Ailurinae, Gray, 1843
publication ID |
https://doi.org/ 10.5281/zenodo.5375220 |
persistent identifier |
https://treatment.plazi.org/id/012ABF20-5D15-6A2C-823C-D6789458E2F7 |
treatment provided by |
Marcus |
scientific name |
Ailurinae |
status |
|
Ailurinae View in CoL indet.
MATÉRIEL EXAMINÉ. — M1 gauche ( FSL 66113) du niveau 2 de la carrière de Four, près La Grive-Saint- Alban (Isère), déposée au Centre de Paléontologie stratigraphique et Paléoécologie de l’Université Claude-Bernard (Lyon I) à Villeurbanne (Rhône, France) ; L × l = (10,1) × 11,5 mm.
DESCRIPTION
Le spécimen est une M1 gauche subcomplète. Il manque en effet le flanc postéro-lingual du métacône. Le profil occlusal est subquadrangulaire. Le paracône est volumineux, pointu et en forme de pyramide basse à trois pans, ceux-ci étant limités par trois arêtes qui sont la praeparacrista, la postparacrista et une petite arête qui descend de la pointe du paracône en direction du paraconule (mais qui ne l’atteint pas). Le métacône est nettement plus bas et plus réduit que le paracône. La parastyle est petit, tandis que le cingulum labial est bien marqué, au moins au niveau du paracône, la portion correspondante au métacône n’ayant pas été conservée. Le protocône est bas et crestiforme. La praeprotocrista rejoint le paraconule, lequel est relié au parastyle par une fine crête qui est dans le prolongement de la praeparaconule crista. Le métaconule est bas mais nettement individualisé. La praemetaconule crista et la postmetaconule crista sont presque dans le prolongement l’une de l’autre. Par contre la praemetaconule crista n’est pas reliée à la postprotocrista. Le cingulum lingual est très développé, haut et crestiforme. Du protocône au métaconule, ce cingulum lingual forme une crête régulière en forme de demi-lune, isolant entre cette crête et ces deux tubercules un petit bassin fermé.
COMPARAISONS
Les caractères les plus remarquables de cette M1 sont le profil occlusal subquadrangulaire, le protocône formant avec le paraconule une courbe régulière, le métaconule dans l’alignement de la postprotocrista, et le développement du cingulum interne.
Ces caractères se retrouvent plus ou moins chez les Hemicyoninae et formes apparentées (cf. Ginsburg et al. 1997), mais ces derniers ont un cingulum lingual bien différent et, à âge comparable (Astaracien), sont beaucoup plus grands et dotés de tubercules linguaux beaucoup plus élevés.
Un autre groupe de carnivores à morphologie comparable est celui formé par l’ensemble Amphictis Pomel, 1853 , Viretius Kretzoi, 1947 , Simocyon Wagner, 1858 et Ailurus F. Cuvier, 1825 , c’est-à-dire les Ailuridae . La morphologie de la dent de Four est intermédiaire entre celles de Viretius et Ailurus . Il s’agit donc bien d’un Ailuridae . Cette famille des Ailuridae est caractérisée odontologiquement par l’allongement de la m2, caractère qui existe depuis au moins l’Oligocène ( Cirot 1992). À l’intérieur des Ailuridae , on peut distinguer trois sous-familles: 1) Amphictinae Winge, 1895, caractérisée par une PM4 à parastyle très petit et une M1 courte, large et dépourvue de paraconule. Le groupe est connu depuis l’Oligocène terminal avec Amphictis ambiguus (Gervais, 1872) des Phosphorites du Quercy , en particulier à Pech du Fraysse (MP 28) et Amphictis borbonicus Viret, 1929 de Coderet (MP 30). Le genre se poursuit dans le Miocène avec Amphictis antiquus Pomel, 1853 de Langy (MN 2a) et Amphictis wintershofensis Roth, 1994 de Wintershof-West (MN 3). La sous-famille se retrouve dans le Miocène moyen avec Viretius goeriachensis (Toula, 1884) des faluns de l’Anjou (MN 5), de Sansan et Göriach (MN 6), enfin de La Grive M et L7 (MN 7);
2) Simocyoninae Dawkins, 1868 : un seul genre est connu, Simocyon , représenté par trois espèces se succédant dans le temps: Simocyon diaphorus (Kaup, 1833) d’Eppelsheim (MN 9), Simocyon hungaricus Kretzoi, 1927 de Csakvar (MN 11) et Simocyon primigenius (Roth & Wagner, 1854) de Pikermi en Grèce, Kalimanci en Bulgarie et Concud en Espagne (MN 12).
Simocyon présente à l’intérieur des Ailuridae une adaptation particulière. Ses dents jugales supérieures (PM4, M1, M2) ont la même structure que celles de Viretius , mais elles sont nettement plus grandes. PM4 et M1 sont plus hautes, le tranchant formé par la face interne du paracône et du métastyle de PM4, ainsi que ceux de la face interne des deux tubercules externes de M1 sont très nettement plus hauts et plus développés. Ces caractères, avec le raccourcissement de la face et la perte de PM2 et PM3, sont des adaptations à un type hypercarnivore, donnant une certaine convergeance de forme avec les Felidae . Simocyon fait partie de la faune dite de Pikermi, c’est-à-dire d’une vague de migrants d’origine asiatique arrivée en Europe au Miocène supérieur. Il est possible que son origine soit européenne (comme le montrent ses ressemblances avec Viretius ) mais dans ce cas ses ancêtres auraient migré en Asie (à l’Astaracien?) où ils se seraient adaptés, par augmentation de la taille et transformation morphologique de la dentition, à un régime hypercarnivore, s’attaquant à des proies de grande taille à l’instar des grands Félidés, pour migrer ensuite avec eux en Europe au Miocène supérieur;
3) Ailurinae Gray, 1843 : de cette sous-famille, on ne connaît à ce jour que l’actuel Ailurus fulgens F. Cuvier, 1825 , le Petit Panda, le Parailurus anglicus (Boyd Dawkins, 1888) du Pléistocène d’Europe à l’Amérique du nord et Magerictis imperialensis Ginsburg et al., 1997 de Madrid (MN 4/5).
La M1 de Four partage avec la M1 du Petit Panda Ailurus (et non avec celle de Parailurus ) un contour occlusal subquadrangulaire, la présence d’un paraconule (cuspide absente chez les Amphictinae), la position de ce paraconule par rapport au protocône, l’indépendance du métaconule par rapport au protocône et au métacône, enfin l’importance du cingulum lingual. La M1 d’ Ailurus diffère de celle de Four par la force de ses reliefs et le développement de ses cuspides, en particulier le parastyle et le mésostyle, alors que la dent de Four est basse et à parastyle et mésostyle très discrets. Les deux M1 ont cependant la même structure générale et doivent se mettre dans le même groupe.
Magerictis imperialensis n’est connue que par une unique m2, qui partage avec celle du Petit Panda l’allongement, la réunion du paraconide avec le métaconide et surtout l’extraordinaire sillon médial qui la traverse longitudinalement sur toute sa longueur ( Ginsburg et al. 1997). Magerictis imperialensis appartient donc bien aux Ailurinae . La comparaison entre l’espèce de Madrid (représentée par une unique m2) et celle de Four (représentée par une unique M1) n’est pas possible directement, mais on peut remarquer que chez les Carnivores Musteloida, l’arrière de M1 entre en contact avec l’avant de m2, et donc qu’une comparaison est possible entre les deux formes. Or sur la dent de Four, le métacône et le métaconule sont très bas et ne peuvent s’accorder avec les tubercules antérieurs (protoconide et ensemble paraconide-métaconide) massifs et proéminents de la m2 de Madrid. Les deux dents relèvent donc de taxons différents (espèce ou genre).
La dent de Four appartient donc au moins à une espèce nouvelle. La pauvreté de notre actuel échantillonnage, ainsi que l’absence de m2 (qui interdit une comparaison directe avec Magerictis imperialensis ) nous inclinent à la laisser en nomenclature ouverte.
FSL |
Collections de la Faculte des Sciences de Lyon |
No known copyright restrictions apply. See Agosti, D., Egloff, W., 2009. Taxonomic information exchange and copyright: the Plazi approach. BMC Research Notes 2009, 2:53 for further explanation.