Mugiloides, Lacepède, 1803, Lacepède, 1803

M. Cuvier & M. Valenciennes, 1836, Histoire Naturelle des Poissons, Vol. 11 - De la famille des Mugiloides, Paris, Strassbourgh, Bruxelles: F. G. Levrault : 1-5

publication ID

https://doi.org/ 10.5281/zenodo.11488706

DOI

https://doi.org/10.5281/zenodo.11507214

persistent identifier

https://treatment.plazi.org/id/038E5D42-057F-130F-FF17-FB33FA021807

treatment provided by

Julia

scientific name

Mugiloides
status

 

DE LA FAMILLE DES MUGILOÍDES .

LES mugiloïdes, que M. Cuvier réduîsait au seul genre des muges ( mugil View in CoL , Linn.), composent une famille naturelle dans laquelle nous reconnaıssons cınq genres bıen dıstıncts. Tous ces poissons ont le corps presque cylindrique à cause de l'épaısseur du dos; ils sont recouverts par de grandes écailles, qui s'avancent sur le dessus de la tête comme sur celle des ophicéphales; leurs deux dorsales sont séparées, et la premiere n’a que quatre épines fortes et pomtues; leurs ventrales, insérées généralement assez en arrière sous l'abdomen, expliquent comment Linné a pu avec raıson, dans son Système, les regarder comme des poissons abdominaux. Leurs dents, quand elles existent, sont si fines qu’elles sont souvent à peine perceptibles; elles manquent même quelquefois.

Les poissons de cette famille ont les os maxillaires pe tits et ca chés, pour la plus grande partie, entre la lèvre épaisse qui garnit l'intermaxillaire, et le sous-orbitaire, qui touche le plus souvent cette lèvre quand la bouche est fermée. Celle de la mâchoire inférieure est taillée en biseau, et porte sur son milieu un tubercule formé par un repli de la peau, et qui répond à un enfoncement de la mâchoire supérieure. Les os pharyngiens, très-développés, rendent l'entrée de l'eosophage anguleuse et étroite, de sorte qu'il ne peut arriver dans festomac que des substances assez molles et ténues. Ce vıscère a le plus souvent une branche montante, à parois fort épaisses et muscúleuses, qui la rendent semblable à un véritable gésier dbiseau gramvore.

Linné ne comptait que deux espèces de muges, réunissant, sous le nom de mugil cephalus, les SIX ou sept qm vivent dans nos mers d’Europe, et y aıoutant une seconde, le mugil albula, dont il devaıt la connaissance à Garden.

Nous portons le nombre des espèces étran» gères de muges, tels que nous les entendons, à plus de trente. Nous formons, sous leur dénomination vulgaire aux Antilles de Dafaus, un petit groupe de muges d'Amérique, à museau saillant, à bouche un peu plus fendue longitudinalement, sans tubercule à la mâchoire inférieure; ils ont une bande de dents en velours sur les deux mâchoires, ainsique sur le vomer et sur les palatins. Les mers de l’Inde nous ont fourni deux autres genres. L’un a les lèvres trèsépaisses et à gros replis, bordant des mâchoires gairnies de dents en fine carde, il y en a une bande étroite sur le devant du vomer seulement; le museau dépasse la mâchoire inférieure et est arrondi. Ces espèces ont la plus grande ressemblance avec les labéons, genre de la famille des cyprinoïdes, avec lesquels on les confondrait facilement, si on oubliait de faire attention aux deux dorsales. Nous désignons ce genre sous le nom de Nestis. Nous appelons Cestre (( cestrœus cestrœus )), un autre petit groupe 7 ã museau pointu, à bouche fendue longitudinalement, à mâchoire inférieure courte, sans tubercule et sans dents. La supérieure en a de rudimentaires, perdues dans Yépaısseur de la lèvre le le palais en est tout-à-fait dépourvu.

Enfin nous terminons par les tétragonures, qui tiennent en partie des muges, tout en montrant quelques affinités avec les scombéroïdes.

Si nous avons augmenté de beaucoup le nombre des espèces du genre des muges, tel que l'avait connu Linné, nous avons dû faire quelques modifications aux changemens que luı avaıent apportés les successeurs de ce grand homme.

Ainsi nous avons déjà fait voir que le mugil cinereus de Walbaum est un gerres M. Ehrenberg nous a démontré que le mugil chanos de Forskal est un poisson de la famille des cyprins, et nous adoptons complétement cette opinion. Le poisson dont Bosc avait communiqué la description à M. de Lacépède, sous le nom de mugil appendiculatus, n’est que Pelops. M. de Lacépède, adoptant toujours avec trop de confiance les opinions des autres sans les critiquer, avait cru que le poisson observé par son collègue était voisin des muges, parce que M. Bosc avait commis cette erreur; mais trouvant quelques différences notables dans les caractères, il en avait fait un genre nouveau. Il l'avaıt nommé mugilomore, et de'- dié Yespèce à la mémoire de sa femme Anne-Caroline; ce genre doit être rayé de la Méthode ichthyologique. Nous avons également reconnu que le mugil salmoneus de Forster n’est encore que l'elops. Mais nous avons rapproché des muges, à Pexemple de M. de Lacépède, l'espèce que Bloch avait d’abord nommée mugil Plumieri, maıs qu’il avait ensuite retirée de ce genre pour la placer dans celui des sphyrènes. '

Quant au genre Mugiloíde 2 établi d'après le mugil chilensıs de Molina, espèce à laquelle cet auteur n’a attribue' qu’une seule dorsale, il doit être réformé comme celui des mugilomores. Il est de toute évidence que ce voyageur a décrit un muge dont il n'avait pas redresse' la première dorsale. La présence du tubercule de la mâchoire inférieure, le nombre des rayons de la dorsale examinée et le nom de Lzza ne peuvent laısser de doute à ce sujet. M. de Lacépède augmente d'ailleuls avec ralson le nombre des espèces de muges mentionnées par Gmelin, en y réunlssant le mugil cremlalns de Forskal et le mage à tache bleue tiré des paplers de Commerson. Bloch a, dans son éditıon posthume, comme on vient de le voir, tıré un fort mauvaıs parti des matériaux qu’il possédaıt, quolqu’il y ajoute les poissons que lui fournissent les manuscrits de Forster; les neuf espèces de Bloch se réduısent tout au plus à quatre bien authentiques. Nous établirons entre autres que le mugil Hasselquzstıı de Schneider est une sphyrène, chose d'autant plus smgulière qu’il plaçait dans ce même ouvrage un vrai muge dans le genre des sphyrènes sous le nom de sphyrœna Plumierz. Shaw ‘ compte aussı neuf espèces, en prenant le' fond de son genre dans l`ouvrage de Lacépède, mais en y ajoutant un mugil malabaricus d' après Russel, et à tort le chanos de F orskal.

GBIF Dataset (for parent article) Darwin Core Archive (for parent article) View in SIBiLS Plain XML RDF