musée de l’époque n’est en effet pas mentionné dans ses remerciements ( Bergounioux 1935: 9, 10). Par ailleurs, Bergounioux se contente de reprendre, en les reformulant, les analyses de Sauvage fondées sur la description de seulement trois spécimens alors que la collection Combes possède d’autres spécimens comme il l’est montré plus loin. Bien que le matériel étudié par Sauvage ait longtemps été considéré comme perdu, il en a souvent été fait allusion dans la littérature ( Vignaud et al. 1994; Lapparent de Broin et al. 1996, 2021; Püntener et al. 2014;Pérez-García 2015; Anquetin & Chapman 2016; Anquetin et al. 2017).

Sauvage donne les photographies des faces dorsale et ventrale d’un fémur gauche qu’il attribue à Plesiochelys sp. ( Fig. 23A, B View FIG ). Bien que l’absence des vues antérieures et postérieures ne permettent pas une analyse complète de sa morphologie, sa face dorsale laisse deviner une tête proximale hémisphérique allongée dans la direction de l’axe long du fémur ( Fig. 23A View FIG ). En vue ventrale, les deux trochanters forment une fosse en forme de «V» ( Fig. 23B View FIG ). Le fémur s’élargit régulièrement dans sa portion distale. Les surfaces articulaires des deux condyles semblent séparées par une légère dépression. Ce spécimen se distingue des fémurs de Tropidemys langii Rütimeyer, 1873 qui présentent une tête fémorale de forme arrondie et une fosse intertrochantérienne plus large et plus arrondie à sa base ( Püntener et al. 2014, 2017b). En revanche, sa forme générale se rapproche de celle des fémurs de Plesiochelys bigleri Püntener, Anquetin & Billon-Bruyat, 2017 du Kimméridgien de Suisse, eux-mêmes indifférenciables des fémurs de Plesiochelys etalloni ( Pictet & Humbert, 1857) et Craspedochelys jaccardi ( Pictet, 1860) ( Püntener et al. 2017a, b). Pour cette raison, il sera attribué à un Plesiochelyidae indet.

Sauvage mentionne sans les figurer, un « fragment de dossière » de la partie médiane de la carapace et une neurale de 40 mm de large sur 35 mm de long qu’il rattache à Tropidemys Rütimeyer, 1873 . D’après les proportions de la neurale, cette identification est plausible, ce genre étant le seul à posséder des neurales larges ( Lapparent de Broin et al. 1996, 2021; Anquetin et al. 2014; Püntener et al. 2014, 2017b). Enfin, il attribue au genre Plesiochelys une costale de 155 mm de large sur 40 mm de long, indéterminable en l’absence de plus de précision ( Lapparent de Broin et al. 1996).

Bien qu’aucun des spécimens mentionnés par Sauvage n’ait pu être retrouvé, les collections du MBA possèdent plusieurs restes de tortues du Kimméridgien supérieur de Fumel de la collection Combes dont la plupart sont accompagnés d’étiquettes de la main de Sauvage ( Figs 23 View FIG , 24 View FIG ). Une costale 4 attribuée par ce dernier à Plesiochelys fut découverte en 1872 d’après les indications données par Combes sur l’étiquette collée sur le spécimen ( Fig. 23 View FIG I-M). Cette pièce fragmentaire est constituée d’un morceau principal qui a fait l’objet d’une restauration ancienne (MBA Paléo.9.12) et d’un petit fragment sur lequel est collée l’étiquette de la main de Combes (MBA Paléo.3.27). La partie proximale de cette costale est endommagée et les sutures avec les neurales sont manquantes. La suture avec la costale 3 est droite. L’extrémité de la côte dépasse du bord distal de la costale. Sur sa face dorsale ( Fig. 23I View FIG ), le sillon entre les pleurales 2 et 3 est relativement étendu et seul le sillon pleural-vertébral antérieur est conservé. L’étendue du sillon inter-pleural permet d’éloigner cette costale des représentants du genre Plesiochelys comme Plesiochelys etalloni et Plesiochelys bigleri , chez qui les écailles vertébrales sont plus larges et les pleurales relativement plus étroites. Le spécimen de Fumel est en revanche conforme à Tropidemys langii du Kimméridgien de Porrentruy ( Suisse) ( Püntener et al. 2014). D’après les étiquettes qui les accompagnent, deux autres pièces sont attribuées au genre Tropidemys par Sauvage ( Fig. 24 View FIG J-Q). L’une d’elle, de forme trapézoïdale, représente une suprapygale. Sa face ventrale ne présente pas de trace de colonne vertébrale ( Fig. 24L View FIG ). La présence d’une carène sagittale sur sa face dorsale permet de confirmer son attribution à ce genre ( Fig. 24 View FIG J-K).

La collection Combes possède également deux autres fragments de costales ( Fig. 23 View FIG C-H), une périphérique (24NQ) et une portion de plastron ( Fig. 24 View FIG A-D). Isolés ou trop incomplets pour permettre une détermination générique, ils sont assignés ici à des Thalassochelydia indet. (voir Anquetin et al. 2017; Joyce et al. 2021 pour la définition de ce clade). La collection contient également une neurale attribuée par Sauvage au genre Plesiochelys ( Fig. 24 View FIG E-I). L’absence de carène, sa forme allongée et son bord postérieur plus étroit que son bord antérieur sont en effet des caractéristiques compatibles avec ce genre ( Püntener et al. 2017b). Le rapport entre sa longueur et son épaisseur est d’environ 4, une valeur médiane qui la place entre celles de Plesiochelys etalloni et Plesiochelys bigleri ( Püntener et al. 2017a) . Elle possède sur sa face dorsale un sillon séparant deux vertébrales et pourrait correspondre à une neurale 3 ou 5. Outre Plesiochelys , cette morphologie de neurale se rencontre également chez d’autres genres de Thalassochelydia kimméridgien comme Craspedochelys , Thalassemys ou Jurassichelon ( Anquetin et al. 2014; Püntener et al. 2017b). Il existe d’ailleurs une grande variabilité intra-spécifique des neurales chez les Thalassochelydia et une identification même générique sur la base d’un élément isolé reste hasardeux ( Anquetin & Püntener 2020). C’est pourquoi, cette neurale sera assignée à un Thalassochelydia indet.

Kingdom

Animalia

Phylum

Chordata

Class

Reptilia

Order

Testudines

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